Traduit de l’italien par Daniele Valin
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Après « Le jour avant le bonheur » et « Le Tort du Soldat » voici ma troisième lecture de cet auteur et un vrai coup de cœur . C’est un roman très court, parfaitement écrit qui embarque le lecteur dans le monde de la montagne, des chamois et des braconniers. Plus exactement d’un braconnier qui a consacré sa vie à la chasse, et d’un superbe chamois qui a passé la sienne à l’éviter. Les évocations de la nature sont pleines de charmes et de poésie et sont parfois belles à couper le souffle. Le temps de la lecture on respire un air différent et de cette lutte implacable personne ne sortira vainqueur. J’ai aimé l’écriture économe autant que somptueuse (bravo à la traductrice !) , ce roman a sa place dans toutes les bibliothèques des amoureux de la nature et les protecteurs du monde animal mais dépasse largement ce cadre. Voilà bien l’illustration du pouvoir de la littérature car ce sont deux sujets qui sont souvent loin de mes préoccupations et pourtant, j’ai tout aimé dans ce roman.
Citation
Une bien jolie évocation
Les sabots des chamois sont les quatre doigts d’un violoniste. Ils vont à l’aveuglette sans se tromper d’un millimètre. Ils giclent sur des à-pics, jongleurs en montée , acrobates en descente, ce sont des artiste de cirque pour le public des montagnes. Les sabots des chamois s’agrippent à l’air. Le cal en forme de coussinet sert de silencieux quand il veut, sinon l’ongle divisé en deux est une castagnette de flamenco. Les sabots des Chamois sont quatre as dans la poche d’un tricheur. Avec eux, la pesanteur est une variante du thème, pas une loi.
L homme et le chamois
Le chasseur avait suivi des cerfs, des chevreuils, des bouquetins, mais plus de chamois, ces bêtes qui courent à la perfection au-dessus des précipices. Il reconnaissait une pointe d’envie dans cette préférence. Il avançait sur les parois à quatre pattes sans une once de leur grâce, sans l’insouciance du chamois qui laisse aller ses pieds, la tête haute. L’homme pouvait aussi faire des ascensions bien plus difficiles, monter tout droit là où eux devaient faire le tour, mais il était incapable de leur complicité avec la hauteur. Eux vivaient dans son intimité, lui n’était qu’un voleur de passage.
Ah Erri de Luca….
Oui, c’est bien de cet auteur dont il s’agit, un véritable écrivain . Tout est dit .
Peut être ce titre, pour démarrer avec l’auteur?
je crois que tous ces romans sont intéressants. « le tort du soldat » est un très bon roman aussi. Celui-ci est un petit bijou . Tout frais et très étonnant par la qualité de son écriture.
Toujours pas lu cet auteur !!!
Il faudrait que je m’y mette !
comme on se le dit souvent sur les blogs on sait qu’on ne peut pas tout lire. Garder l’envie c’est déjà précieux.
Je note ce titre, pour m’y mettre, enfin !
un joli moment de lecture.
j’ai énormément aimé certains de ses textes, pas tous mais celui là est magnifique je te recommande La nature exposée qui est une belle façon de parler du travail de l’artiste, de l’artisan
je note alors ce titre merci Dominique
Les chamois et « leur complicité avec la hauteur », c’est si vrai et bien dit.
Amour et protectionde la nature, je note ce livre d’un auteur authentique (j’ai tellement aimé de lui « Les yeux grands ouverts »).
Ce court roman est un hymne à la montagne et tous les mots sont bien choisis.
Une merveille ce roman…!
Oui un petit bijou.
Bonjour Luocine, j’ai aimé Le tort du soldat, celui-ci devrait me plaire. J’ai aimé son écriture. Bonne journée.
Bonjour Dasola , alors tu aimeras cet hymne à la montagne.
J’aime beaucoup cet auteur, je note celui-là
Mon De Luca préféré. Il n’a jamais rien écrit de mieux je trouve.
c’est un petit chef d’oeuvre.