Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Édition STOCK
Après « le roi disait que j’étais le diable » voici donc la suite de la vie mouvementée d’Aliénor d’Aquitaine. Elle n’est plus la Reine de France , ni l’épouse du trop sage et trop pieux Louis VII, mais elle est Reine d’Angleterre et l’épouse du fougueux et cruel Henri Plantagenêt. « La révolte » dont il est question ici, est celle qu’elle a fomentée avec ses trois fils pour reprendre à Henri le trône de l’Angleterre. Cela lui vaudra d’être emprisonnée pendant quinze ans dans des donjons britanniques très « inhospitaliers » (En période de confinement, elle aurait peut-être eu des conseils à nous donner !). Mais elle en sortira et soutiendra ses fils qui ne cesseront, eux, de se faire la guerre. C’est une période incroyablement violente, trop pour moi c’est sûr et je n’arrive pas à voir dans Aliénor d’Aquitaine une féministe lettrée que l’auteure veut nous présenter. C’est une femme de pouvoir cruelle et calculatrice et rien ne l’arrête quand elle veut étendre son influence. En revanche, je suis prête à croire au portrait de Henri Plantagenêt, un homme d’action violent et déterminé. Le roman se présente comme un long monologue de leur fils Richard (Cœur de Lion) qu’il adresse à sa mère. Si cette période m’intéressait, je crois que je préférerais lire l’oeuvre d’un historien, je sens trop dans ce récit l’envie de l’auteure de présenter Aliénor comme une femme moderne « féministe ». Cela n’enlève rien au style très alerte de cette auteure mon peu de goût pour ce roman en dit beaucoup sur mon dégoût des scènes de batailles successive où on embroche, on viole, on assassine allègrement.
Citations
Tout oppose le roi de France, Louis VII à Aliénor
Blois s’apprêtait à fêter les Rameaux. Ma mère se réjouit. Durant ces années de mariage, au côté d’un Louis si pieux, son sang d’Aquitaine a failli s’assécher. Il réclamait la foule, la musique, les façades décorées. Il était malade de calme. Mais demain, ma mère se glissera au milieu des rondes et boira du vin.
Une belle tempête
Les marins implorent le ciel, les yeux mouillés de pluie. La mer joue avec le vaisseau comme une balle. Les vagues se dressent, s’abattent et balaient le pont telle une langue blanche surgit des tréfonds . On tombe, s’agrippe, on disparaît. Un marin hurle. Il se balance le long de la coque, son pied coincé dans un cordage la tête en bas. Des lames d’eau frappe sa silhouette, il agite les bras puis devient pantin mou, renversé, qui fait de grands allers-retours au bout de sa corde, et ce mouvement répond à la danse des tonneaux sur le pont qui roulent d’avant en arrière. Autour, dans la vapeur grise, on ne voit rien, mais tout est bruit. On jurerait que le vent ricane, le ciel rugit de joie. Le bois grince tant qu’il semble crier, la coque résonne des hennissements affolés des chevaux. La cale du bateau inondée, recrache les outils des charpentiers. Il faut éviter l’avancée fulgurante des scies, invisible dans les remous, ainsi que celles des clous. À la proue, les bannières tordues de vent rappellent la trace dérisoire d’un prestige. Soudain les nuages s’écartent et découvrent une lune pareille à un œil blanc et fixe. Chacun se tait, figé dans cette clarté sinistre. Puis les brumes se referment comme une bouche, l’obscurité tombe et la tempête reprend.
Genre de scènes « sympathique »
Nous contourneront l’abbaye de Fontevraud que certains voudraient piller, j’entends les mercenaires comparer cette abbaye à une orgie car elle est mixte, hommes et femmes y vivent ensemble, « de quoi se régaler l’heure des messes », ricanent les hommes. Mercadier essaie discrètement de les faire taire. Trop tard. Je remonte les rangs. Le plaisantin est facile à repérer. Il transpire. Je prends le temps de l’observer, puis de sortir mon épée. Elle glisse lentement le long de sa tante ruisselants. D’un seul coup, elle coupe son oreille. Le mercenaire hurle et se plie sur son cheval. Je tourne bride en veillant à ce que les sabots marchent sur l’organe sanglant. Je reprends ma place devant les troupes. Piller Fontevraud ! Ces guerriers ignorent donc que ma mère veut y être enterrée ? Il est hors de question d’y toucher.Je lance le départ. Ille chevaux s’ébranlent derrière moi. Ce grondement est une sève, rage et joie mêlées. Mercadier exulte. Un chant monte en puissance.J’aime quand les coureursFont fuir gens et troupeauxEt j’aime quand je vois après euxVenir les venir les gens d’armes…Mon épée cogne ma cuisse à chaque foulée, battements d’acier qui rythme ma vie, Au son d’un air gaillard repris par des ogres.
Les souvenirs d’une reine enfermée pendant quinze ans
Mais je ne dois pas me laisser distraire. La mémoire est un soldat aux jambes maigres et infatigable. Elle attaque la nuit. Inutile de la fuir. Elle grimpe vos murs et rampe sous vos portes. Elle agit sans haine, avec la lenteur sereine de celle qui connaît ses droits. Qu’importe que son scintillement ressemble au robe des fées. Le dormeur, lui, ne peut plus bouger, et se sent gagné par le froid.
Mmmm, je crois que je vais m’en passer, je ne suis déjà pas fan de romans historiques… sauf peut-être si c’est Alexandre Dumas à la plume ! ;-)
Tu peux laisser tomber celui-là.
Je suis comme Kathel, pas très attirée par les romans historiques. Je n’ai pas non plus beaucoup d’attirance pour l’auteure que j’entends de temps en temps à la radio. Bref ! Je suis bien contente de n’avoir pas à noter un roman en ce moment.
Le club de lecture offre un panel assez varié de livres. Il arrive parfois que des romans historiques me plaisent mais celui-là n’en fait pas partie.
… Je ne sais pas si j’essaierai non plus ; j’avais été très déçue par Le roi qui disait que j’étais diable qui m’avait laissé sur ma faim : j’avais trouvé que les images ne surgissaient pas… Merci, Luocine, pour cet avis !
Et pourtant , le premier tome était meilleur que celui-ci. Bonjour petite souris jaune.
Je ne suis pas très attirée non plus par les romans historiques, je ne vais donc pas me lancer.
Et j’espère que tu trouveras de meilleures lectures pour combler ces moments de confinement.
Celui-là n’en vaut pas la peine.
Je reste sur Alienor d’aquitaine de regine pernoud, alors
Ou un livre d’historiens plus sérieux si l’époque t’intéresse.
On me l’a prêté, et je n’étais déjà pas spécialement motivée…
En ce moment on a du temps devant soi …. alors peut-être peux tu te faire une idée par toi-même.
c’est drôle, cette autrice ne m’a jamais attirée et quand je te lis, je me dis que j’ai du flair parce que c’est tout ce que je n’aime pas!
Cette auteure plaît beaucoup à une partie de mon club, c’est pourquoi je lis ses livres. mais elle ne correspond pas du tout à ce que j’aime lire même si évidemment elle a un certain talent.
Je crois que j’avais déjà vu une critique pas très positive, tu enfonces le clou, je passe
Tu peux tu as certainement de meilleures lectures possibles.
Dommage, je trouvais le sujet intéressant.
Alors tu aimeras peut-être…
J’ai lu ce titre en livre audio à l’automne dernier. Et curieusement, en lisant ton billet, j’ai réalisé que ce n’est pas l’aspect violent qui m’a marqué, peut-être parce que je me doutais bien que j’y trouverais cette violence. par contre, j’ai adoré ce roman, qui m’a donné accès à une époque vers laquelle je ne serais pas allée, pour ma part, sans l’aspect roman. Les livres d’Histoire purs, je n’y parviens pas.
Donc cette révolte m’a apporté une petite culture que je n’avais pas, le tout avec une écoute agréable. C’est ce que j’en retiens.
Ce qui m’a le plus gênée c’est de sentir que l’auteure veut en faire une féministe.
Je reste curieuse… mais bon, mon enthousiasme est un peu retombé à la lecture de cet avis!
mais comme je l’ai dit des lectrices de mon club ont beaucoup aimé.