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5
Je conseille ce livre à tous les parents et grand parents d’enfants entre 4 et 8 ans. Je ne l’ai pas encore testé avec mes petits fils, dès que j’aurai leur opinion je la mettrai sur mon blog. En attendant je dois dire que je me suis régalée à la fois grâce au dessin, délicieusement rétro , un peu naïf, et aussi grâce au texte qui n’a presque pas vieilli.

Citation

Moi, si j’étais grand, je serai complètement différent, et je serais toujours content. Pour commencer, je serais content de pouvoir faire tout ce que je veux…

J’attraperais les mouches à la main. À condition, bien sur, d’avoir pris des cours d’attrape-mouches.

On en parle

Tu l’as lu (tucru)

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Cela devrait être facile d’écrire sur ce livre que j’ai adoré. Mais voilà, j’ai été si émue que j’ai peur de rater mon billet, d’être trop dans l’émotion et de ne pas savoir faire partager mon plaisir de lecture. C’est la première fois qu’un livre me fait pleurer ? Rire toute seule en lisant un livre, ça m’arrive souvent, pleurer jamais.

À l’évocation de la mort de sa grand-mère mes larmes sont sorties sans que je puisse les arrêter. Evidemment d’autres morts en sont la cause ! Assez parlé de moi, revenons donc à David Foenkinos, j’avais adoré La délicatesse, pour son humour et son style. On retrouve ces deux qualités dans les souvenirs.La scène où le narrateur se décide à présenter sa compagne pour annoncer le mariage à ses parents alors que ceux-ci sont persuadés qu’ils viennent parce que leur fils a enfin compris qu’ils allaient divorcer est d’un tragi comique irrésistible. Les petites remarques rapides comme par exemple, le nom donné aux cliniques où l’on soigne les dépressifs, Camille Claudel et Van Gogh qui ne sont quand même pas des modèles d’équilibre mental m’ont fait sourire. Les souvenirs qu’il invente aux personnages, célèbres ou non, qu’il fait vivre dans son roman, m’ont également beaucoup amusée.

Mais pour moi, l’essentiel du roman, c’est la réflexion sur le vieillissement, et l’amour du narrateur pour ses grand parents. Sa grand-mère ne se sent pas bien en maison de retraite, elle est très émouvante et on comprend sa fugue vers son enfance, vers cette petite fille qu’elle a été et qui à cause de la faillite financière de ses parents a quitté l’école en CE2. Elle m’a bouleversée et il faut un vrai talent d’écrivain pour faire partager la force de ses émotions. Ses relations avec ses parents évoluent au fil des pages, et gagne en profondeur par contre je n’ai pas bien compris pourquoi son couple ne résiste pas à l’usure du temps.

Un beau livre qui permet de réfléchir en souriant aux liens familiaux.

Citations

On cherche toujours des raisons à l’étroitesse affective de nos parents. On cherche toujours des raisons au manque d’amour qui nous ronge. Parfois il n’y a simplement rien dire.

Il y avait aussi un tableau avec une vache. Le tableau devait être un pensionnaire et on l’exposait pour lui faire plaisir. Après renseignement, non, personne ne savait qui avait peint cette horreur, ni pourquoi elle était pendue là. On ne souciait pas de l’esthétique. Mon dégoût pour ce tableau allait pourtant provoquer chez moi une étrange réaction : à chacune de mes visites, je ne pourrai faire autrement que de m’arrêter devant pour le contempler. Cette vache faisait maintenant partie de ma vie. Elle serait pour toujours le symbole de la laideur. Ce n’est pas rien d’avoir ainsi un accès à la laideur, comme point de mire à l’horizon vers lequel il ne faut surtout pas aller. Cette vache là je passerai ma vie à la fuir.

 

La vie avançait pour les autres, me laissant toujours sur le côté, et je demeurais bloqué dans l’âge des choses immobiles. Ma vie sexuelle ressemblait à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres.

 

Que veulent les vieux ? Ils s’isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur. Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît. Et on est là, comme des veilleurs de chagrin.

 

J’ai souvent entendu dire qu’un véritable ami c’est quelqu’un qu’on peut appeler en pleine nuit quand on se retrouve avec un cadavre sur les bras. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé cette idée. Il y a des gens qui passent leur temps à se demander ce qu’ils feraient s’ils gagnaient au Loto, moi je me demande qui j’appellerai le jour ou je devrai me débarrasser d’un corps (car il est très peu probable que je gagne un jour au Loto) je parcours la liste de mes amis, et j’hésite. Je pèse le pour et le contre d’une lâcheté éventuelle. Et puis, je me rends compte que le choix est plus complexe que prévu : aimer un ami. C’est aussi éviter de l’impliquer dans une histoire aussi sordide que risquée.

 

Mon père a trouvé une place de stationnement rapidement, et comme toujours cela le mit en joie. Je pense qu’on pourrait positionner le fait de se garer facilement dans le trio de son panthéon du bonheur. Quelque part, c’est si symbolique : mon père a toujours voulu avoir une vie rangée. Je critique cet enthousiasme de la place de parking, mais après tout chacun fait comme il peut pour se réjouir.

On en parle

 Minou a lu

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5
Sans hésitation cinq coquillages à ce pur moment d’émotion. Pourtant la copie était mauvaise, pourtant mes amis Armelle et Patrice ont émis des réserves, ils ont trouvé ce film un peu simpliste et l’attitude de la petite Lou peu crédible. J’ai, au contraire trouvé, que le côté cas social « cassosse » est traité de façon délicate et peu vue au cinéma. La mère a eu ses enfants trop jeunes et leur en veut de ne pas pouvoir mener sa vie de femme, mais ce n’est pas pour autant une mauvaise mère. Son aînée Lou va accepter que son grand père, atteint d’un débit d’Alzheimer, la confonde avec sa femme pour pouvoir fuir sa famille ou rien ne va bien.

Le jeu des enfants est remarquable et John Hurt en grand père qui perd la boule est superbe. Tout est délicat dans ce film, les images sont belles les personnages crédibles pas de « happy end » mais une fin normale : un retour vers sa mère et sa vie, en espérant que Lou garde en elle son envie d’ailleurs et qu’elle fasse ce qu’il faut pour le réaliser.

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La moitié de la salle est partie, le quart de l’autre moitié dormait. On s’ennuie ferme dans les familles bourgeoises d’Angleterre, autant sans doute que nous à ce film. En plus la copie n’était pas très bonne et tout est filmé en éclairage réel, c’est-à-dire avec des lampes de 50 Watt au maximum, j’ai entendu un moment mon voisin soupirer « vive le néon » !

Heureusement parfois on va dehors et la lumière éclaire enfin la péllicule, les îles Scilly sont enchanteresses et mon même voisin a commencé à s’intéresser : il recherchait où il pourrait bien mouiller son bateau. La scène du restaurant est un bon moment, et il y a quelques bonnes idées , mais pour moi pas de film…

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Première fois que je parle de navet, mais vraiment là je ne sais pas quoi dire pour sauver le film. C’est lourd, la musique pour club du troisième âge. L’histoire n’est pas intéressante et les anglais gentils sans humour c’est ennuyeux. Un homme ne veut pas passer la main pour son théâtre et on apprend qu’il a été amoureux autrefois d’Alma Cogan une chanteuse.

Tous, nous nous sommes ennuyés mais nous ne sommes pas sortis avant la fin car techniquement le film est bien fait, enfin un petit compliment ! Pour moi un film à oublier très vite.

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Quel plaisir et quelle émotion de retrouver Shane Meadows ! Précipitez vous pour aller voir ce film dès qu’il sortira en salle, c’est absolument génial. Les personnages de « This is England » ont grandi mais ont toujours autant de problèmes.

L’humanité et la délicatesse avec laquelle sont montrés les rapports humains dans un monde de personnages complètement déjantés est une réussite absolue. On rit, on pleure, on est ému. On est parfois dans la farce absolue, dans l’humour, et j’ai rarement été aussi bouleversée par un film. Il y a une scène de violence à la fin, mais une violence justifiée et complètement normale par rapport à ce qu’ont vécu les deux jeunes femmes.

Les acteurs sont remarquables avec des dégaines complètement improbables. Quel génie, ils ont les Anglais pour ce genre de films.

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3
Un film avec de très bonnes idées, et aussi, un film où on ne s’ennuie pas. Les deux acteurs principaux sont beaux et jouent très bien, mais… Le film n’est pas passionnant : lLe sujet : une maladie atteint tous les hommes de la planète et l’humanité perd peu à peu les sens. L’odorat, le goût, l’audition, finalement la vue…

Avant chaque perte d’un des sens les hommes sont atteint d’une forme particulière d’absolue : absolue tristesse, absolue fringale, absolue colère, absolue envie d’aimer. J’ai beaucoup aimé la force d’adaptation des hommes. Tant que la vie est possible ils s’aiment et s’adaptent. Et même les cuisiniers arrivent à faire des plats pour des gens qui ont perdu le goût.

Tout ce que je dis pourrait faire croire à un excellent film, pas complètement. Il y a un bon sujet mais le film ne prend pas et ne raconte finalement pas grand-chose.

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3Grand classique du cinéma britannique : la dérive des mères célibataires et la drogue. Film honnête et touchant, on sent qu’il n’y a aucune solution facile aux problèmes sociaux quand trop de malheurs s’abattent sur quelqu’un déjà si fragile. La très jeune femme, Liz, rencontrera le père de son ex-petit copain qui essaie d’aider son fils à le sortir du trafic de drogue, entre les deux personnages une certaine compassion et sentiment d’amitié finira par exister.

Rien d’original, mais un sujet bien traité.

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Je suis sortie très en colère de ce film. Je ne dis pas que le film est mal fait mais je le trouve manipulateur et malhonnête sur un sujet où je ne peux pas l’accepter. Les adolescents qui tuent dans les lycées existent, les parents de ses enfants existent aussi. Si on veut faire un travail sur le sujet on va les voir et on discute avec eux. Ici la romancière construit une histoire, autour d’une mère qui cherche à travers tout ce qu’elle a mal fait et qui amène son enfant à devenir un tueur.

C’est exactement l’inverse de tout ce qu’on a lu sur ce sujet. La mère savait dès l’enfance que son fils était un manipulateur. Et bonjour pour la culpabilité des femmes : que toutes celles qui n’acceptent pas leur gros ventre, celles qui sont déprimées après la naissance, celle qui sont exténuées par les cris du bébé, celles qui n’arrivent pas à jouer avec leur bébé… toutes celles-là, dis-je, doivent faire bien attention de ne pas abriter dans leur foyer un monstre terrifiant. Et bien non, tout ce qu’on a pu lire, c’est que l’horreur du passage à l’acte chez l’adolescent n’est pas précédée par une enfance particulière. Ce serait vraiment trop facile si c’était comme ça !

Bref je ne juge pas le film mais le propos du film. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas comme ça. Et tous les parents qui ont connu les souffrances de l’adolescence le savent bien : suicide, anorexie, délinquance ou plus grave meurtre n’ont pas, pour autant, élevé des monstres.

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C’est bizarre, nous avions plus ou moins, ma sœur et moi (ma sœur adore faire ce festival avec moi, et ça rajoute beaucoup à mon plaisir) renoncé à ce film, car on nous l’avait annoncé comme violent. Et puis la rumeur du festival a pris corps et tout le monde était unanime sur la qualité du film. Il a été récompensé par l’Hitchcock d’or largement mérité.

Violent, il l’est, la violence est le sujet du film. Un homme, d’un milieu très populaire, essaie de lutter contre ses pulsions de violence largement provoquées par l’alcool. Il rencontre une femme Hanna, d’un milieu catholique bourgeois, la douceur même, mais qui est victime de la violence abjecte de son mari. Une des plus belle phrase du festival je l’ai entendu dans ce film. Je la cite de mémoire :

« Vous m’avez demandé pourquoi je suis rentré dans vote magasin. C’est parce que vous m’avez souri, il n’y a que deux êtres qui me souriaient dans la vie, mon chien et vous. J’ai eu envie de me noyer dans votre sourire. »

Le film est intense mais très beau, la fin va vers un mieux pour les deux personnages sans pour autant être un happy-end. La musique est très belle, et comme le dit Patrice on se demande comment ce pays produit autant de violence et en même temps une musique si douce.

Beau film vraiment, allez le voir.