Édition Pocket

Jérôme aime beaucoup cet auteur et moi qui craignais être rebutée par la langue ce n’est absolument pas le cas, son style est adapté à son récit et fait une grande partie du charme de cet auteur que je vais continuer à lire. Voici un roman très important pour toutes celles et tous ceux qui prennent des bonnes résolutions pour la nouvelle année : ça ne marche pas ! En tout cas pour Fred, ça ne marche jamais et il aurait mieux valu pour lui qu’il ne s’y « mette jamais » et qu’il reste dans son quartier parisien à soutenir le bar d’Omar plutôt qu’aller en Espagne pour fuir un certain M. Zyed qui n’avait peut-être pas comme projet de l’empêcher de faire la maquereau à Pigalle. Voilà tout est dit ou presque ! Fred est un éternel perdant qui nous fait rire grâce au talent de Florent Oiseau. Cet art d’être à côté de la plaque tout le temps est un bon ressort dans la littérature . Je ne peux pas dire que c’est complètement ma tasse de thé mais, je dois l’avouer, parfois, j’ai ri malgré les outrances trop répétitives à mon goût. J’oubliais l’alcool c’est aussi un personnage important du livre, c’est sûr qu’après la deuxième bouteille de côte du Rhône on a les idées moins claires qu’après la « petite » bière du matin mais la vie devient tellement plus cool que cela permet à Fred de passer une après midi de plus « avec » Sophie Davant.

Citations

Moment que j’aime bien

C’est sur ce chemin du retour que j’ai croisé un pote au café, rue de Paradis. Le pauvre vieux venait de se faire plaquer, du coup on a bu quelques canons. J’ai le soutien facile, on se confie aisément à moi, je ne parle pas beaucoup. Dans les moments compliqués, ça doit être réconfortant, un gars qui écoute.
Quinze ans de vie commune, qu’il rabâchait. Quinze putains d’années, il râlait, le gars. Quinze ans, un voyage de noce aux Seychelles avec ses économies à lui, des sacrifices, pour qu’en fin de compte elle se barre avec un professeur d’histoire (vacataire en plus)en lui reprochant de se laisser sombrer.

Une vision genrée du monde (mais si drôle !)

Avec un million, je l’aurais gardée, Séverine. Un alcoolique millionnaire qui ne prend pas d’initiatives, ça lui aurait convenu. Les femmes disent toutes qu’elle se foutent de l’argent. Tu parles. Elles ne peuvent rien y faire, elles l’ont en elle. C’est une chose qu’on doit leur faire couler dans les veines, à la naissance. Un genre de truc irréversible, incontrôlable. Très souvent, cette attirance pour le fric est volontairement ignoré. Une sorte de déni s’opère. Elles ont envie de se convaincre qu’une vie bohème fait d’amour, de poils et de vin pourrait leur convenir. Elles en meurent d’envie de cette vie là, simple, romantique et insouciante, mais le truc qui a été mis à l’intérieur d’elle au sujet du fric prend le dessus chaque fois. J’appelle ça, le gène confort. Le virtuose pauvre avec ces jolis mots peut bien aller se faire foutre. Terminé le petit studio sous les toits, éclairé à la bougie, avec un chat qui minaude en nous regardant faire l’amour. Place au DRH, au mec de la télé, aux sportifs de haut niveau, au trader, au chirurgien, à l’avocat. Le ski à Courchevel, le weekend à Cabourg. Les gonzes, elles préfèrent s’ennuyer dans un cabriolet qui sent le cuir que s’éclater en camping. Les mecs, ce serait un peu la même chose concernant la fidélité. Ils sont incapables de se contrôler. J’appelle ça, le gène bite. La situation est simple, les hommes ne peuvent se vouer au même sein, tandis que les femmes, elles, sont machinalement envoûtées par l’attraction qu’exercent des cartes de crédit sur leur culotte.

De hautes réflexions philosophiques

Si les secondes étaient des heures, on vivrait beaucoup plus vieux.

Sophie Davant

J’ai pensé très fort à Sophie Davant, au fait que c’était la femme avec laquelle j’avais vécu le plus de choses. Elle l’ignorait sans doute.

14 Thoughts on “Je vais m’y mettre – Florent OISEAU

  1. keisha on 1 janvier 2021 at 10:12 said:

    Tiens tiens ça a l’air plaisant quand même

  2. Moi j’ai lu Les magnolias, suite aux articles de Jérôme et j’ai beaucoup aimé. Ce n’est pas un roman qu’on garde en mémoire pendant des années, mais c’est plaisant.

  3. A priori, ce n’est pas ce que je préfère, mais je peux au moins essayer à la bibli.

  4. début d’année à la bière : original ça
    Meilleurs voeux à toi et à ton blog que je viens toujours lire avec plaisir
    une belle année à venir c’est le voeu de tous aujourd »hui

    • La bière dans ce roman c’est pour avant le petit déjeuner, après c’est plutôt le côte du Rhône….
      Et oui que 2021 nous permette de revivre normalement !

  5. La bière me tente bien même si je viens de prendre la résolution de ne pas boire en janvier :-). Voilà un titre dont je n’avais jamais entendu parler ; pourquoi pas, ça fait du bien de rire en lisant aussi !

    • J’aime bien ces vies de perdants racontés avec humour et tendresse. Enfin en roman car dans la vie ces mêmes perdants alcoolisés me désespèrent.

  6. un personnage qui fait rire, moi je dis que ça peut faire du bien, surtout ces temps ci !

    • Voilà pourquoi j’ai fait paraître ce billet un premier janvier d’une année qu’on espère différente, mais qui commence bien mal.

  7. Histoire de changer un peu de mes habitudes, pourquoi pas…

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