Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Qui n’aimerait pas entendre la personne qu’on a tant aimé conclure le dialogue de la rupture par ces mots :
« Reviens quand tu veux » ?
Je ne connaissais pas cet auteur qui m’avait tentée à travers la lecture de vos blogs, c’est chose faite, et le moins que je puisse dire c’est que je ne regrette pas les heures passées en sa compagnie. Son style est très particulier, il évoque avec des expressions un peu vieillottes la nature où ce curieux bouquiniste a décidé de vendre (ou pas !) des livres aux rares personnes qui s’égarent jusqu’à sa boutique. Chaque chapitre démarre par une description du temps ou par des éléments de la nature, souvent j’y suis peu sensible, mais Éric Holder a su dompter mon impatience, car il peuple son récit de personnages qui sont loin d’être des caricatures. Ils sont humains c’est tout, donc avec de gros défauts mais aussi quand on s’y attend le moins des qualités qui m’émeuvent. Ainsi, ce garde-champêtre ne sera pas seulement la victime du « terrible » libéralisme contemporain – et trop souvent caricatural dans les films ou dans les romans- mais deviendra gardien du camping, heureusement pour Antoine, notre bouquiniste qui pourra donc après son histoire d’amour se réconforter en regardant les soleils couchants dans l’Algeco mis à la disposition du gardien. Antoine n’est ni meilleur ni pire qu’un autre, il fera, lui aussi, souffrir Marie la boulangère qui était celle – avant Lorraine- avec qui il allait au cinéma et avec qui il finissait ses soirées. Le mari de la boulangère qui a joué et perdu tout l’argent du ménage viendra rappeler à Antoine que Marie est fragile et qu’il n’a pas le droit de la faire souffrir. Ce roman est riche d’une galerie de portraits et on a envie de se souvenirs de tous sauf, peut-être, de madame Wong qui exploitait notre Antoine mais cela se termine bien. Nous apprenons au passage que le commerce chinois recherche nos vieux livres : est-ce vrai ?
J’avais beaucoup aimé il y a quelques années le film fait à partir du roman d’Éric Holder « mademoiselle Chambon »
On pourrait facilement mettre en film « la femme qui n’a jamais sommeil » et pourquoi pas Vincent Lindon dans le rôle d’Antoine et pour Lorraine, la conteuse, Sandrine Kimberlain ce serait parfait aussi.
Citations
Quand j’ai cru que je n’accrocherai pas à ce roman à cause des descriptions trop classiques
Quand l’avant-garde des nuages est apparue dans le ciel, on a tout de suite vu qu’il s’agissait de méchants, de revanchards. Pas une goutte depuis 2 mois, il allait corriger la situation vite fait, ce n’était pas pour plaisanter. Derrière eux, l’urgence crépitait en arc bleuâtres sous le ventre du troupeau, au loin le canon. La lumière s’est éteinte subitement, la nature retenait son souffle, en apnée. Quand le vent est revenu, fou furieux, il hurlait en se frayant un chemin à coups de gifles. Des milliers de feuilles d’acacia, jaunies ou dorées, périrent à l’instant, jonchant le sol. Les premières gouttes de pluie laissèrent entendre des hésitations de moineau sur un balcon. Quelques secondes plus tard, l’eau tombait par baquets, rejaillissant des gouttières sous pression, noyant le paysage.
Toujours le style, mais déjà je savais que j’aimais ce roman
Octobre est resté suspendu aux lèvres du soleil abondant, avec la bienveillance d’un ciel ou de rares nuages patrouillent avant de repartir dépités.
Le prénom de la femme aimée et perdue
Elle s’appelait Anne, un prénom entouré d’un hiatus, qu’on ne sait où accrocher, et qui demeure suspendu comme une exténuation, un début de mots, une adresse qui n’aurait pas été achevée. Anne, on sent déjà qu’une part manquera.
Je ne savais pas ça
La Veuve Clicquot, née Nicole-Barbe Ponsardin, tient lieu de phare. J’apprends à Lorraine qu’elle vécu quatre-vingt-neuf ans, son mari, qu’elle adorait, était issu de la plus illustre famille de facteurs d’orgues français.
Deux hommes ont aimé la même femme
Lui me parle souvent de toi. Tu as même intégré nos quelques sujets de conversation favoris, ceux qui permettent de nous entremettre, bon gré mal gré, sur la lande où nous ne sommes que deux. Je ne réponds pas à toutes ses questions. J’adore voir, quand il les pose, le rêve passer dans ses yeux.
Un portrait
Parmi les habitués, un ancien matelot. Outre la marine, son domaine de prédilection, qu’il cultive historiquement, il maîtrise des sciences qui, si on l’écoute, s’y rapportent, la géologie, l’astrophysique, la botanique, l’anthropologie. À l’aide d’une mémoire étincelante, il jette des passerelles inédites de l’une à l’autre. Il n’a pas navigué sans savoir sous quels ciels, ni sur quel flots il se trouvait, leur composition, leurs impératifs, leur pouvoir. Ce passionné restait modeste, les cimetières, disait-il, étaient remplis de gens comme lui.
Cet auteur n’est qu’un nom pour moi… Jamais lu. Tu m’intrigues, là. Et dis donc, tu fais ton casting ? J’espère que les potentiels futurs producteurs te liront…
j’espère bien aussi cela ferait un joli film , Luocine est, en effet, très connu (mais surtout des robots qui ont la gentillesse de me laisser 40 commentaires par jour, si un jour tu cherches du Viagra, des sites porno féminins ou masculins ou si tu veux placer ton argent en Chine ou en Angola, je peux fournir!)
Je n’ai jamais lu cet auteur, et ce livre ne me tente pas plus que ça… Je ne sais pas trop pourquoi.
Ah zut , j’ai donc raté ma cible car tu fais partie des gens qui aimeraient cet auteur, tu te laissera sans doute tenter par un autre blog, je ne peux pas imaginer que tu ne le lises pas un jour.
Je n’ai jamais eu l’occasion de lire cet auteur ; je ne suis pas très attirée par ses histoires.
Dommage car tu aimerais son style et sans doute ses personnages.
J’adore Holder, c’est un styliste comme on en fait plus, son écriture a un charme fou !
j’aurais aimé avoir assez de talent pour convaincre, mais je vois que non, dommage car j’aime son style et ses personnages. C’est sans doute chez toi et chez d’autres j’en suis certaine, que j’avais repéré son nom.
et encore une qui n’a jamais lu cet auteur ou du moins je n’en garde pas le souvenir, j’ai du mal avec les auteurs français contemporains et je suis souvent déçue alors je ne m’informe pas du coup
bon j’ai sans doute tort.
Je sais que les auteurs étrangers ont le mérite de nous faire découvrir d’autres pays mais quand la langue, notre langue est mise au service d’une histoire si humaine pour moi c’est un plus.
JE ne l’ai pas repéré sur les blogs et j’avoue que je ne suis pas tentée par le sujet ni par le style…
Dommage pour cet auteur, son style dénote dans la production littéraire actuelle, et ses personnages sont très humains.
J’associe surtout cet auteur à une chanson de Vincent Delerm…
Je ne l’ai encore jamais lu.
Ça viendra .un jour peut-être.
Je l’ai lu il y a environ un mois sur liseuse, et un peu oublié, tu me le remets en mémoire. Moins enthousiaste que toi, je l’ai trouvé un peu fouilli, mais ton casting est parfait !
J’aime beaucoup son style. Je suis d’accord pour le côté fouilli.