traduit de l’anglais par Franchita Gonzalez Batlle

 

Après avoir lu les nouvelles « la cité de la poussière rouge » je voulais connaître cet auteur pour les romans qui l’avaient rendu célèbre : les romans policiers. Malgré mon peu d’appétence pour le genre, j’ai été intéressée par cette enquête qui se déroule à Shanghai en 1990. Une jeune femme est découverte assassinée, jetée à la rivière dans une bâche plastique et l’inspecteur Chen et son adjoint Yu vont chercher à savoir ce qui s’est passé alors que visiblement autour d’eux personne n’a trop envie de savoir. Quand, en plus, l’enquête touche aux hautes sphères du Parti Communiste alors, non seulement le silence des uns et des autres devient pesant, mais de plus très menaçant. La fin est horrible et tellement dans ce qu’on connaît de la Chine : reconnue coupable, la personne est exécutée le lendemain de son procès laissant bien peu de place aux doutes et à l’éclaircissement total des affaires. Beaucoup plus que l’enquête policière, ce qui m’a plu, c’est le monde chinois en mutation. Les amateurs de polars aimeront sans doute plus que moi cette enquête, mais tous ceux et toutes celles qui ont lu « la cité de la poussière rouge » aimeront trouver sous la plume de cet excellent écrivain la société de Shanghai en route pour une forme de gouvernance originale et impitoyable : »le capitalisme communiste »dont la devise pourrait être : tout est permis sur le plan économique mais ne touchez pas au PARTI ni à ses dirigeants.

 

Citations

Formatage politique

C’est absurde, se dit-il, que la politique puisse modeler une vie de cette façon. Si Guan avait épousé Lai, elle n’aurait pas connu un tel succès dans la vie politique. Elle n’aurait pas été travailleuse modèle mais une épouse ordinaire qui tricote un pull pour son mari, transporte une bouteille de propane sur le porte-bagage de son vélo, essaie de payer trois sous de moins quand elle fait son marché, râle comme un disque rayé et joue avec un bel enfant assis sur ses genoux – mais elle aurait été vivante.

 

Où on retrouve l’auteur de » la Cité de la poussière poussière rouge »

Il habitait une vieille maison Shikumen à un étage- un style répandu au début des années trente, où une maison comme celle-là était construite pour une famille. Soixante ans plus tard, elle en abritait plus d’une douzaine, toutes les pièces avaient été divisées pour loger de plus en plus de monde. Seule la porte d’entrée peinte en noir était restée la même, elle ouvrait sur une petite cour jonchée d’objets divers, une sorte d’entrepôt de ferraille, d’où l’on entrait dans un vestibule haut de plafond et flanqué de deux ailes. Le vestibule autrefois vaste était transformé en cuisine et réserve collective. Des rangées de réchauds à charbon avec leurs piles de briquettes indiquaient que sept familles vivaient au rez-de-chaussée.

 

14 Thoughts on “Mort d’une héroïne rouge – Qiu Xiaolong

  1. Le monde chinois en mutation, c’est un euphémisme…!
    J’irai regarder les nouvelles de cet auteur.

  2. Je n’ai rien lu de cet auteur ; je vois ses polars depuis longtemps chez les libraires, mais je ne me suis pas laissé tenter.

  3. Je lis très peu de littérature chinoise, alors que j’aime bien découvrir d’autres littératures… un polar serait l’occasion de m’y mettre doucement, puisque tu sembles avoir assez apprécié.

  4. Tu lis des romans policiers, toi !! Bon, ça va, j’ai bien lu la raison du comment du pourquoi. Moi j’ai toujours dans un coin de ma tête les nouvelles de cet auteur dont tu avais parlé.

  5. et moi qui suis très polar je n’ai jamais lu cet auteur ! houuuuu

  6. Je vais en rester à ses nouvelles je crois, je préfère tellement la forme courte…

  7. Je pensais avoir laissé un commentaire mais non. En fait, depuis que j’ai lu le précédent billets sur ses nouvelles, ça m’a donné vraiment envie de découvrir cet auteur, surtout que je ne suis pas sûre d’avoir déjà lu quelque chose d’un auteur chinois…

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