Traduit du danois par Alain Gnaedig. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Chaudement recommandé par la bibliothécaire de Dinard, ce roman m’a également beaucoup plu ainsi qu’à Aiffele. On sent dès les première pages, que l’auteur va, peu à peu nous faire remonter dans le passé douloureux d’Ellinor. Ce jour là, elle enterre son mari Georg et s’adresse dans un long monologue à Anna, sa première femme décédée, il y a 40 ans. Le premier drame qui hante son récit , c’est la découverte que son mari Henning avait une liaison avec Anna. Ils ont été emportés tous les deux par une avalanche, alors que les deux couples passaient des vacances ensemble à la neige. Mais au delà de cette souffrance, nous apprendrons pourquoi elle n’a pas d’enfant à elle, pourquoi elle a élevé ceux d’Anna. Pourquoi sa mère n’a jamais été mariée et pourquoi le poids de la honte de sa mère est peut-être, finalement la clé de toutes ses souffrances. Avec elle, nous voyons la société danoise pas si éloignée que la nôtre finalement.
La période de la guerre est vue à travers les souffrances de sa mère, l’après-guerre à travers les difficulté de vie d’Ellinor et enfin le monde moderne à travers Stefan et Morten, les jumeaux qui ont partagé sa vie quand elle s’est mariée avec Georg et certaines pages sur le couple de Mia et Stefan nous font penser aux excès de notre époque. A la fin du roman elle retrouve son quartier d’enfance et, on espère pour elle, un peu de joie de vivre malgré sa solitude et la perte de l’homme qu’elle a fini par beaucoup aimer. Ce roman est aussi une réflexion sur l’amour, on comprend bien pourquoi elle s’est trompée la première fois, mais la vie lui a permis, finalement, de vivre une belle histoire.
Citations
L’amour
Les années ont passé, nous sommes devenus proches simplement parce que nous vivions l’un à côté de l’autre. Quand on est jeune, on sous-estime la force de l’habitude, et on sous-estime ses bienfaits et sa grâce. Un mot étrange mais, voilà, c’est dit
Une baby-sitter au Danemark
Le quai de la gare de Charlottelund était vide comme si on était au milieu de la nuit. Sur le dernier banc, j’ai aperçu une petite silhouette. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un enfant, mais c’était la petite Philippine, penché sur son iPhone. Joy avait-elle aussi son vendredi libre ? Pour autant que je sache, on parle espagnol aux Philippines, mais ici on donne un nom anglais aux filles au pair, le plus souvent des noms piocher dans le registre frivole, celui celui des filles de bordel.
La garde d’enfants
Les femmes de la classe moyenne mercantiles ont trouvé une solution postcoloniale au calcul compliqué qui pose, » égalité fois carrière fois réalisation de soi plus maternité ». On trouve une domestique du tiers-monde et on appelle ça échange culturel, mais neuf fois sur dix, la gamine vit dans une chambre à la cave d’où elle peut skyper avec les enfants qu’elle a dû abandonner dans la paillote des grands-parents.
La honte de sa mère
J’étais un faux pas, je n’aurais jamais dû naître. Dans mon esprit d’adolescente, pour ma mère, l’histoire de son amour ne qu’on pensait pas l’histoire de sa honte. Cette honte m’a suivie au cours de toutes ces années, comme un chien sans maître et insistant. Nul n’a été plus fidèle que mon roquet galeux et nul ne me connaît mieux que lui. Un jour, j’ai entendu le marchand de légumes dire à un client ce que l’on aurait dû faire avec les gens comme moi. « Ils ont ça dans le sang », a-t-il déclaré. J’ai baissé les yeux, la gorge sèche en attendant mon tour.
Dernière phrase
C’est la seule chose qui compte pour un enfant. Nous pardonnons à nos parents qu’ils nous oublient, à condition qu’ils s’aiment.
(mais, je me demande si on peut pardonner à ses parents d’être oublié)
Un auteur très prisé des blogs que j’aime, mais je n’ai pas encore choisi!
Un petiot tour au Danemark ça fait du bien…. on est si différent et si semblable.
J’ai bien aimé ce roman, mais j’étais dans une période où quelques billets ont été « zappés » ! ;-)
Zapper tu veux dire que tu n’arrivais pas à faire des billets ? Je comprends bien cela.
Un pays que je connais mal. Je note :-)
Je connais mieux ce pays grâce aux séries télévisées. Un bon roman en tout cas.
Chic, il m’attend ! J’avais adoré son précédent en plus.
Alors j’attends ton avis.
Je vois qu’il t’a plu autant qu’à moi, pour une première lecture de l’auteur, c’était réussi. Je pense qu’Ellinor va vivre au mieux cette période qui s’ouvre devant elle, elle a fait la paix avec pas mal de choses ..
Oui et grâce à elle on a parcouru une vie avec des hauts et des bas.
C’est un auteur sensible que j’aime beaucoup. Je lirai ce titre.
C’est visiblement un auteur que beaucoup de blogs sur lesquels je me balade connaissent favorablement. Je suis contente de l’avoir decouvert.
l’auteur est dans ma liste des lectures estivales. J’avais beaucoup aimé Les Portes de fer et cet auteur, en fait, plaît à tout le monde, non?
Je pense que tu as raison je n’ai aucun retour négatif.
Je ne connais pas ce titre, mais j’avais beaucoup apprécié Les mains rouges du même auteur. Un bon choix assurément!
Une auteure que je vais continuer à lire comme m’incite à le faire beaucoup de commentaires.
Lecture en cours pour moi – entre autres.
Jai hate de lire le billet.