20151010_105342Traduit, de façon si agréable que l’on pense que ce roman est écrit en français, par Laurent LOMBARD.

Après l’horreur du 13 novembre à Paris, nous devons, nous, les blogueurs et blogueuses amoureux des livres, surveiller qu’aucune petite lumière chargée de culture, d’espoir et d’humanité ne s’éteigne à jamais.

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C’est un article d’Aifelle, suivi de tous vos commentaires, qui m’ont dirigée vers cette lecture. Quel petit bijou ! Totalement inclassable, mais dans une langue si belle que l’on pourrait oublier la narration. Je comprends bien pourquoi toutes les blogueuses qui aiment l’évocation de la nature ont été subjuguées, moi j’y suis moins sensible et pourtant la langue poétique Antonio Moresco a su complètement me séduire. J’ai lu et relu les descriptions des arbres, des plantes, des vols d’hirondelles. Tout est d’une majesté mais aussi d’une précision à couper le souffle. Autant l’histoire ne se décide pas entre le réel et le surnaturel, autant les évocations de tous les éléments sont pratiquement l’œuvre d’un scientifique spécialiste de la nature. De l’infini petit jusqu’à de l’infini de l’univers. C’est grâce à cela que j’ai accepté de ne pas exactement comprendre si l’enfant et la petite lumière sont de notre monde ou pas, si le narrateur les rejoint dans l’infini de l’univers ou dans la mort. Un jour la nature sera là pour engloutir toutes les créations humaines à l’image de ce village de montagne abandonné par les hommes et régulièrement secoué par des tremblements de terre.

Citations

La beauté d’une description qui sonne juste

Quand il y a la lune, on voit distinctement, éclairé comme en plein jour par sa lumière spectrale, le talus de la petite route envahi par la végétation, les précipices d’où monte un bruit d’eau creusant son lit dans les antres sonores des montagnes imprégnées de pluie, les hautes silhouettes des arbres qui se découpent sur le ciel. Il n’y a que la nuit, dans la lumière lunaire, que l’on comprend ce que sont les arbres, ces colonnes de bois et d’écume qui s’élancent vers l’espace vide du ciel.

Un châtaigner et la question du livre

En face, plus bas, sur l’à-pic recouvert de forêts, se dresse un châtaigner moitié vivant et moitié mort. Sa haute cime s’élève, nue et blanche, sur le vert des arbres, pétrifiée, tandis que le reste est un déchaînement luxuriant de feuilles. Il y en a beaucoup d’autres comme ça, des châtaigniers surtout, je crois. Certains sont presque complètement morts, et se découpent sur la forêt dans leur évidence spectrale. Mais, de quelque point de ces troncs fossiles, quand c’est la saison, partent deux ou trois branches chargées de bogues à se briser.
Parfois je m’arrête devant un de ces arbres et je le regarde.
– Mais comment on peut vivre comme ça ? je lui demande. C’est impossible pour les hommes : ou ils sont vivants ou ils sont morts. Enfin, c’est ce qu’on croit…

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21 Thoughts on “La petite lumière -Antonio MORESCO

  1. J’ai énormément aimé cette lecture, tu le sais déjà, j’aimerais en retrouver un de cette intensité-là en ce moment.

  2. je l’ai lu en novembre de l’an dernier et j’ai énormément aimé ce livre
    un livre rare

  3. Allée voir ton blog ce jour justement, en espérant y trouver une petite lumière en ces jours noirs, et tu vois, j’ai bien fait :) Tu as raison, Luocine, faire que la lumière, qui brille, réchauffe, émerveille, source de partage, ne s’éteigne jamais… Merci Luocine !

    • C’est un livre adapté à ce que nous vivons, car dans une langue absolument superbe il nous dit qu’il n’y a rien de plus beau que la littérature et la nature. il parle de la mort aussi , mais d’une mort qui a du sens. Un livre fort autour duquel on peut se rassembler.

  4. Tout à fait un livre pour maintenant. La lumière est si importante

  5. Encore un cadeau-conseil de lecture de notre chère Luocine !

    Merci de tout coeur.

    Je vais sûrement lire ce livre … après la Fractale des Raviolis !

    MA

  6. J’ai aussi beaucoup apprécié cette lecture étrange

  7. je note ! On a tant besoin de lueurs et de bougies…

  8. Le titre est parfaitement de circonstance. Je suis en train de lire son roman sorti il y a peu, « Fable d’amour » et je suis totalement sous le charme.

  9. Tu vois, malgré tous les avis positifs, je ne vais pas me laisser tenter … J’ai trop de mal avec l’écriture poétique !

  10. Ce titre et surtout cet auteur m’intéressent. De fait je crois bien que je l’avais repéré chez Aifelle. Le parcours de cet homme est étonnant, de sémainriste à divers métiers puis l’écriture…

  11. Pingback: Antonio Moresco, La petite lumière – Lettres exprès

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