Traduit de l’anglais par Olivier DEPARIS.
Roman très « British » prêté par ma voisine qui adore nos « grands voisins », en me le laissant elle m’a dit : « Il faut lire ce roman pour comprendre le Brexit ». Pendant toute la lecture je me suis demandé pourquoi elle m’avait dit cela, en vérité je ne le sais toujours pas, mais je peux assurer que c’est une plongée au cœur de la société britannique et le moins qu’on puisse dire, c’est que malgré l’aspect satyrique et l’humour de l’auteur ce n’est guère réjouissant. La trame narrative suit de destin d’un certain Brian Marley, professeur d’anglais langue étrangère dans une école pour étrangers comme il y en a tant à Londres.
Divorcé et père d’un jeune enfant, sa vie est morose malgré sa rencontre avec la jeune étudiante Consuela dont il est amoureux, alors pour s’enrichir de 2 millions de livres, il accepte de partir en Papouasie, Nouvelle Guinée au milieu de la jungle et être le survivant d’une aventure filmée par une équipe de la BBC animant une émission dite de » télé-réalité » . Alors que l’avant dernier candidat, au bord de la folie, doit être évacué et que Brian est donc en passe de devenir millionnaire, un accident d’hélicoptère le laisse seul dans une île déserte couverte d’une jungle très hostile à la présence humaine. La description de l’équipe des jeux télévisés est hélas trop proche de la réalité, leur envie de faire de l’audience n’est freinée par aucune considération humaine. Sommes-nous loin de la réalité ? même la mort d’un candidat n’a pas empêché un jeu télévisé de reprendre, et des hélicoptères qui s’écrasent lors d’une émission de télé-réalité cela me rappelle quelque chose…. Mais contre toute attente Brian va survivre, parce que cette île n’est pas vierge , il doit sa survie à un groupe d’Anglais victime d’un accident d’avion dans les années 50.
Ensemble ils vont réussir à rejoindre leur chère Patrie : le Royaume Uni . James Hawes peut ainsi mener une charge au vitriol contre les animateurs de Télé-réalité , rien de bien neuf mais c’est bien raconté. Mais comme nous nous retrouvons avec des Anglais typiques nous avons aussi le droit à une charge, non moins sévère, contre la soi disant grandeur de l’empire britannique colonialiste. Entre la vulgarité de ceux qui gagnent de l’argent trop facilement et qui passent leur temps à mépriser la pauvreté et le retour aux valeurs traditionnelles de la grande Bretagne portées par un parti conservateur le pauvre Brian Marley a peu de chance de trouver un quelconque bonheur surtout qu’il n’arrive pas à choisir entre sa mère, Consuela et George la jeune femme qu’il a ramenée de son île.
Roman qui brasse donc des aspects fort désagréables de notre société mais qui est un peu touffu et je dois avouer que j’en ai accéléré la lecture quand ils sont revenus en Angleterre. Je savais qu’on ne pouvait pas s’attendre à ce que ce pauvre Bob Marley réussisse enfin à prendre sa vie en mains. Pour mener à bien sa satyre, l’auteur a besoin d’un personnage un peu creux que les événements vont ballotter à leur guise et qui a souvent le don de m’ennuyer.
Citations
La télé-réalité
Ils (les concurrents) avaient tous finis par être évacués dans un état d’effondrement mental et physique total (de grands moments de télévision !)
Vision de l’Europe vu de la Grande Bretagne
Les Allemands aiment les Irlandais parce que c’est le seul pays qui ne ressort pas les vieux dossiers qui fâchent à chaque fois que les Allemands en ont marre de tout payer ; quant aux Français, ils aiment les Irlandais parce qu’ils pensent qu’aimer les Irlandais nous dérange, nous.
Humour à propos de Noël vu du mois de janvier
Noël, à présent, n’est plus qu’une méchante ombre sur la balance de la salle de bains et sur l’encours de la carte de crédit.
Réaction émotive anglaise
– Ah !
– Ah ! comme tu dis. La seule vraie réaction anglaise face à n’importe quelle émotion.
Les Anglais vus par un général vénézuélien
Il savait que les Anglais se comportaient comme des Anglais parce qu’ils se l’imposaient et qu’au fond d’eux c’étaient des fous furieux qui n’aspiraient qu’à terroriser la planète. Avant de devenir des Anglais, ils avaient été des pirates et des barbares. A présent, c’étaient des pirates et des barbares bien élevés et en costume de laine.
La célébrité et la télévision
Tous les gens importants passent à la télé, et les gens finissent par croire que ça marche aussi dans l’autre sens, que si on passe à la télé, c’est qu’on est quelqu’un d’important.
Même si tu sembles avoir trouvé certains passages ennueyeux à cause du personnage, je note ce roman pour son humour et pour l’aspect sociétal
le début m’a beaucoup plu c’est le retour en Grande Bretagne que j’ai moins aimé. Le dernier tiers du roman.
mmouais, pas vraiment emballée … ce roman n’a pas l’air d’apporter du neuf, et comme je peine à la lecture en ce moment, je vais passer !
c’est sûr que ce n’est pas ce genre de livres qui dynamise … au contraire il utilise les forces du lecteurs pour le forcer à voir une certaine réalité
Pourquoi pas, s’il croise ma route, mais je n’en ferai pas une priorité.
non pas une priorité je suis bien d’accord.
Je tenterais bien, tiens (c’est bien trop british pour que je résiste)
si tu cherches du british, c’est 100/100 garanti
J’aime les romans british mais j’ai tant de choses à lire ! Et avec Noël ça va être pire !
c’est bien Noël non? beaucoup de lectures en vue!
Je ne suis pas assez fan de nos amis anglais pour me lancer dans une telle lecture, surtout si tu as lu en diagonale par moments.
pour les « non-fan » la critique est acerbe et peut te conforter dans tes opinions.
je les aime plutôt bien les british, à cause du thé évidemment et de leurs auteurs mais bon là ma liste à lire est longue comme …………………..ça alors
Je comprends moi aussi, en dehors du club, je ne lis plus que des coups de cœur certifiés
Tu as en tout cas bien choisi les extraits, qui sont vraiment drôles ou laissent matière à penser
tu vises assez juste dans ta remarque, plus j’y pense plus je me dis qu’il décrit pas si mal la Grande-Bretagne actuelle, quelque part entre la télé réalité et les valeurs coloniales, existe-t-il de la place pour une nation qui réfléchit sur elle -même. (Merci pour l’appréciation des citations)
moi je passe… et avec soulagement, j’ose l’avouer!
Je comprends , moi aussi je suis parfois en overdose de sollicitations et quand je sens la blogueuse douteuse ( ça rime!) Je passe avec grand plaisir.
Pas sûre de lire ce roman-là mais je note l’auteur. Les citations sont quand même tentantes.
Il y a de très bonnes remarques dans ce roman et une critique assez juste de la société britannique. Mais je me suis lassée de ce roman vers la fin.