Il aurait fallu si peu de chose pour que ce livre ne soit jamais écrit : que le placement de Lyes par l’ASE, qui avait si bien commencé dans une famille aimante prête à l’adopter ne quitte la région parisienne. Comme il le dit lui même, ces cinq ans de bonheur normal lui ont sans doute forgé des forces pour être debout aujourd’hui. Ensuite ce sera l’enfer pour lui d’abord, et lorsque les adultes qui auront à s’occuper de lui l’auront bien écrabouillé et détruit en lui, toute trace de naïveté de son enfance, ce sera l’enfer pour tous ceux ou celles qui devront l’approcher.
Il veut témoigner de ce que sont les foyers où on mélange les enfants de 8 ans avec des jeunes de 17 ans, du peu de surveillance de certaines famille d’accueil, de l’absurdité des placements successifs, l’abus de l’utilisation des médicaments lorsqu’un enfant est agité et du mal que peut créer le lien avec la mère biologique au détriment de l’enfant. Un argument donné par son référent de L’ASE pour ne pas le laisser dans la famille d’accueil qui voulait absolument le garder (et qui a su conserver un lien avec lui), c’est que sa mère internée en HP ne gardait que ce fil si fragile pour ne pas sombrer dans une démence encore plus grave.
Encore un témoignage important pour ne pas oublier que dans notre société on est loin de faire tout ce qu’il faut pour des enfants privés de parents responsables, c’est dans ce foyer qu’il prendra conscience qu’il est « arabe » et j’ai lu son témoignage en pensant aux frères Kouachi, ils ont connu eux-aussi aussi l’enfer des foyers, et les éducateurs les trouvaient… « gentils » !
Ce genre de témoignage est bien nécessaire en effet. Je vais regarder si je peux le trouver en biblio.
oui , il faut lire et le savoir , peut-on agir? c’est une autre histoire…..
J’ai rencontré un journaliste qui faisait des ateliers d’écritures dans les banlieues et dans les prisons, et cette rencontre m’avait beaucoup marqué. Je ne pense pas que la parole et l’écriture répare tout loin de là mais peut-être que ça peut être un outil pour avancer.
la preuve , ce jeune a eu besoin d’écrire , je crois beaucoup à l’écriture comme moyen de remédiation.
Un témoignage aussi poignant que terrible j’ai l’impression. C’est une triste réalité qui fait froid dans le dos !
Leys apparaît équilibré aujourd’hui , mais les foyers semblent une horrible structure à écrabouiller les ados déjà fragiles
Merci de présenter ce livre, de façon si sensible. Ah ces gamins… On les retrouve en classe, on sait qu’ils ont un dur vécu derrière eux…
il raconte combien il s’en veut d’avoir fait craquer un vieux prof de français trop gentil. Il était devenu une bête sauvage. Mais où est sa responsabilité?
Des témoignages oh combien importants en effet mais l’action est difficile hélas
des choses simples peuvent être faites comme ne pas mélanger des enfants et des ados… et dans son cas tellement d’erreurs ont été faites c’est triste, l’important c’est qu’il s’en sorte.
Des jeunes avec un vécu très difficile, j’en côtoie tous les jours dans mon boulot. On se sent parfois bien impuissant mais le peu qu’on leur apporte est déjà un pas vers un mieux… Certains s’en sortent, ils ont fait les bonnes rencontres, d’autres ne s’en sortent pas, ils ont fait les mauvaises rencontres… Et que fait la société pour tous ces jeunes ? Les juges dorment-ils bien quand ils prennent les mauvaises décisions (du vécu !!!) ?
Ce qui me choque, c’est qu’on est ému par les histoires du passé, mais parfois les foyers ou les mauvaises familles d’accueil sont aussi destructrices que les orphelinats des temps passé . Pourtant l’état met un argent conséquent dans les mesures d’aide à l’enfance. Alors il se passe quoi?
Il se passe que l’administration est une grosse machine sourde et aveugle à l’humain. Avec trop souvent des professionnels peu ou mal formés qui font avec les moyens du bord. Cette semaine, il y avait un documentaire sur F.C. sur les enfants placés. La parole leur était donnée sans intervention d’un journaliste et c’était criant de vérité. http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-sur-les-docks-enfants-places-2015-06-04
Merci pour le lien , j ecouterai cette emission , c’est dur de penser que des enfants sont encore si mal traités.
Ton passage chez moi : tu veux lire A parts égales? (donné, cadeau!)
quelle gentillesse je vais essayer de t’écrire à partir de ton blog, bien sur que les cadeaux ça fait toujours plaisir , des livres en plus et d’une blogueuse dont j’apprécie les billets ça fait 3 fois plus de merci
J’ai bien reçu ton mail (en fait j’avais déjà eu ton adresse, cela m’a rappelé quelque chose); mais attention, ce n’est pas du Proust!
Je découvre ton blog via tes commentaires chez Keisha et Brizée.
J’ai travaillé dans le domaine de protection de l’enfance – oui l’administration est lourde et très compliquée. Le problème ne vient pas de là, il vient de plus haut : des lois. L’ASE ne fait qu’appliquer des lois que le juge des enfants appliquent également. En France, il est vrai (malgré de nombreux rapports, témoignages) que le lien avec les parents doit être maintenu même si les parents sont dans l’impossibilité d’élever leurs enfants (on considère qu’avec une carte postale par an, un enfant n’est pas « abandonné » par ses parents…). L’autorité parentale est rarement enlevée sauf en cas d’abus sexuels répétés par exemple. Mais les mentalités évoluent…
Il y a eu quelques cas célèbres de familles d’accueil qui souhaitaient adopter des enfants placés chez eux mais non, les enfants ne sont pas adoptables. Cette politique entraine le déplacement de familles d’accueil en foyer – rappelant (selon moi) sans cesse à l’enfant sa position d’enfant otage de parents « virtuels » et otage de l’institution, et surtout bloquant de sa part tout investissement émotionnel qui est essentiel au développement normal.
De nombreux rapports aujourd’hui demandent à ce que les législateurs changent la loi et puissent enfin permettre à ces enfants, ou adolescents d’être déclarés pupilles de l’état et adoptables.
Mais c’est un long chemin.. car en France, le poids du lien du sang est sacré.
Je vais voir si je peux trouver ce livre. Mais comme tu le dis, il est bon de préciser que d’aller de foyer en foyer ne mène pas forcément à l’échec !
oh ! merci de ce commentaire si long et si argumenté. Je pense qu’en France on fait toujours les lois avec un effet de balancier. Après avoir enlevé trop souvent des enfants à des parents qui n’étaient qu’en difficulté financière à mon avis c’était encore vrai dans les années 5 , on ne prive plus des parents maltraitants de l’autorité parentale même si cela aiderait l’enfant à mieux grandir.
Oui tu as raison, à une époque c’était l’inverse et c’était terrible ..
Difficile de trouver le bon équilibre ..
Pourtant ces enfants méritent tous une chance !
ah oui alors un énorme oui!