Édition Belfond. Traduit de l’anglais(États-Unis) par Catherine Gibert .

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard 

Je pensais avoir fait un billet sur « Il faut qu’on parle de Kevin », mais visiblement non alors que j’ai lu . En revanche j’ai chroniqué et peu apprécié « Double-Faute« de la même auteure. Je suis déçue par cette lecture qui pourtant commençait bien : un couple de sexagénaires se trouve à la retraite devoir résoudre la question qui traverse tant de couples : Que faire de tout ce temps libre que l’on doit maintenant passer ensemble, sans le travail ni les enfants ?

La femme était une grande sportive elle a complètement détruit les cartilages de ses genoux à force de courir tous les jours, l’homme au contraire n’a pratiqué aucun sport mais vient de se faire virer de son boulot à la ville car il s’est opposé à une jeune femme noire qui est une spécialiste du « Woke » à défaut se s’y connaître en urbanisme. Le roman commence par son annonce surprenante et qui m’a fait croire que j’allais aimer ce roman : il annonce à sa femme qu’il va courir un marathon. Sa femme vit très mal cette nouvelle passion de son mari. D’ailleurs cette femme vit tout très mal, il faut dire qu’il n’y a rien de très réjouissant dans sa vie. Sa fille est confite en religion et en veut terriblement à sa mère, son fils est délinquant et sans doute dealer, et elle souffre le martyre tout en continuant à s’imposer le maximum d’efforts physiques que son corps peut supporter.
Tout cela pourrait faire un bon roman, mais moi je m’y suis terriblement ennuyée. Comme pour beaucoup d’auteurs nord-américains c’est beaucoup trop long, mais ce n’est pas la seule raison. Cette écrivaine ne sait résoudre les problèmes de ses personnages qu’à travers des dialogues qui s’étirent en longueur. Cela a provoqué chez moi une envie d’en finir au plus vite avec cette lecture. Il faut dire aussi que je n’étais bien, ni avec la femme, ni avec son mari et son coach Bambi absolument insupportable, ni avec la fille confite en religion qui va faire le malheur de tous ses nombreux enfants. Je n’ai toujours pas compris -mais je l’avoue ma lecture a été très rapide à partir de la moitié du roman- pourquoi après tant d’événements qui déchirent ce couple, ils restent ensemble finalement.
Ce n’est donc pas une lecture que je peux conseiller, mais si ce roman vous a plu, je lirai volontiers vos billets.

 

Citations

C’est bien vu

 – Ce qui m’agace à propos de ces expressions subitement ubiquitaires… 
Tommy n’allait pas demander la signification de « ubiquitaire »
– … c’est-à-dire celles que soudain tout le monde emploie, ajouta Serenata, c’est seulement que ces gens qui balancent une expression à la mode a tout bout de champ sont persuadés d’être hyper branchés et plein d’imagination. Or on ne peut pas être branchés et plein d’imagination. On peut être ringard et sans imagination ou bien branché et conformiste.

Bizarreries du couple

 En fait, toute honte bue, Serenata était en train de se servir de leur fille difficile pour réveiller un sentiment de camaraderie entre-eux. Ils s’étaient sentis tous les deux maltraités, avaient tous les d’eux été sidérés par le sombre grief que leur fille entretenait contre eux et tous les deux désespérés de son adhésion à l’Église du Sentier Lumineux, dont les fondateurs ignoraient certainement qu’il s’agissait du nom d’une organisation terroriste péruvienne. Unis dans la consternation, ils n’en demeuraient pas moins unis, et elle ne se sentait même pas coupable d’étaler effrontément l’histoire inconséquente de Valeria pour faire émerger une solidarité. les chagrins devaient avoir leur utilité.

18 Thoughts on “Quatre heures vingt-deux minutes et dix huit secondes – Lionel SHRIVER

  1. J’ai découvert cette auteure avec « Kevin » : un choc !! Une lecture qui a marqué ma vie de lectrice, qui m’est resté en tête des semaines après l’avoir terminée.. et puis j’ai comme toi lu « Double faute », que j’ai détesté, puis j’ai retenté avec « Big brother », que j’ai trouvé moyen… bref, je me suis résignée à l’idée que Lionel Shriver était la femme d’un roman.. et voir les avis sur ce titre me conforte dans cette conviction !

    • je suis bien d’accord avec toi, ce qui m’agace un peu c’est que beaucoup de mauvais romans américains sont traduits en français alors que de très bons romans français ne sont jamais traduits en anglais, donc jamais lus aux États-Unis

  2. keisha on 19 novembre 2021 at 17:09 said:

    Voilà, c’est fait, encore un billet assez déçu! j’espère que bientôt tu tomberas sur une lecture qui t’emporte!

  3. Encore une lectrice déçue par ce titre… moi j’ai été déçue par son recueil de nouvelles. Je n’ai jamais lu Kevin mais je le lirai si je veux découvrir cette auteure à travers ses romans.

  4. J’ai toujours « il faut qu’on parle de Kevin » dans ma PAL. Je m’en tiens là, tant que je ne l’ai pas lu.

  5. « Il faut qu’on parle de Kevin » était formidable, un vrai coup de poing, mais depuis je n’ai lu aucun autre de ses romans, des avis tièdes ou déçus m’en détournent (heureusement).

  6. Inconnu au bataillon et le restera !

    • Tu avais sans doute entendu parler de « il faut qu’on parle de Kevin » qui traite des parents qui découvre avec horreur que leur fils a commis le pire, ici des meurtres dans un lycée aux USA.

  7. ouf, enfin un roman a ne pas noter ;-)

  8. Déçue moi aussi par ce titre où, comme toi, je me suis ennuyée … J’attendais qu’un vrai drame justifie tous ces tiraillements entre les personnages, qu’il se passe un vrai truc au lieu de situations conflictuelles artificielles … Et bien non …

  9. Je n’ai pas fini ce roman avec ses personnages tellement agaçants, caricaturaux. Pourtant, le sujet est vraiment intéressant. Après l’arrivée de Bambi, j’ai refermé le livre et l’ai mis sur ma pile de livres à vendre.

  10. Pingback: Lionel Shriver, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes – Lettres exprès

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