SONY DSCTraduit de l’anglais par Patrick Marcel.

5
Avis à tous ceux et celles qui possèdent une liseuse, ce petit texte est gratuit ! Votre seul désespoir sera de ne pas pouvoir le prêter à tous ceux et à toutes celles avec qui vous aimeriez le partager. Quand je pense que Flaubert voulait nous faire croire qu’il existait de mauvaises lectures et que si Emma rate sa vie c’est parce qu’elle s’est réfugiée dans des lectures trop romantiques ! On sent qu’il n’avait pas lu Neil Gaiman !

Un peu comme Pennac, il nous dit qu’il n’y a pas de mauvaises lectures , lire est en soi un geste salvateur et comme tous les grands lecteurs, il se retrouve chez lui dans les bibliothèques. Il pense que lire des fictions oblige le lecteur à s’intéresser à d’autres destins et permet de comprendre l’humanité. Je pourrai bien vous recopier entièrement sa conférence tellement tout ce que je lisais me faisait plaisir

Citations

J’ai assisté un jour à New-York à une conférence sur la construction de prisons privées, – une énorme industrie en développement en Amérique. Cette industrie des prisons a besoin de planifier sa croissance future : de combien de cellules va-t-elle avoir besoin ? Combien de détenus y aura-t-il dans quinze ans ? Et il sont découvert qu’on pouvait le prédire très facilement, en utilisant un algorithme assez simple, basé sur la recherche du pourcentage d’enfants de dix et onze ans qui ne savaient pas lire.et qui, à coup sûr ne lisaient pas pour le plaisir.

L’importance de la science fiction

Je me trouvais en Chine en 2007, lors de la première convention de Science-fiction et de Fantasy de l’histoire chinoise à être approuvée par le Parti. Et, à un moment, j’ai pris à part un officiel de haut rang, et je lui ai demandé : « Pourquoi ? » la SF faisait depuis longtemps l’objet d’une désapprobation. Qu’est ce qui avait changé ?

« C’est simple », m’a-t-il répondu. Les Chinois excellaient à créer des choses si d’autres leur en apportaient les plans. Mais ils n’innovaient pas, ils n’inventaient pas. ils n’imaginaient pas. Aussi ont-ils envoyé une délégation aux USA, chez Apple, Microsoft, Google, et ils ont posé là-bas aux gens des questions sur eux-mêmes. Et ils ont découvert que tous avaient lu de la science-fiction quand ils étaient enfants.

L’obligation de rêver

Nous tous- adultes et enfants, écrivains et lecteurs-, nous avons l’obligation de rêver. Une obligation d’imaginer. Il est facile de se conduire comme si personne ne pouvait rien changer, comme si nous étions dans un monde où la société est énorme et l’individu moins que rien….Mais la vérité, c’est que les individus changent sans cesse leur monde, les individus fabriquent l’avenir, et ils le font en imaginant que les choses peuvent être différente…Tout ce que vous pouvez voir murs compris, a, un moment donné, été, imaginé. Quelqu’un a décidé qu’il était plus facile de s’asseoir sur une chaise que par terre et a imaginé la chaise.

38 Thoughts on “Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques et de l’imagination – Neil Gaiman

  1. Je viens d’acquérir une liseuse, donc je note !

    • Je trouve qu’il faudrait le faire lire à toutes les personnes en charge d’éducation. Et j’ai hâte de lire tes impressions sur liseuse.

  2. Neil Gaiman est grand par le talent, mais c’est aussi un grand défenseur de la lecture et des bibliothèques. Je l’aime pour toutes ces raison !

  3. Frustrée je suis, forcément!!! Si c’est disponible sur internet et pas trop long, peut être pourrai-je y accéder? Ou patienter pour une version papier?

  4. Tes Bryson sont très bien sur la photo (j’en ai aussi!)

  5. Et on voit qu’ils sont lus et relus ….. je voulais mettre ma liseuse en médiathèque mais j’oubliais tout le temps de l’apporter avec moi. Alors, je me suis adaptée.

  6. Il faudra que j’attende éventuellement une parution papier ..

  7. Chouette ! Je vais vite télécharger ce texte dans ma liseuse !

  8. et tu me diras ce que tu en penses?

  9. J’ai déjà fait le premier pas en téléchargeant le document. Mais je suis déjà convaincu à l’avance :-).

    • C’est un document facile à lire mais très convainquant. Je pense que Turing a fréquenté les bibliothèques et qu’il savait faire marcher son imagination .

  10. Je ne vois pas trop le rapport de la citation avec la lecture. En revanche, j’aime beaucoup sa thèse… Mais je n’ai pas de liseuse alors j’espère qu’ils le publieront sous forme papier

    • Je le répète, il existe sous forme papier. Le rapport entre la citation et la lecture est simple, si les jeunes ne lisent pas ils ont beaucoup plus de risques de finir en prison.

  11. ça m’intrigue! et sans liseuse, comment fait-on ?

    • Je le réponds à tous les commentaires qui me posent la même question, sur Babelio , ils ont mis en photo une édition papier « maison d’édition Au Diable Vauvert » . 2014 . J’espère que ce n’est pas épuisé.

  12. où télécharger ça ? quand je pianote rien ne sort

    • Je n’ose pas te l’avouer, mais les spécialistes ont sûrement reconnu ma liseuse. Je suis incapable de t’en dire plus. Mais ce que je sais c’est que tu seras d’accord avec lui de la première à la dernière ligne de sa conférence.

  13. Ce serait l’occasion de sortir ma liseuse du tiroir où elle végète depuis bientôt deux ans !

    • je le dis et redis , mais bon si vous ne lisez pas mes réponses à vos commentaires …. que puis-je faire?
      Il existe une VERSION PAPIER édition « Au Diable Vauvert » 2014.
      ISBN : 2846269483
      Et si je ne me trompe tu travailles dans une médiathèque , non? si oui je trouve que cette conférence doit être accessible dans toutes les médiathèques , Neil Gaiman parle de ce métier avec émotion et intelligence.

  14. je-me-moque-un-peu-de-luocine on 26 janvier 2016 at 15:55 said:

    Quel dommage que ce document ne soit disponible que sur liseuse. Je déteste les liseuses. Ils auraient pu faire une version papier !

  15. mais qui arrive à se moquer de Luocine de cette façon, les gens sont trop doués avec les blogs, bon je ne réponds même pas qu’il y a une version papier … mais en réalité quand on cherche on tombe sur une version numérique ….. mais j’ai souri !

  16. Moi j’ai eu une liseuse pour Noël et je l’adore !!! Donc, je vais essayer de le télécharger…

  17. on se fait très vite aux liseuses !
    un bon moment de lecture qui réconforte avec l’esprit humain

  18. Zut, pas de liseuse, j’aime toujours autant lire sur format papier ! Mais j’aime bien cet auteur que je connais en jeunesse

  19. Merci beaucoup pour cette recommandation ! La citation est vraiment bien choisie, elle fait peur même si elle contient en elle une solution au problème. Je serais bien preneur d’un ou deux autres extraits :-)

  20. Et bien ça y est, je l’ai lu. Il ne révolutionne rien mais enfonce le clou. C’est donc une lecture salutaire et je partage son point de vue. Quel que soit l’âge de mes élèves je leur lis toujours des romans, des textes, ils adorent et cela les a menés bien souvent vers la lecture individuelle. Alors, bien sûr j’ai apprécié ce qu’il disait de la lecture offerte aux enfants. Et personnellement, je prends un grand plaisir à jouer (plus que lire), les textes. Ce qu’il dit sur le fait qu’il faut laisser les jeunes lire ce qu’ils veulent et ce qui les intéresse, je suis entièrement d’accord aussi. Il faut peut-être, à ce moment-là leur lire d’autres types d’écrits pour qu’ils commencent à y goûter sans en être dégoûtés. Merci Luocine, pour cette référence.

    • je crois qu’en France on encourage plutôt les bibliothèques et autres médiathèques. ce qu’il dit sur ce sujet s’adresse à la Grande Bretagne, mais sur la lecture et l’imaginaire c’est simple mais très pertinent.

  21. J’ai été beaucoup tenté par cet auteur au moment où j’ai fait acquisition d’une liseuse. J’ai lu des critiques très positives. Finalement je ne l’ai pas lu, mais ce billet me le remet en mémoire. J’ai « American Gods », « Odd et les géants de glace » et « L’étrange vie de Nobody Owens ».
    Le court plaidoyer pour la lecture m’intéresse, évidemment.

    • À lire absolument , ça ne prend que peu de temps et ça ne s’oublie pas tellement c’est évident.

      • J’y reviens, j’ai lu ce petit discours engageant. J’ai retenu, c’est très important, qu’il est préférable de « laisser lire » les jeunes, peu importe si ce n’est pas très bon, l’idée du pied à l’étrier. Je serais plutôt du genre à déconseiller formellement telle lecture, mais lorsqu’il s’agit de débutants, mieux vaut surtout qu’ils lisent pour espérer les voir sauter vers mieux, Gaiman dit juste, c’est la bonne méthode. Au début, moi, c’était Enid Blyton et le club des cinqs… :-)
        Pour le reste, c’est un discours pas un essai, il est forcément sommaire mais on le suit dans son combat !

  22. Bonjour Luocine, je constate que Bill Bryson et ses livres ont une bonne place dans ta bibliothèque: très bon goût. A part ça, oui l’imagination et les bibliothèques ont un rôle essentiel pour le futur et le présent. Bonne journée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation