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Quel plaisir et quelle émotion de retrouver Shane Meadows ! Précipitez vous pour aller voir ce film dès qu’il sortira en salle, c’est absolument génial. Les personnages de « This is England » ont grandi mais ont toujours autant de problèmes.

L’humanité et la délicatesse avec laquelle sont montrés les rapports humains dans un monde de personnages complètement déjantés est une réussite absolue. On rit, on pleure, on est ému. On est parfois dans la farce absolue, dans l’humour, et j’ai rarement été aussi bouleversée par un film. Il y a une scène de violence à la fin, mais une violence justifiée et complètement normale par rapport à ce qu’ont vécu les deux jeunes femmes.

Les acteurs sont remarquables avec des dégaines complètement improbables. Quel génie, ils ont les Anglais pour ce genre de films.

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Un film avec de très bonnes idées, et aussi, un film où on ne s’ennuie pas. Les deux acteurs principaux sont beaux et jouent très bien, mais… Le film n’est pas passionnant : lLe sujet : une maladie atteint tous les hommes de la planète et l’humanité perd peu à peu les sens. L’odorat, le goût, l’audition, finalement la vue…

Avant chaque perte d’un des sens les hommes sont atteint d’une forme particulière d’absolue : absolue tristesse, absolue fringale, absolue colère, absolue envie d’aimer. J’ai beaucoup aimé la force d’adaptation des hommes. Tant que la vie est possible ils s’aiment et s’adaptent. Et même les cuisiniers arrivent à faire des plats pour des gens qui ont perdu le goût.

Tout ce que je dis pourrait faire croire à un excellent film, pas complètement. Il y a un bon sujet mais le film ne prend pas et ne raconte finalement pas grand-chose.

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3Grand classique du cinéma britannique : la dérive des mères célibataires et la drogue. Film honnête et touchant, on sent qu’il n’y a aucune solution facile aux problèmes sociaux quand trop de malheurs s’abattent sur quelqu’un déjà si fragile. La très jeune femme, Liz, rencontrera le père de son ex-petit copain qui essaie d’aider son fils à le sortir du trafic de drogue, entre les deux personnages une certaine compassion et sentiment d’amitié finira par exister.

Rien d’original, mais un sujet bien traité.

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Je suis sortie très en colère de ce film. Je ne dis pas que le film est mal fait mais je le trouve manipulateur et malhonnête sur un sujet où je ne peux pas l’accepter. Les adolescents qui tuent dans les lycées existent, les parents de ses enfants existent aussi. Si on veut faire un travail sur le sujet on va les voir et on discute avec eux. Ici la romancière construit une histoire, autour d’une mère qui cherche à travers tout ce qu’elle a mal fait et qui amène son enfant à devenir un tueur.

C’est exactement l’inverse de tout ce qu’on a lu sur ce sujet. La mère savait dès l’enfance que son fils était un manipulateur. Et bonjour pour la culpabilité des femmes : que toutes celles qui n’acceptent pas leur gros ventre, celles qui sont déprimées après la naissance, celle qui sont exténuées par les cris du bébé, celles qui n’arrivent pas à jouer avec leur bébé… toutes celles-là, dis-je, doivent faire bien attention de ne pas abriter dans leur foyer un monstre terrifiant. Et bien non, tout ce qu’on a pu lire, c’est que l’horreur du passage à l’acte chez l’adolescent n’est pas précédée par une enfance particulière. Ce serait vraiment trop facile si c’était comme ça !

Bref je ne juge pas le film mais le propos du film. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas comme ça. Et tous les parents qui ont connu les souffrances de l’adolescence le savent bien : suicide, anorexie, délinquance ou plus grave meurtre n’ont pas, pour autant, élevé des monstres.

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C’est bizarre, nous avions plus ou moins, ma sœur et moi (ma sœur adore faire ce festival avec moi, et ça rajoute beaucoup à mon plaisir) renoncé à ce film, car on nous l’avait annoncé comme violent. Et puis la rumeur du festival a pris corps et tout le monde était unanime sur la qualité du film. Il a été récompensé par l’Hitchcock d’or largement mérité.

Violent, il l’est, la violence est le sujet du film. Un homme, d’un milieu très populaire, essaie de lutter contre ses pulsions de violence largement provoquées par l’alcool. Il rencontre une femme Hanna, d’un milieu catholique bourgeois, la douceur même, mais qui est victime de la violence abjecte de son mari. Une des plus belle phrase du festival je l’ai entendu dans ce film. Je la cite de mémoire :

« Vous m’avez demandé pourquoi je suis rentré dans vote magasin. C’est parce que vous m’avez souri, il n’y a que deux êtres qui me souriaient dans la vie, mon chien et vous. J’ai eu envie de me noyer dans votre sourire. »

Le film est intense mais très beau, la fin va vers un mieux pour les deux personnages sans pour autant être un happy-end. La musique est très belle, et comme le dit Patrice on se demande comment ce pays produit autant de violence et en même temps une musique si douce.

Beau film vraiment, allez le voir.

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Peter Mullan est l’acteur principal de Tyrannosaur , Hitchcock d’or du festival. Son portait est intéressant. Malheureusement ce documentaire est aussi l’occasion de faire le point sur le cinéma écossais. Et alors là, on a le droit aux universitaires pompeux qui adorent s’écouter parler. Pour moi c’était insupportable.

En plus je trouve le portrait trop statique. J’ai plus appris sur Peter Mullan, l’an dernier lorsqu’il était l’invité d’honneur du festival et qu’il est venu parler de lui, lors de la projection de NEEDS, film auto biographique.

Bref, intérêt mitigé pour ce portrait.

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Le film un peu moins, ces enfants qu’on pousse à devenir champion du monde de danse irlandaise, c’est un peu triste. Ça m’a fait penser aux concours de Miss aux Etats-Unis. Les parents, les mères souvent se réalisent à travers le succès de leur enfant. C’est très jolie la danse irlandaise : on a l’impression de voir les danseurs et les danseuses voler sur le plancher. Mais les costumes des filles sont d’une laideur incroyable pire que ceux des patineuses artistiques.

Il était tard, j’avais envie de dormir et le sujet du film m’a déçu, je pensais voir de la danse collective, je n’ai vu que des petits prodiges à qui on apprend trop tôt le succès et la compétition.

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 Toujours dans l’espoir de pouvoir participer à l’attribution du tournesol d’or (voir Christoblog), je suis donc allée voir Habemus Papam qui fait partie de la liste… Le début m’a complètement bluffée parce que je ne me suis jamais autant sentie en distance par rapport au décorum de l’église catholique. Ces vieillards enrubannés à la voix chevrotante semblaient sortir du musée Grévin. De plus les cérémonies religieuses sont cinématographiques, il s’agit d’une mise en scène de la foi religieuse.

J’ai beaucoup aimé le moment de l’élection et la montée en puissance de l’angoisse du Pape à l’idée d’assumer ses responsabilités devant une foule qui attend tout de lui. J’ai beaucoup apprécié également que la religion soit respectée, ce n’est pas une caricature trop facile contre l’institution papale. Mais … après la superbe image du vent à la fenêtre , là où d’habitude le pape bénit la foule puis le plan assez long des rideaux rouges flottant au vent et la déception des fidèles sur la place, le film perd sa force.

Les acteurs sont excellents mais on ne croit pas à cette histoire, les différents cardinaux ne sont alors que des vieillards inutiles qui jouent au cartes, se dopent aux tranquillisants, pas un seul n’a le moindre intérêt philosophique. Ils ne vont se réveiller que pour un tournoi de volley où ils apparaissent comme retournés en enfance.

Je ne me suis pas ennuyée car les décors sont très beaux , je ne connais pas la vie au Vatican, c’était donc pour moi, comme un reportage. Mais à force de rester dans le plausible, le film ne raconte plus grand-chose. Piccoli joue remarquablement quelqu’un qui ne peut assumer le rôle qu’on vient de lui confier, les explications sont esquissées mais sans plus . La psychanalyse n’est pas non plus ridiculisée mais peu efficace. Tout est suggéré et quelque peu ennuyeux à mon goût.

Je conseille ce film pour son début et puis j’espère lire des avis plus positifs que le mien.

On en parle

Un article complet et plus élogieux que le mien dans

L’echo out of office et chez Guillome

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Jamais plus je ne regarderai les familles nombreuses à la sortie de la messe de Saint-Lunaire ou de Saint-Enogat, sans penser à ce livre. J’ai toujours eu beaucoup de compassion pour les fratries de 6 ou 7 enfants, tous coiffés de la même façon, cheveux courts pour les garçons, carré retenu par un serre-tête écossais pour les filles (la variante avec la barrette est aussi acceptable). Je sais par expérience que la vie dans ces familles n’est pas aussi rose que les gilets ras du cou de la dite couleur le laisseraient croire…

Quand en plus, la mère en veut à la société, à sa famille, à son conjoint, à ses enfants, de ne pas mener la vie digne de son « rang », alors ce qui était une difficulté de vivre devient un enfer. Au-delà de cet enfer, provoqué par la personnalité des parents, l’auteur décrit parfaitement bien la difficulté des rapports entre enfants et parents dans ce genre de famille.

J’avais déjà beaucoup aimé Priez pour nous, qui est son premier cri de désespoir adressé à ses parents. Lionel Duroy est plus complet dans ce livre autobiographique. Comme il commence au début de la rencontre de ses parents en 1944 et termine dans les années 2000, nous voyons toute notre époque se dérouler, avec ses violences et ses évolutions.

On voit aussi l’auteur prit dans des amours difficiles, il faut dire que, s’il sait critiquer les autres, il ne s’épargne pas non plus. Le moment où sa jeune compagne doit avorter seule et son manque de compréhension à ce moment là est d’une tristesse incommensurable. Toute ma jeunesse et ma vie d’adulte repassent devant mes yeux, et souvent un trait de caractère, une tristesse, un sourire, un souvenir me revient comme une fulgurance.

Etant donné le succès de cet auteur, il doit correspondre à plusieurs formes de sensibilité. J’ai beaucoup apprécié, également, la façon dont il décrit sa nécessité d’écrire, on le sent dans un état d’urgence et parfois même de survie. Il fait partie des enfants mal-aimés qui, sans l’écriture, auraient encore, tellement plus mal vécu. Il a le talent de savoir l’écrire, d’aller au-delà de sa souffrance personnelle et de s’adresser à chacun d’entre nous.

Citations

Ils ne s’autorisent que la méthode du docteur Kyusagu Ogino, qui consiste, pour la femme, à déterminer ses périodes de fécondité à l’aide d’un simple thermomètre, parce que cette technique a reçu l’onction de Rome.

 

Tant d’années après, je me dis que c’est ce soir-là qu’elle nous a fait le plus de mal, et par notre faute, parce qu’aucun d’entre nous trois, les garçons, n’a trouvé la force de la rappeler pour lui balancer en plaine figure ces mots que je me répète silencieusement, certaines nuits, aujourd’hui encore, et alors que notre mère est morte depuis longtemps : « maman, tu pourrais au moins nous remercier. On n’est pas des chiens. »

 

Comme si elle n’avait trouvé aucun moyen d’échapper à son personnage d’emmerdeuse – ni la force ni l’imagination-, et je me dis aujourd’hui qu’en cédant à ses caprices, à sa bêtise affichée (revendiquée, allais-je écrire), notre père a sans doute contribué à cet enfermement.

On en parle

Un nouveau blog (pour moi) le journal de Chrys

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Toujours dans l’espoir de pouvoir participer à l’attribution du tournesol d’or (voir Christoblog), je suis donc allée voir La guerre est déclarée qui fait partie de la liste… Très déçue par ce film, je n’y serai jamais allée sans le challenge auquel je participe, je savais que cela ne me plairait pas, je ne vois pas comment on peut faire un bon film avec un tel sujet.

La cinéaste évite les écueils du trop mélo et du combat gagné d’avance. L’enfant survivra à une tumeur du cerveau mais il s’en est fallu de très peu. Le malheur des parents est bien filmé et le monde médical ni mis sur un piédestal ni trop critiqué. Mais voilà faire un travail sérieux sur un tel sujet, cela ne fait pas un bon film… Pourquoi pas un bon reportage ? Je retiendrai quand même une blague que l’on peut dire à propos de bien des gens :

« Connaissez-vous la différence entre un chirurgien et Dieu ? Non ? Dieu ne se prend pas pour un chirurgien ! »

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