SONY DSCLu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard. où il a obtenu un coup de cœur sans aucune hésitation.

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Quel roman ! On est pris par le récit parfois palpitant, par les descriptions de si beaux paysages, par l’évocation de personnalités romanesques, et puis par cette guerre qui a failli tout détruire. Le Liban c’est le pays de mes amis, et cette photo le raconte : entre les gâteaux qu’ils m’offrent et cette nappe qu’ils ont fait broder pour moi, j’ai placé ce livre qui m’a fait revivre les histoires qu’ils m’ont maintes fois racontées. Ces grandes familles libanaises qui, au delà de leur confession, s’entendaient parce qu’ils aimaient leur pays et savaient trouver les alliances pour le tenir en équilibre. Les grandes familles étaient, chrétiennes, chiites, druzes ou sunnites. Elles étaient avant tout libanaise, et ce doux pays aux vergers incomparables vivaient en se respectant. Certes les classes sociales étaient très marquées, et les amours devaient servir à conforter des alliances financières, mais au-delà de ces contraintes la vie était belle. Les réfugiés palestiniens, chassés de leurs pays ont apporté les premiers troubles, et puis, on connaît les enchaînements tragiques.

Cette grande famille des Hayek* alliée aux Ghosn*, est mise à mal par la mort du patriarche et la guerre qui se passe à leur porte. À l’intérieur de leur superbe villa, Marie la femme, et Mado la belle sœur, qui cultive sa haine pour la femme de son frère se livrent une guerre sans merci. C’est également une des réussites du roman : cette guerre fratricide qui suit les aléas de l’autre guerre.

Sans trop dévoiler le roman, le titre « la Villa des femmes » permet de se dire qu’elles arriveront peut-être à s’unir pour lutter contre la destruction ambiante. L’avant-guerre, ce Liban des grandes familles nous entraîne dans un monde merveilleux, celui des princes et des princesses, mais au  XX°siècle. J’ai adoré la scène où toute la maisonnée galope sur de beaux pur-sang pour récupérer les chevaux qui se sont échappés. On sent le vent, les odeurs , la mer .. on rêve. J’ai adoré aussi la scène ou Mado crache son venin sur sa belle-sœur : c’est de la tragédie grecque et Médée n’est pas loin. Bref, je suis enthousiaste et la petite note qui me fait du bien, c’est écrit dans un français superbe parce que dans ce Liban là, la langue de la civilisation des idées et de la littérature c’était la mienne, la nôtre le français.

* La famille Hayek d’origine libanais existe vraiment, et inutile de présenter aux Français la famille Ghosn

Citations

Des histoires de cimetières et de mesquineries

Dans la voiture, elle se mettait en colère et marmonnait dans mon dos contre son frère qui laissait faire, qui donnait son accord pour que fussent inhumés là une vieille femme ou un vieillard trépassés simplement parce qu’ils s’appelaient Hayek . « On n’est plus entre nous, ni sur nos terres ni en dessous » grommelait-elle.

L’amour romantique

Badi’ les accompagne souvent, et voilà la messe est dite, regards équivoques, rougeur sur les joues de Marie qui petit à petit est gagnée par l’audace, qui s’isole avec Badi’, encouragée par ses cousines, et tout le monde évidemment joue avec le feu parce que l’on sait très bien que le mariage de Badi’ et Marie est impossible. Mais on s’amuse, on élabore des scénarios, on essaie de les faire exister, la vie pour un moment est comme un roman.

La guerre et les milices

De jeunes guerriers oisifs, en chemise de corps et qui paraissaient au courant de nos ennuis, si nous avions bien affaire à Salloum dit le Vicieux. J’opinai et je les vis échanger une moue qui semblait signifier que nous n’étions pas au bout de nos peines… Le domaine recommença à être envahi. les miliciens reprirent leurs aises de tous côtés.

À ne pas lire par les anti-divulgâcheuse : la dernière phrase du roman

Et, dans le formidable mais déraisonnable espoir que tout cela recommencerait, il ramena son regard vers les choses qu’il avait sous les yeux et qui portaient les traces de l’usure, du temps, et me demanda : « Bon, alors, par quoi commence-t-on ? »

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Je n’avais pas lu ce livre dont on a parlé lors du club de lecture de février. Le jugement d’une participante qui n’aime pas les « histoires de secrets de famille » a empêché ce roman de recevoir un coup de cœur du club. La discussion m’a intéressée et j’ai eu envie de me rendre compte par moi même de ce que ce livre pouvait apporter. Tout commence par la mort de l’arrière grand-mère et l’organisation de ses obsèques. Un secret enfoui depuis presque un siècle refait surface.

Tout de suite, j’ai accroché à ce roman car je suis tellement sûre que nos comportements sont dictés par le poids des non-dits familiaux, et je suis hantée par cette question : comment ne pas transmettre à ses enfants le poids de ses erreurs ? À sa façon, en racontant un échec amoureux dans quatre générations différentes, ce roman aide à comprendre ces difficultés fondamentales de la vie. Bien sûr ce n’est pas un chef d’œuvre littéraire, mais ce livre peut faire du bien à touts ceux et toutes celles qui se posent ce genre de questions : Comment stopper les répétitions familiales plus ou moins mortifères ? Dans la famille de Lia, tout commence par l’arrière grand-mère qui s’est forgée une légende plutôt que de se confronter à la réalité de sa souffrance. Par cette conduite, elle a influencé négativement les choix amoureux de sa fille et de sa petite fille. Lia mettra tout en œuvre pour casser la répétition des échecs des femmes Palin. Mais ce qui est étonnant et tellement bien vu, c’est de se rendre compte que chaque génération fait des erreurs en essayant d’éviter celles de la génération précédente.

Le roman se lit très vite et sans être passionnée par l’intrigue, j’ai vraiment aimé le questionnement de ces femmes parce que leurs questions résonnent très fort en moi. Comment transmettre des forces, il y a les messages conscients et tout ce que malgré soi on lègue aux générations futures. Si ce roman est sur les rayons de vos médiathèques, n’hésitez pas à l’emprunter même s’il n’a pas de coup de cœur, je suis sûre que vous y lirez une partie ou une autre de vos interrogations. Il se lit vite mais ne s’oublie pas si vite.

Citation

Une bien jolie phrase

– Ton arrière-grand-mère aura été toute sa vie une femme de courage et de conviction, me dit-elle.
-C’est bizarre de parler d’elle au futur alors qu’elle est morte.
-C’est du futur antérieur, pas du futur. Mais tu as raison, ma chérie. C’est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés. C’est le temps des nécrologies.

La difficulté d’être trop aimée

C’est comme si elle m’avait fondue en elle, chair indistincte de sa chair, âme indissoluble de son âme. J’ai dû la suivre, m’adapter, comprendre, accepter. Pouvait-il en être autrement ? Je n’avais qu’elle. Il fallait que je l’aime à tout prix pour me faire aimer d’elle. Coûte que coûte. Est-ce cette confusion des êtres qui l’a transformée plus tard en combattante de ma liberté, de mes expériences d’adolescentes. Cette peur panique qui l’envahissait à chaque fois que je tentais de me dégager, cette couverture d’amour dans laquelle elle cherchait à m’emmailloter dès que je voulais éprouver par moi même et qui me donnait le sentiment d’étouffer. Je vais mieux depuis que je me suis éloignée.

SONY DSCLu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard thème roman épistolaire.

4
Le projet de Romain Slocombe : nous faire revivre les horreurs de la guerre à travers les lettres d’un jeune allemand membre du personnel de l’ambassade du Troisième Reich à Tokyo de 1942 à 1945. Il crée donc un Allemand « ordinaire » Friedrich Kessler ni trop Nazi ni résistant au nazisme, Friedrich est sûr qu’Hitler est celui qui a redonné la fierté au peuple allemand et il ne voit pas que son pays court à sa perte. Il est, également, séduit par le Japon, son art, sa philosophie. Il raconte ses étonnements, ses plaisirs mais aussi ses doutes à sa sœur à travers des lettres très détaillées.

L’intérêt du roman, c’est de vivre le quotidien des Japonais pendant la guerre, et de voir à quel point ce peuple suivait sans aucun recul, l’idéologie induite par leur confiance dans leur empereur. On se rend compte en lisant ce roman, qu’il y avait plus de doutes sur le nazisme chez les Allemands que chez les Japonais sur leur supériorité et leur invincibilité. C’est vraiment horrible de se rendre compte de cela. Car si les bombardements sont une catastrophe pour l’humanité, on se demande si sans cela les Japonais auraient pu revenir à des comportements plus normaux. Les descriptions des bombardements sont d’une précision absolument terrifiante, ce sont des passages difficiles à lire.

J’ai préféré les petites histoires de la vie de tous les jours de ce peuple courageux qui relève la tête quelque soient les horreurs qu’ils subit. On sent bien que l’écrivain aime cette civilisation, et a beaucoup d’estime pour les Japonais (comme je le comprends), mais je pense que je n’aurais pas eu la même estime pour les Japonais d’avant la guerre, ils se sont fourvoyés dans un régime qui par bien des égards est pire que le nazisme car la population y adhérait plus efficacement encore. Les massacres de Nankin sont une marque de honte sur cette civilisation.

Le seul reproche que je fasse à ce roman, c’est qu’à aucun moment on ne sent la réalité de la correspondance entre le frère et la sœur. L’écrivain a choisi un artifice qui dessert son projet. Friedrich Kessler est amené à nous raconter ce que lui dit sa sœur dans ses propres lettres. On a l’impression qu’il fait les lettres et leurs réponses, cela pour nous raconter aussi les horreurs de Berlin sous les bombes. Bizarre !

Citations

De la difficulté de réécrire l’histoire : est-ce que les Nazis éprouvaient ce racisme anti-japonais ?

C’est une éclatante insulte des Jaunes aux représentants de la race aryenne, même si en l’occurrence il s’agissait du Reich.

Hélas ! les abris des habitants de Tokyo seront peu efficaces faces aux bombes incendiaires

Les associations de voisinage, enseignent un excellent abri dans les placards (les maisons en possèdent toutes de très grands et profonds, destinés à ranger la literie) , capitonnés à l’intérieur par des matelas. Tout cela dans des maisons de bois aux fenêtres et portes coulissantes en papier. On peut, en effet, y attendre en toute tranquillité les bombes incendiaires.

Anachronisme ?

Dans les grands magasins, le rayon d’équipements de salles de bains ne propose plus que des bassines en matière plastique ou des baquets de bois.

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Traduit de l’américain par Pierre Furlan. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard. Thème : le Far-West.

5
Une nuit inoubliable passée en partie avec ce livre qui a eu un coup de cœur à notre club. Quatre lectrices ont défendu avec une telle passion ce roman que j’ai succombé à mon tour. Quel chef d’œuvre ! Cela fait longtemps que je n’ai pas éprouvé un plaisir aussi parfait. Je dis souvent que le suspens me dérange pour apprécier une histoire, je rajouterai maintenant, sauf quand l’auteur est beaucoup plus intelligent que moi. Car il s’agit bien de cela un combat d’intelligences, entre celle des personnages, celle des lecteurs mais par dessus tout celle de l’écrivain. Et le plus fort de tout, c’est qu’au fond de lui Thomas Savage ne croit qu’à la gentillesse et à l’humanité, il se méfie de l’intelligence surtout quand elle est destructrice.

Ce livre d’hommes sur fond de western, est un hymne à la douceur des gentils dans un monde si brutal que l’on n’imagine pas que la moindre fleur puisse y déployer ses pétales. Pourtant Rose et Georges que son frère Phil, appelle Gras-Double surmonteront ensemble les noirceurs de la violence. Ce livre ne se raconte pas, il faut faire confiance et se laisser porter vers un Far West qui n’a rien de romantique mais qui est si humain qu’on est beaucoup plus proche, sans doute, de ce qui s’est vraiment passé que dans n’importe quel film de John Wayne.

On a aussi, et avec quelle maîtrise, les décors natu­rels, les odeurs , les scènes d’animaux, les chevau­chées, les saloons, les personnes fortes, les humi­liés, mais rien de tout cela ne raconte complè­te­ment cette histoire, c’est un décor dans lequel se joue un drame si prenant qu’on ne peut le lire que d’une traite. Mais c’est surtout un livre qui permet de comprendre que sans l’intelligence du cœur, l’homme n’est qu’un misérable « tas de petits secrets » en contredisant Malraux et son admiration pour les grands hommes si courageux soient-ils, comme l’est Phil qui a gâché sa vie et celle des siens pour un secret que seul la lecture du roman pourra vous dévoiler.

Citations

Conseil d’un père à son fils

– Je te dirai, Peter, de ne jamais te soucier de ce que racontent les gens. Les gens ne peuvent pas savoir ce qu’il y a dans le cœur des autres.
– Je ne me soucierai jamais de ce que racontent les gens.
– Peter, s’il te plait, ne le dis pas tout à fait comme ça. La plupart des gens qui ne s’en soucient pas, oui, la plupart d’entre eux deviennent durs, insensibles. Il faut que tu sois bienveillant. Je crois que l’homme que tu es capable de devenir pourrait faire beaucoup de mal aux autres, parce que tu es si fort. Est-ce que tu comprends ce qu’est la bienveillance, Peter ?
– Je n’en suis pas sûr, père.
– Eh bien, être bienveillant, c’est essayer d’ôter les obstacles sur le chemin de ceux qui t’aiment ou qui ont besoin de toi.
– Ça je le comprends.

L’ivrogne du saloon

Un soûlot, dès qu’il vous met le grappin dessus, il vous bassine avec des âneries. Il fait semblant d’être ce qu’il n’est pas, il joue un personnage trop grand pour lui. Et vous aurez beau l’insulter ou lui balancer n’importe quoi pour le remettre à sa place, il continuera à jacasser.

Définition d’un aristocrate

Phil avait un esprit pénétrant, curieux – un esprit qu’il enrichissait et qui déroutait maquignons et voyageurs de commmerce. Car, pour ces gens, un homme qui s’habillait comme Phil, qui parlait comme Phil, qui avait les cheveux et les mains de Phil, devait être simplet et illettré. Or, ses habitudes et son aspect obligeaient ces étrangers à modifier leur conception de ce qu’est un aristocrate, à savoir quelqu’un qui peut se permettre d’être lui-même.

L’amour maternel

Je l’aime mais je ne sais pas comment l’aimer. Je voudrais que mon amour l’aide pour quelque chose mais on dirait qu’il n’a besoin de rien.

20160203_171252Du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

4
Dans la famille Fournier vous avez le père, alcoolique et médecin, le petit fils aîné handicapé mental, le second handicapé aussi, la petite fille vivante et religieuse, la belle fille aimée du fils mais décédée beaucoup trop tôt, vous allez découvrir la mère celle qui a engendré Jean-Louis un écrivain qui fait du bien car il sait raconter des choses tristes sans faire pleurer. Il fait revivre sa mère, par petites touches et donne corps à la photo de la couverture que le temps a blanchi. Sa mère avait tout pour être heureuse, une curiosité du monde, un intérêt pour les êtres humains, mais voilà, son mari était alcoolique , il a failli faire couler toute la famille. Alors la jeune fille bien élevée, qui aimait Chopin, le théâtre et la littérature a dû ramer sec pour que ses enfants surnagent et finalement traversent l’océan de la vie sans sombrer quelque soit la force des vents contraires et la hauteur de la houle. Elle a réussi et son fils écrivain sait lui rendre hommage.

C’est une femme du Nord de « bonne famille » donc digne et un peu froide, qui cache bien ses sentiments, elle a pris l’habitude de sauver les apparences, mais derrière ce courage se cachait un cœur sensible que son fils nous fait mieux connaitre à travers un livre placé tout entier sous le signe de la métaphore marine.

PS : il a reçu un coup de coeur sans aucune hésitation à notre club de lecture.

Citations

Je recopie un passage, j’aurais pu en prendre un autre ils ont tous cette saveur

Ma mère est montée dans la voiture, elle s’est assise, elle attend. Elle attend quelqu’un ?

ça dure. Elle n’a pas l’air impatient. Elle regarde les arbres, la rue, elle rêve.
Puis, soudain elle s’étonne de ne pas avancer.

Par distraction, elle s’était installée à la place du passager. Comme si elle attendait un chauffeur.

Notre mère n’a jamais eu de chauffeur. Elle a toujours été aux commandes. C’est elle toute seule qui a dû conduire sa vie, et la vie des autres. Elle n’a jamias pu compter sur son mari, il était irresponsable. C’est elle qui a tenu le volant pendant toute la route.

Elle a conduit prudemment. Elle devait faire attention, derrière il y avait quatre enfants et, dans le coffre un mari qui ronflait.

Elle nous a mené à bon port.

L’humour particulier face au malheur

Avec un capitaine Haddock comme notre père, le bateau Fournier aurait eu toutes les chances de sombrer. Heureusement, notre mère avait toujours été là, elle avait tenu la barre fermement.

20160131_130735_021Traduit de l’américain par Béatrice Vierne. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard dans le thème découverte de l’Ouest américain.

J’adore la dédicace de ce livre :

Le livre que voici est dédié à Marguerite Cole Moomaw qui combattit à mes côtés dans la guerre des Gaules. Épaule contre épaule, nous avons lutté contre Jules César et les légions romaines à l’école de Whitefish, tout au long de l’année scolaire 1919-1920.

4Dans une préface très agréable à lire, car elle rend très présente Dorothy Johnson, Michel Le Bris m’a appris que cette écrivaine était, non seulement une journaliste respectée, une professeure admirée mais aussi l’auteure des nouvelles dont ont été tirés de très bons Western : « la colline des potences  » et « L’homme qui tua Liberty Valance ».

À travers de courts chapitres, l’auteure égrène ses souvenirs et peu à peu tous les aspects de la vie de ce village s’animent. Les temps sont rudes, et les distractions assez rares, mais cela n’empêche pas un vrai bonheur de transparaître à travers différentes anecdotes. Les enfants sont livrés à eux mêmes et trouvent dans la nature de quoi satisfaire leurs envies d’aventures.

Pour gagner quelques subsides, ils mèneront une chasse acharnée aux boites de conserves qui serviront à reboucher les trous dans les routes défoncées du village. Ils suivent avec passion le policier qui est aussi l’homme qui manie la dynamite pour enlever les souches. Ils apprennent à nager tout seuls dans des lacs superbes mais glacés. Ils courent le long des voies ferrées. Ils chassent et mangent le produit de leur chasse. Ils se méfient des étrangers surtout quand ils parlent mal l’anglais (comme ces Français qui ne savent pas prononcer le nom de leur capitale qu’ils appellent « Paree »). Cette auteure sait mettre de l’humour dans ses récits, son dialogue avec les poules est inoubliable, ainsi que ses différentes expéditions de camping. C’est un livre revigorant d’une époque révolue qu’elle sait ne pas trop regretter mais qui lui a forgé un satané caractère. Celui dont elle a eu besoin pour se battre dans la vie.

Citations

L’argent de poche

Il n’y avait aucune source fiable de revenus pour le jeunesse, voilà tout. Les commissions (les gens n’avaient pas besoin de téléphone – ils avaient des gosses) se faisaient gratis pour la famille et moyennement finances, à l’extrême rigueur pour les voisins, – à raison de cinq cents s’ils étaient économes et dix s’ils étaient prodigues.

Les distractions

À l’époque où je grandissais , les distractions de plein air avaient deux avantages : on les avait sous la main et elles ne coûtaient pas cher. On manquait de tas de choses à Whitefish, mais du grand air, on en avait autant qu’on voulait, et à deux pas de chez soi.

Les airelles

La raison d’être de ce petit voyage, selon les souvenirs d’Ella, était la cueillette des airelles. ce qui paraît logique. Il y en avait à foison, elles ne coutaient rien et elles faisaient de délicieux desserts. D’ailleurs, il fallait avoir une bonne raison de se lancer dans une pareille expédition ; à cette époque, les gens n’aimaient guère reconnaître qu’ils faisaient quelque chose uniquement pour s’amuser.

La période P.P

On pourrait appeler cette période P;P. – pré- plastique. Il n’ y avait pas de ces petits sacs ou pots transparents si commode pour empaqueter vos affaires. Pas de sachets en plastique pour ranger vos maillots de bain mouillés , vos torchons mouillés, vos tout ce que vous voulez mouillés. Pas de détergents. Ce n’était pas seulement avant le plastique ; c’était avant le Nylon, les postes à transistors, les briquets, les bombes aérosols, le papier collant, les stylos à bille et les livres de poche. Quand vous vouliez remballer vos affaires après un repas, les ustensiles étaient trop gras, trop noirs de fumée et trop chauds.

Jouir du confort

Il va sans dire qu’en tant que campeuse, je n’avais pas le feu sacré, autrement je ne repenserais pas à toutes mes expériences dans ce domaine avec un si profond soulagement à l’idée qu’elles sont définitivement révolues. D’un autre côté, si je n’avais pas de tels souvenirs, je ne pourrais pas à l’heure actuelle, jouir aussi voluptueusement des hôtels de luxe. Comment apprécier véritablement l’élégance des cocktails ou des escargots au beurre d’ail si l’on n’a jamais été au bord de la nausée en essayant de faire descendre un déjeuner de lard et de crêpes froides.

L’adolescence

D’ailleurs dans les années 1920, les adolescents n’avaient pas encore été inventés. Il y avait seulement, des grands enfants, des petits enfants et des bébés.

La belle mère

Ce n’était pas que ma mère eût une passion pour sa belle mère, une vieille dame dépourvue de tact, qui l’avait un jour remerciée de lui avoir envoyé une photographie de moi en écrivant :  » Elle vous ressemble, mais elle est néanmoins très mignonne ».

SONY DSCTraduit de l’anglais (États-Unis) par François Dupuigrenet Desroussilles (c’est très bizarre cette indication « États-Unis » car la romancière est bien typiquement britannique et son roman aussi !)

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L’enthousiasme de mes amies blogueuses a fini par gagner, j’ai commencé ma fréquentation de Barbara Pym et je me dis que ce n’est pas le dernier roman que je lis de cette auteure parce que cet essai m’a bien plu. Alors merci Keisha, Dominique, Aifelle et j’en oublie car un moment , j’ai cru voir le nom de cette auteure partout. J’ai beaucoup aimé les trois quart du récit mais la fin est décevante. Ce qui est absolument « délicieux » ce sont les descriptions des rapports des personnages de cette toute petite ville. Tout le monde se connaît, et autour d’une tasse de thé, ces dames et ces messieurs passent leur temps à faire des commentaires sur la vie des voisins. Dans cette douce ambiance, mettez un bellâtre hongrois qui ne sait rien des us et coutumes britanniques mais qui s’y connaît en femme, et voilà notre petite communauté qui s’agite se déchire et .. se réconcilie à la fin. Le personnage principal, est une femme entièrement dévouée à l’épanouissement de son écrivain de mari en panne d’inspiration. Les observations de Barbara Pym sentent le vécu.

Ce roman me fait penser à un épisode de »Dawnton Abbey au village », mais où il ne se passerait rien et sans les propos acides de Violette : ça manque un peu de méchanceté. En ce moment, c’est la littérature que je recherche , mais j’aimerais quand même un peu plus de mordant.

Citations

Sourire dès la première page

Elle se pencha pour effleurer de ses lèvres la joue de Cassandra qui lui rendit son baiser un peu gauchement, car l’embonpoint de Mrs Gower rendait sa joue presque inaccessible.

Un charme indéfinissable si britannique, j’adore ce genre de passage

Dans sa jeunesse il n’avait jamais réussi à s’engager dans une carrière, car il avait résolu très tôt de faire un beau mariage, convaincu que sa bonne mine et son allure martiale suffiraient à lui gagner le cœur de toutes les femmes. Malheureusement ses efforts n’avaient pas été couronnés de succès. On peut penser que ses avances avaient manqué de la chaleur, de la dévotion empressée, que toute jeune femme s’attend à rencontrer à cette époque de sa vie. Mr Gay, étant de tempérament naturellement froid, n’avait jamais été amoureux.

Les couples en sortie

En des lieux tels que Up Callow les épouses devaient toujours prendre au sérieux leurs maris. Au moins en public.

20160113_110627Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard, thème : roman épistolaire.

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Quoi de plus agréable qu’une petite virée dans les beaux paysages du vignoble français ? Un bon roman pour se distraire, s’amuser, sourire, s’émouvoir et même être prise par le suspens. Un roman écrit à deux et qui réussit ce tour de force d’annoncer dès la troisième ligne l’objet qui résoudrait l’énigme du roman :

Rentrant de voyage ce samedi, je trouve dans ma boîte aux lettres cette volumineuse enveloppe, portant votre adresse au dos. »

Bien sûr, je ne vais rien divulgâcher, une fois n’est pas coutume ce serait vraiment dommage, mais vous l’avez deviné, Pierre Marie Sotto à qui est destiné cette enveloppe n’ouvrira pas cette lettre et correspondra avec Adeline Parmelan. Tous deux vont peu à peu apprendre à se connaître et dévoiler une partie de leur intimité. C’est souvent très drôle et j’imagine bien le plaisir des deux écrivains à écrire un tel roman. On voit aussi notre société prendre vie tout au long de ce roman : les familles recomposées, la célébrité, les rencontres d’un soir, le deuil mais pour une fois ce n’est pas tragique.

J’ai aimé la lectrice qui veut absolument avoir une relation sexuelle avec notre écrivain, il aurait aimé nous faire croire qu’il a été pratiquement violé, heureusement, il a l’honnêteté de nous faire lire le mail de la meilleure amie de cette lectrice au fort tempérament , disons que si l’alcool a égaré son jugement, il a quand même été plus que consentant. J’ai adoré aussi le point de vue masculin (le copain de toujours de notre écrivain) sur cette femme. Bref comme je ne veux pas encourir la colère des anti-divulgâcheurs, je ne vous fais part que des anecdotes qui m’ont beaucoup amusée…

PS. : lisez la citation, vous comprendrez pourquoi je termine par ces trois points de suspension,(totalement incongrus) ! – on a le droit aux parenthèses et au point d’exclamation-

lire le billet de Krol (qui à mon avis divulgâche plus que moi)

Citations

Citation dédiée à ceux et celles qui détestent qu’on les appelle « minou »

Ma seconde femme. Je ne me rappelle plus pourquoi je l’ai épousée, mais je sais très bien pourquoi je l’ai quittée. Partout où je me sentais bien (librairies, soirées avec des amis) elle me disait : « on y va ,Minou ? » J’ai tenu 8 ans.

Les points de suspensions

Ces obsédés des points de suspension semblent vous dire : ah,si on me laissait faire, vous verriez cette superbe description que je vous brosserais là, et ce dialogue percutant, et cette analyse brillante. J’ai tout ça au bout des doigts, mais bon je me retiens. Pour cette fois ! On a envie de leur suggérer à l’oreille : laissez-vous donc aller,mon vieux ,ne muselez plus ainsi ce génie qu’on devine en vous et qui demande qu’à nous exploser à la gueule. Lâchez -vous et le monde de la littérature en sera sous le choc , je vous le garantis.

Calmer une correspondante qui prend trop vite la mouche

SONY DSCTraduit de l’anglais par Patrick Marcel.

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Avis à tous ceux et celles qui possèdent une liseuse, ce petit texte est gratuit ! Votre seul désespoir sera de ne pas pouvoir le prêter à tous ceux et à toutes celles avec qui vous aimeriez le partager. Quand je pense que Flaubert voulait nous faire croire qu’il existait de mauvaises lectures et que si Emma rate sa vie c’est parce qu’elle s’est réfugiée dans des lectures trop romantiques ! On sent qu’il n’avait pas lu Neil Gaiman !

Un peu comme Pennac, il nous dit qu’il n’y a pas de mauvaises lectures , lire est en soi un geste salvateur et comme tous les grands lecteurs, il se retrouve chez lui dans les bibliothèques. Il pense que lire des fictions oblige le lecteur à s’intéresser à d’autres destins et permet de comprendre l’humanité. Je pourrai bien vous recopier entièrement sa conférence tellement tout ce que je lisais me faisait plaisir

Citations

J’ai assisté un jour à New-York à une conférence sur la construction de prisons privées, – une énorme industrie en développement en Amérique. Cette industrie des prisons a besoin de planifier sa croissance future : de combien de cellules va-t-elle avoir besoin ? Combien de détenus y aura-t-il dans quinze ans ? Et il sont découvert qu’on pouvait le prédire très facilement, en utilisant un algorithme assez simple, basé sur la recherche du pourcentage d’enfants de dix et onze ans qui ne savaient pas lire.et qui, à coup sûr ne lisaient pas pour le plaisir.

L’importance de la science fiction

Je me trouvais en Chine en 2007, lors de la première convention de Science-fiction et de Fantasy de l’histoire chinoise à être approuvée par le Parti. Et, à un moment, j’ai pris à part un officiel de haut rang, et je lui ai demandé : « Pourquoi ? » la SF faisait depuis longtemps l’objet d’une désapprobation. Qu’est ce qui avait changé ?

« C’est simple », m’a-t-il répondu. Les Chinois excellaient à créer des choses si d’autres leur en apportaient les plans. Mais ils n’innovaient pas, ils n’inventaient pas. ils n’imaginaient pas. Aussi ont-ils envoyé une délégation aux USA, chez Apple, Microsoft, Google, et ils ont posé là-bas aux gens des questions sur eux-mêmes. Et ils ont découvert que tous avaient lu de la science-fiction quand ils étaient enfants.

L’obligation de rêver

Nous tous- adultes et enfants, écrivains et lecteurs-, nous avons l’obligation de rêver. Une obligation d’imaginer. Il est facile de se conduire comme si personne ne pouvait rien changer, comme si nous étions dans un monde où la société est énorme et l’individu moins que rien….Mais la vérité, c’est que les individus changent sans cesse leur monde, les individus fabriquent l’avenir, et ils le font en imaginant que les choses peuvent être différente…Tout ce que vous pouvez voir murs compris, a, un moment donné, été, imaginé. Quelqu’un a décidé qu’il était plus facile de s’asseoir sur une chaise que par terre et a imaginé la chaise.

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C’est un de mes cadeaux de Noël 2015. Je suis fan absolue de cette Mamette. Je relis cette BD, dès que j’ai moral qui flanche. Elle est drôle, toujours tournée vers la vie, même quand ça devient compliqué de vieillir. Les personnages qui l’entourent sont bien imaginés et je me retrouve dans leurs réactions . Ils sont juste un peu plus vieux que moi, cela me permet de me sentir plus jeune et plus à la page.
Son fils « Choupinet » a bien du mal à retrouver sa place dans une société où il ne fait pas bon être chômeur mais il y arrivera.

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Cliquer sur l’image pour lire la citation que j’aime !

Cette phrase dite très fort dans la bibliothèque a dû mettre à l’aise « Choupinet »

« Choupinet la jolie dame est célibataire, comme toi

Tu attends quoi ?

Que je fasse les présentations »

Mais le plus délicieux c’est sa bande de copines, je vous présente l’hypocondriaque, râleuse :

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et sa meilleure amie

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C’est quand même vrai que Jésus n’a jamais fait ses courses. Bref un concentré d’optimisme et de joie de vivre pour ce Noël 2015 c’était exactement ce qu’il me fallait.