Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Traduit de l’anglais par Bernard TURLE.
La quatrième de couverture dit que Londres est le personnage principal de ce roman. Effectivement au gré de l’ascension vers la bourgeoisie ou de la déchéance, on se promène de quartier en quartier, à travers le Londres huppé aux zones nettement plus populaires. Ces trois frères, nés à un an d’intervalle, jour pour jour,sont abandonnés par leur mère et connaissent trois destins complètement différents, ils vont tous se retrouver à travers une sordide histoire immobilière.
L’intrigue est bien menée et ce roman peut se lire comme une enquête policière. J’ai beaucoup de réserve à propos de ce roman, les trois frères n’ont aucune consistance , ils sont des caricatures de personnages, l’arriviste journaliste, l’homosexuel, professeur d’université et le doux rêveur. C’est une charge impitoyable de tous les milieux britanniques mais on y croit pas. La peinture de Cambridge est une horreur, je veux bien croire que les intellectuels britanniques soient pitoyables, mais à ce point là on s’interroge quand même sur le fait que la Grande Bretagne ne soit pas un pays complètement sous développé intellectuellement ; évidemment la presse est corrompue, et la classe politique idem. Les coïncidences sont le principal ressort de l’intrigue donc j’imagine que même les amateurs du genre policier vont être déçus.
Citations
L’automne à Londres
Lentement, elle se releva, enfila son manteau et ouvrit la porte d’entrée. Au moment de partir , elle entendit un enfant pleurer, et elle s’aperçut qu’elle pleurait encore. Comme il avait plu, la lumière des lampadaires se reflétait sur le trottoir luisant. L’automne était arrivé deux ou trois jours avant, et la température s’était brusquement rafraîchie. Les Américains, songea-t-elle à part soi, appellent l’automne fall : la chute.
L’intellectuel professeur de Cambridge
De son côté, Wikin était un véritable moulin à paroles. Quand il s énervait, sa voix monocorde prenait des intonations de crécelle. Il était tour à tour vantard et geignard , se plaignait de ce salaud de critique ou de cet autre « connard » de poète. Sa conversation tournait invariablement autour de ses tribulations et triomphes personnels, de prix qu’il avait remportés ou des revues qui avaient publié ses poèmes.