Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.


Si vous voulez passer quelques heures avec une personne ignoble, allez-y, ce Marcello Martini est pour vous ! Je vous le laisse avec grand plaisir. Yves Ravey, a un talent incroyable pour distiller les vilenies à petit feu. Le pire est toujours là, au chapitre suivant ! Je ne peux pas vous les raconter car l’intérêt du livre tient en cela, que l’on ne les découvre que petit à petit. Pour vous donner une idée de l’ambiance du roman, vous avez entendu parler des rapaces qui tournent autour des vieilles dames trop vieilles et trop riches (Liliane Bettencourt par exemple) ? En lisant ce roman, vous serez aux premières loges. Heureusement notre Marcello, quoique très malin, sans scrupule et incapable d’émotion, multiplie gaffe sur gaffe. En fera-t-il assez pour se faire prendre ?

Tout le long de la lecture, je me demandais quel plaisir avait éprouvé l’écrivain à rester pendant des jours et des jours auprès d’un tel personnage. Je sais que certaines et certains (surtout certains, il est vrai) aiment bien les histoires sordides et sans émotion. Ils vont être servi ! Quant à moi, j’ai trop besoin de croire dans l’humanité pour apprécier ce roman qui est, quand même, je le souligne, un petit chef d’oeuvre de suspens littéraire.

Un passage

Discussion avec Honorable son surveillant d’internat dans « l’école » en Afrique créée par Marcello .

Il reste quelques enfants, a répondu mon surveillant. Ils logent juste pour une nuit encore dans le dortoir, avant de repartir pour la frontière… Donc, tout le monde se porte bien, c’est ce que tu es en train de me dire, Honorable… ? Tout est en ordre, monsieur Marcello, un seul problème, avec la banque, le directeur de l’agence de voyage s’est déplacé en personne, il dit qu’il n’arrive pas à obtenir le paiement de votre billet d’avion… Mais enfin ! Honorable ! Ce n’est pas difficile de se déplacer en personne, le bureau est en face de son agence, suffit de traverser la rue, cette histoire de billet d’avion, rien de grave, tu le fais patienter…. Mais, dites, patron, j’ai avancé personnellement l’argent, par chèque, maintenant, je suis à découvert sur mon compte, et qui va payer les intérêts ? J’ai soupiré, bon Dieu mais ce n’est pas possible ces banquiers, Honorable il faut leur répondre, tu leur dis que tu ne paieras pas un centime d’agios un point c’est tout ! il ne faut surtout pas se laisser faire par ces gens là ! c’est tous les mêmes tu sais…. ! C’est peut-être tous les mêmes, comme vous dites monsieur Marcello, mais c’est eux qui avancent l’argent et qui prennent les intérêts et là ils vont pas gêner faites-moi confiance.

22 Thoughts on “Trois jours chez ma tante – Yves Ravey

  1. Voilà, tu as tout dit … ce roman m’a vraiment agacée … je n’en ai pas vu l’intérêt , vraiment. Même le suspens m’a lassée ! L’histoire tourne à vide.

  2. Nan je n’aime pas les histoires sordides et sans émotion! ^_^ Mais j’ai apprécié les découvertes au fil de la lecture (un peu moins les incohérences) Et puis la vieille dame a encore sa tête et ne se laisse pas faire, non?
    Bref, c’est quand même une belle crapule, ce type.

    • moi je n’aime pas passer du temps avec les crapules surtout quand on sent que l’écriture est plus importante que ce qu’on dit c’est un peu comme si on faisait un beau paquet cadeau pour une ordure, c’est bien ce qu’il est ce type une ordure!

  3. Ravey, je ne suis pas fan, j’aime sans plus, son écriture me laisse froide.

    • j’ai bien compris Ravey et je l’ai corrigé sur ton commentaire, moi j’ai aimé le premier que j’ai lu « la fille de mon meilleur ami » mais pas du tout celui-là et je vois que je ne suis pas la seule.

  4. Comme Atalie, même le suspense m’a déçu. Mais j’ai quand même apprécié toute l’ambiguïté des personnages.

  5. j’ai beaucoup de mal avec ces auteurs là : Echenoz, Ravey et autres je cale, leurs histoires ne m’intéressent pas du tout

  6. J’ai croisé récemment un billet sur ce livre et je l’avais noté. PEut-être que je devrais commencer par un autre du même auteur…

  7. C’est un auteur qui ne m’attire pas ; et puis passer du temps avec un personnage ignoble, je n’en raffole pas particulièrement ou alors il faut que l’histoire soit haletante .. et encore.

  8. J’avais vu des avis mitigés, j’avais donc passé mon tour…

  9. Bonjour Luocine, j’adore ce genre de roman au vitriol. Marcello est tellement pas sympathique qu’il en devient attachant. Surtout que les autres personnages face à lui ne sont pas forcément plus sympathiques. La tante a quand même aidé son neveu en faisant fabriquer un faux passeport. L’ex-femme de Marcello se mêle un peu trop des affaires de son ex-tante par alliance. Elle a intrigué pour que sa fille hérite. Ce n’est pas très joli tout ça. Bonne après-midi.

    • si je comprends bien comme il n’y en pas un pour racheter l’autre, la méchanceté et la cruauté sont acceptables. Moi l’aspect sordide du personnage m’a désespérée mais je reconnais que l’auteur sait distiller le poison par petite dose, le pire est toujours pour la page suivante.

  10. J’adore l’introduction de ton article !
    Je comprends pourtant totalement tes réticences !

  11. Je me délecte à chaque nouveau Ravey, c’est un maître pour maintenir le ‘thrill » avec rien. Celui-ci n’échappe pas à la règle semble-t-il. Les bibliothèques liégeoises sont lente, je trouve, à se procurer les nouveaux titres… ou tout au moins ceux que j’espère.

    • Alors ici ce n’est pas rien. C’est un très gros héritage qui permettrait à une crapule de rester la pire crapule possible. Mais oui jusqu’au bout on ne sait pas s’il va y arriver.

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