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Merci Cathy de m’avoir prêté ce livre, depuis que je l’ai commencé je ne l’ai pas lâché. Et bravo à Emmanuel Dongala d’avoir écrit ce beau livre sur une lutte de femmes. Le sujet est superbe une lutte de femmes qui cassent des pierres et qui exigent d’être un peu mieux payées. Le style est réussi, l’héroïne se parle à elle-même et en se secouant avec un « tu » qui rend son discours accessible immédiatement.

Chacune de ces dix femmes est, en quelque sorte, représentante d’un des problèmes de l’asservissement des femmes en Afrique : les femmes réduite à la mendicité par leur belle famille dès leur veuvage, celles qui ont été défigurées par une première épouse jalouse, celles qui ont failli brûler vives parce que leur propre famille les pensent sorcières, celles qui ont été violées par la soldatesque en furie, celles qui sont rejetées parce qu’elles n’ont pas donné d’enfant à leur mari….

Et les autres drames de femmes dans le monde sont évoqués grâce aux informations de la radio qu’écoute tous les matins Méréana. Vraiment les hommes ont beaucoup d’imagination quand ils ont le pouvoir d’assouvir tous leurs bas instincts au détriment d’être sans défense !

Comme cette enfant de13 ans en Somalie qui a été lapidée pour avoir été violée et jugée comme adultère. Ses bourreaux s’y sont repris à trois fois, trois fois ils l’ont déterrée et malgré ses supplications ses bourreaux ont fini par l’achever à coups de pierre ! !

La lutte permet de décrire des personnalités complexes, ce ne sont ni des saintes, ni des militantes mais des femmes qui sont confrontées à la survie des leurs. Ce n’est pas un roman triste même si la tragédie est présente, la force de vie des femmes africaines est extraordinairement bien rendue. Les hommes ne sont pas tous mauvais mais le pouvoir corrompt tout et tout le monde. On sent quand même que la ministre des « femmes et des handicapés » (oui, les deux sont réunis sous le même ministère je ne sais pas si ce détail est vrai mais c’est savoureux !), est un peu moins corrompue que le Ministre de l’intérieur.

La fin se termine par un happy end qui fait du bien même si on n’y croit pas beaucoup, et on espère de toutes ses forces qu’un jour le Congo sera à la hauteur de ses écrivains.

Citations

Triste à dire, mais en Afrique il n’y a pas que le sida et la malaria qui tuent, le mariage aussi.

 

La génération de la messe en latin où, les yeux fermés, vous vous agenouilliez avec foi devant le prêtre, ignorant que dans son baragouin il vous disait en réalité : « Fermez les yeux que je vous couillonne, » Dieu merci, votre génération est celle des femmes aux yeux ouverts !

 

Le chemin le plus court vers le cœur d’un homme passait par son estomac 

 

Je ne fais confiance à aucun homme. Ils ont beau avoir des bourses entre les jambes, ils ne sont pas si couillus que ça !

 

La question de l’heure est toujours un problème dans un pays où l’heure est toujours en avance et où les gens arrivent toujours en retard.

On en parle

Chez Lo.

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Traduit de l’anglais (Irlande) par Jacqueline Odin.

5
Vive les blogs et les blogueuses ! ! Je leur dois cette belle émotion de l’été. C’est un petit livre qui n’a l’air de rien, à peine plus long qu’une nouvelle et qui dévoile peu à peu toutes ses richesses. Je l’ai dégusté relu (c’est l’avantage des livres très courts) et je l’offrirai en sachant que je peux faire plaisir à beaucoup de lectrices (et de lecteurs ?). Une petite fille de 7 ans membre d’une grande fratrie est gardée le temps de la naissance d’un énième bébé chez un couple sans enfant. Être ainsi, pour la première fois, à la fois séparée de sa famille et l’objet d’une attention bienveillante, la trouble, lui plaît et finalement lui permettra de grandir.

Son regard sur les adultes va changer, à l’avenir on peut espérer qu’elle se défendra d’eux, en particulier de son père. Tout le texte est écrit à travers la compréhension de l’enfant, tous les mots sonnent justes, c’est à la fois pudique et émouvant.

Je me joins au concert de louanges .Cela fait plaisir de se sentir ainsi en phase avec une belle sensibilité d’auteur ainsi que des lecteurs et lectrices que je ne connais qu’à travers le monde des blogs mais dont je me sens parfois si proche.

Citations

 Je me demande pourquoi mon père ment sur le foin. Il a tendance à mentir sur des choses qui seraient bien si elles étaient vraies.

 

– Ah, les femmes ont presque toujours raison quand même, dit-il. Sais-tu pour quoi les femmes ont un don ?
– Quoi ?
– Les éventualités. Une vraie femme regarde loin dans l’avenir et devine ce qui arrive avant qu’un homme flaire quoi que ce soit. 

On en parle

Je dois ce livre au blog de Krol que je lis toujours avec grand plaisir.

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Il n’y a parfois pas d’autres commentaires à faire que « Allez-y ». C’est un excellent film, tout le monde le dit, le festival de Berlin l’a reconnu, les critiques officielles et les blogs. Je n’ai pas trouvé de voix discordantes et je vais simplement rajouter la mienne à ce concert de louanges.

L’Iran est un pays qu’on ne connaît qu’à travers ses grands drames, et on se dit : c’est horrible mais ce n’est pas comme ça chez nous. Ici, il s’agit d’un drame ordinaire et à travers ce couple qui s’aime mal, les grands problèmes humains sont posés : l’amour, la vérité, la religion, les différences sociale, la justice… Et vraiment que ce soit en Iran ou en France nous réagissons tous de la même façon. Le fait que cela se passe en Iran rajoute beaucoup au film : donc un film universel ancré dans une réalité étrangère.

Le drame de la petite fille de 11 ans qui ne peut pas choisir entre son père et sa mère est bouleversant. L’histoire est parfaitement racontée, on est tenu en haleine jusqu’au bout sans effets spéciaux et sans manichéisme chaque personnage est respecté pour ce qu’il est, aucun jugement aucune caricature , vraiment Bravo !

Ah ! Que j’aimerais que le festival de Cannes ait aussi bon goût dans ses récompenses !

On en parle

Chritoblog.

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5
J’ai lu et je lirai tous les livres de cette auteure, depuis « la Place ». Ils sont tous dans ma bibliothèque, je les relis et surtout j’y pense souvent. Je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui sache aussi bien expliquer le changement de condition sociale qui accompagne la réussite scolaire. Le jour où la petite fille n’a plus lu les revues style « nous deux » que lisaient les femmes appartenant au même milieu que sa mère, le fossé n’a cessé de se creuser.

Elle revient dans ce très court texte sur cette sœur morte avant sa naissance et dont ses parents ne lui ont jamais parlé. Comme toujours avec Annie Ernaux, il n’y a pas un mot de trop , cela souligne la justesse de ses sentiments. Je crois que je n’ai jamais aussi bien compris l’intérêt de son style qui m’avait tant séduit quand j’ai découvert cette auteure. Si elle est brève et parfois même un peu sèche, c’est qu’elle est vient de ce milieu là, de gens qui n’avaient pas le don de la parole.

Il me semble qu’elle ne peut ni ne veut les trahir. Elle écrit donc une lettre à cette sœur qu’elle a, dit-elle, remplacée auprès de ses parents. Avec trois ou quatre photos, le silence parfois douloureux de son père et une phrase au combien maladroite de sa mère( l’autre était la gentille, la morte !), elle fait vivre le poids du deuil dans cette famille.

L’évocation des années 50 dans la province cauchoise à travers les maladies enfantines et le sentiment religieux est réussie, en tout cas pour moi. Vite lu, ce livre ne sera pas pour autant, vite oublié.

Citations

 

Comme me le confirmera aussi un jour la directrice du pensionnat en me traversant de ses yeux étincelants « on peut avoir vingt partout en classe et ne pas être agréable à Dieu ».

 

Je n’écris pas parce que tu es morte. Tu es morte pour que j’écrive, ça fait une sacré différence.

 

Aujourd’hui seulement je me pose la question pourtant si simple, qui ne m’est jamais venue : pourquoi ne les ai-je jamais interrogés sur toi, à aucun moment, pas même adulte et mère à mon tour ? Pourquoi ne pas leur avoir dit que je savais.

 

Tu n’as d’existence qu’au travers de ton empreinte sur la mienne. T’écrire, ce n’est rien d’autre que faire le tour de ton absence. D écrire l’héritage d’absence. Tu es une forme vide impossible à remplir d’écriture.

 

Je suis venue au monde parce que tu es morte et je t’ai remplacée.

On en parle

Moi Clara et les mots.

5
Je risque d’être absente sur mon blog, le temps des vacances parisiennes : Rémi et Jules vont occuper, pour ma plus grande joie, une grande partie de mon temps. Heureusement, dans mes rangements, j’ai retrouvé mes livres de contes, il me reste à les apprendre, pour partager avec Jules, ce doux moment où il me dit avant de s’endormir « Grand-mère, dis-moi une histoire que tu as dans ta tête »

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Cette série est complètement différente de toutes celles que je connais. J’en explique rapidement le principe, nous suivons Paul Weston psychothérapeute, joué par un excellent acteur Gabriel Byrne, qui accompagne quatre patients, il est lui même aidé par Gina son ancienne formatrice. Il faut, bien évidemment du temps pour que les personnages s’installent, et que l’on comprenne les enjeux de la série, disons pour faire simple que c’est exactement l’inverse de « 24 heures chrono » (Si si, je suis aussi, une fan de Jack Bauer ! !) . Je suis certaine que si je ne l’avais pas reçue en cadeau et si je n’avais pas la chance d’avoir beaucoup de temps, j’aurais abandonné au premier CD, c’est très long au début.

Aujourd’hui, je suis complètement « accroc » et j’achèterai la saison 3, même si tout le monde pense qu’elle sera moins bien. Je trouve extraordinaire d’arriver à faire monter la pression dramatique, alors que, pendant une heure, nous n’avons que deux personnages face à face. Comme souvent, pour ce genre de séries, de vrais « psy », ont dû surveiller la cohérence médicale, pour ce que je peux en juger, l’ensemble semble vraisemblable.

Toute la semaine, Paul Weston reçoit ses patients, ensemble ils essayent de mettre à jour des conflits récents ou anciens pour retrouver les chemins de la vie, Paul rencontre, lui-même, une psychologue qui mettra à jour ses faiblesses et ses forces. Cette série est un « remake » d’une série israélienne que j’aurais bien aimé voir, ne serait-ce que pour voir les différences. Je vais mettre à la fin de mon texte un lien vers un blog rédigé par quelqu’un qui a la chance de connaître les deux « Betipul », Israélien et « In treatment », américain.

L’intérêt de « In treatment », c’est le parcours de chacun, la fragilité humaine : vivre n’est pas toujours simple et le travail d’un psychothérapeute ressemble un peu à celui d’un funambule sur son câble, il est en équilibre, il tient bien les fils de la vie mais tout peut basculer à tout moment .Ses patients vont, parfois, si mal qu’ils pourraient l’embarquer dans le vide, d’autant plus que Paul Weston est un homme avec ses forces et ses faiblesses. Oui, c’est ça que j’ai aimé, Paul Weston, contrairement à Jack Bauer ne va pas sauver l’Amérique, mais il nous permet de comprendre que l’aventure est surtout en nous et l’être humain est une merveilleuse complexité.

On en parle

Once upon a time in cinema

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5
Cinq coquillages sans aucune hésitation pour ce livre qui rend les mythes grecs abordables et passionnants. Je conseille ce livre facile d’accès à toutes celles et tous ceux qui veulent un premier aperçu de la mythologie grecque, on y trouve des réflexions pratiquement philosophiques et des récits ô combien passionnants. Jean-Pierre Vernant le dit lui-même dans son introduction, il avait été sollicité par son petit fils pour raconter des histoires, spécialiste de l’antiquité grecque, il lui a raconté celles qu’il connaissait le mieux : les légendes et les mythes fondateurs de notre civilisation.

Quelle chance a eue cet enfant ! Puisqu’il a été écrit après cette expérience de transmission orale, ce livre a deux grandes qualités : il est érudit sans être complexe et il retrouve un des aspects de la civilisation grecque, le plaisir du conte. Jean-Pierre Vernant en conteur cela devait être merveilleux, on le sent bien, il prend à partie les Dieux, il s’amuse avec un esprit d’une insolence joyeuse qui rend le récit très vivant.

Mon petit fils me demande aussi les histoires d’Ulysse, et c’est pour lui que je me suis replongée dans ce livre pour mon plus grand plaisir.

Citations

 L’un des traits de l’existence humaine c’est la dissociation entre les apparences de ce qui se laisse voir, se laisse entendre, et puis les réalités.

 

Ulysse ne résiste pas au plaisir de la vantardise et de la vanité. Il lui crie : « Cyclope, si on te demande qui a aveuglé ton œil, dis que c’est Ulysse, fils de Laërte, Ulysse d’Ithaque, le pilleur de ville, le vainqueur de Troie, Ulysse aux mille tours ? » Naturellement, quand on crache en l’air, cela vous retombe sur le nez.

 

Les histoires concernant Dionysos prennent un sens un peu particulier quand on réfléchit à cette tension entre le vagabondage, l’errance, le fait d’être toujours de passage, en chemin, voyageur, et le fait de vouloir un chez-soi, où l’on soit bien à sa place, établi, où l’on ait été plus qu’accepté : choisi.

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5
C’est le printemps des poètes et cet auteur Jean-Pierre Siméon , en est un des fondateurs , me semble t-il. Il a écrit bien d’autres recueils dont un qui m’a beaucoup touché et qui est déjà sur mon blog Lettre à la femme aimée au sujet de la mort. Il doit bien aimer écrire des lettres ce poète, car cette fois il s’adresse à tous ceux qui ne lisent JAMAIS de poésies, et il fait tout son possible pour leur expliquer qu’il existe quelque part dans le monde si vaste de la poésie un texte qui les attend. Je trouve cela tellement vrai !

La plupart des gens qui disent ne pas aimer la poésie en ont été dégoûtés par l’école, mais je suis persuadée que, s’ils pouvaient laisser leurs a priori derrière eux et venir avec leur sensibilité vers les poèmes, ils en trouveraient un qui soit pour eux. Ce livre, à cause des illustrations, s’adresse aux enfants ou au moins à la part d’enfance qui est en chacun d’entre nous, le texte est vraiment pour tout le monde enfant et adulte.

En ce printemps des poètes, il a sa place dans mon blog.

Citations

Faites confiance : il y a quelque part, qui n’attend que vous, le poème de Darwich, de Bashô, de Whitman, de Barnaud, de Villon, de Mandelstam, d’Hikmet, de Prigent, de Hafiz, de Chedid, je ne sais pas …

 

…..Mais je sais que ce poème

vous comprendra comme

on vous a rarement compris,

qu’il vous mènera vers les autres,

et désormais

vous ne pourrez plus

vous passez de poésie

qu’un myope de lunettes.

 

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Traduit de l’anglais par Rita BARISSE-VERCORS

5
Je suis toujours dans mes rangements de bibliothèque … Je n’avance pas beaucoup, il faut dire que j’ai une fâcheuse tendance à relire mes livres préférés. Comment se fait-il que celui-là ne soit pas déjà sur mon blog ?

J’ai rarement autant ri à la lecture d’un livre. Si vous êtes un bon conteur vous saurez animer vos soirées avec les histoires d’Edouard père d’Ernest qui finira mangé par son fils effectivement ! Personnellement, je n’y arrive pas car je ris trop pour expliquer pourquoi ça me fait autant rire, heureusement il y a souvent quelqu’un qui connaît et qui peut finir mon histoire.

Nous sommes pendant la préhistoire et nous vivons en direct la domestication du feu, bien loin des livres savants ou terribles (je pense à la guerre du feu par exemple) sur le même sujet, Roy Lewis a donné à ses personnages une langue moderne et des attitudes contemporaines, le tout rend son roman absolument irrésistible. Il faut, aussi, souligner que ce livre permet de se faire une idée assez exacte des nécessités de l’évolution de la race humaine. La misère physique et morale dans laquelle est plongée la tribu au début de leur aventure est bien rendue, sans le feu l’homme est la proie de tous les prédateurs et ils sont nombreux !

Personnellement j’ai un petit faible pour l’oncle Vania, l’écolo de service qui refuse le progrès surtout le feu, et encore plus son usage pour griller la viande, mais qui vient exposer ses théories de vie en harmonie avec la nature en profitant de la chaleur du foyer et en dégustant les meilleurs morceaux de viande grillée. J’ai adoré également la conquête amoureuse d’Ernest et les ruses de Griselda pour lui faire croire qu’il était bien le mâle dominant.

Je ne sais pas s’il y a encore des gens qui n’ont pas lu ce livre, précipitez-vous une soirée de bonne humeur assurée !

Citations

 Back to the trees ! clama-t-il en cri de ralliement. Retour aux arbres !

 

Malgré ce qu’il avait dit Oncle Vania revint nombre de fois répéter ses exhortations contre le feu- quoique de préférence, je le remarquai, par les soirées froides ou pluvieuses.

 

J’ai fini par atteindre la Palestine. C’était en pleine bagarre.
– Entre qui ?
– Entre immigrant d’Afrique et Néanderthaliens.
– Pas assez de gibier ? demanda père
– Que si ! tout abonde dans ce pays, il pisse le lait et le miel. Mais il y a quelque chose dans l’air qui vous rend agressif. Ils se battaient et s’appariaient. Drôle de jeu.

– C’est plus ou moins la même chose, dit père. Mais faut surveiller ça : en plein pléistocène, des singes velus qui se croisent en Palestine avec des singes pelés, savoir ce que ça va donner ?
– Des prophètes barbus vivant de miel et de sauterelles, m’aventurai-je à dire
– N’essaie pas de faire de l’esprit ce n’est pas ton genre grommela père.

On en parle

Excusez du peu, un article dans Wikipédia !

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Je ne suis qu’à la fin de la saison 2, mais dès le premier épisode de la saison un (« le pilote ») comme tout le monde, je suis complètement tombée sous le charme de cette série. Don Draper (joué par John Hamm) est un publicitaire des années 50/60 à New-York, autant dire, que s’il n’est pas le roi du monde, il les côtoie tous les jours. Il est hanté par un lourd secret qui se dévoile au cours des épisodes.

Cette série est aussi passionnante pour ses intrigues que pour la reconstruction de l’époque. Le moindre détail nous fait sourire et encore, nous ne sommes pas américains ! Je ne suis pas prête d’oublier la petite fille qui arrive auprès de sa maman avec un sac transparent sur la tête : les enfants jouaient aux cosmonautes, elle se fait gronder, sa mère suppose qu’elle a dû, en utilisant la housse du pressing, ne pas faire attention aux vêtements. Je me souviens très bien que la peur qu’un enfant ne s’étouffe avec des sacs en plastique est venue petit à petit. Je raconte ce court passage car il est significatif de ce qu’on éprouve en regardant la série, soit « Ah ! Oui, je me souviens bien » ou «  Ah ! Ce n’est pas possible ».

Les rapports des hommes et des femmes dans la société sont surprenants finement analysés et très américains. Il y a des points communs avec la société française mais pas complètement. Par contre, l’analyse du couple est universelle et atemporelle. Les rapports dans le monde du travail, l’arrivée de Kennedy au pouvoir, le début de la contestation étudiante, les ressorts de la publicité, tout est là, et je garde le meilleur pour la fin : les costumes et les décors, je peux me repasser en boucle certains épisodes uniquement pour regarder dans les détails les objets et les vêtements.

Je ne suis pas très originale en vous disant que cette série est excellente, voici son palmarès : treize Emmy et quatre  Golden Globes. C’est la première série télévisée câblée à remporter trois années consécutives l’Emmy pour les trois premières saisons en 2008, 2009, 2010. Évidemment, il faut la regarder en anglais avec pour moi les sous-titres en français. Je vais avoir du mal à attendre pour m’offrir la saison trois !

On en parle

Les deux blogs que je consulte régulièrement au sujet des séries : Tête de série et Le Monde des séries.

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Traduit de l’allemand alémanique par Olivier Mannoni

5
Je ne sais pas s’il mérite ces cinq coquillages, mais je n’hésite pas à les donner , je m’explique. Ce livre m’a remis dans le même état que mes lectures d’enfant et d’adolescente, je ne voulais pas le lâcher. Je l’ai lu jusqu’à trois heures du matin, et ce matin je me suis réveillée uniquement pour le finir. J’ai pratiquement pleuré à la description de la mort de l’enfant soldat, j’ai été écœurée par les marchands d’armes. Il m’est arrivé de ralentir la lecture pour savourer les odeurs et les émotions !

Sans doute, en tant qu’œuvre littéraire, il ne mérite pas autant d’éloges. Mais un livre ce n’est pas que le style, qui, par ailleurs, est bon si je peux en juger à travers la traduction, mais sans invention particulière. C’est le récit qui est parfait, j’avais déjà beaucoup aimé « Small World ». Dans « Le cuisinier » le monde actuel est mis en scène : les réfugiés en situation presque régulière, la situation des populations vaincues, ici les Tamouls, mais cela pourrait être des Kurdes ou tout autre peuple victime à la fois d’une nation qui ne veut plus d’eux et d’une guerre de libération sanglante, (Les tigres Tamouls ne sont pas épargnés !), la crise financière, les marchands d’armes , la restauration de luxe et l’ambiance dans les cuisines étoilées… rien de ce qui fait les choux gras des journaux n’est absent de ce roman. Et tout cela mêlé à une intrigue passionnante et une évolution dans les sentiments amoureux peu banales. J’ai trouvé très bien la façon dont martin Suter a décrit l’opposition entre tradition et mœurs occidentaux, rien n’est manichéen tout est traité avec beaucoup d’humanité.

Et je n’ai pas encore parlé du thème central : la cuisine… je pense que tout le monde aura envie d’essayer les recettes de la fin du livre, bien qu’elles semblent horriblement compliquées à réussir, exemple dans le menu promotion :

  • Chappatis au caviar de cannelle et de caloupilé
  • Tandoori de poussins fumés au bois de hêtre sur sa gelée de beurre de tomate
  • Kuffi à l’air de mangue
  • Les recettes du Love-menu, c’est encore plus compliqué et surtout, il faut bien choisir le partenaire avec lequel on les dégustera ….

Ce roman est traduit par Olivier Mannoni et il est si bien traduit qu’on oublie qu’il n’a pas été écrit en français !

Citations

Pour le reste, on trouvait là un importateur de voitures, le propriétaire d’une agence de publicité et un président de banque dont la démission récente n’avait pas été tout à fait volontaire, tous avec leurs grandes, minces, blondes deuxième épouse.

 

– Je croyais que les castes avaient été abolies ?
– Exact. Tu dois faire partie de la bonne caste abolie.

 

– Mes parents ils sont morts en 1983,on a mis le feu à leur voiture.
– Pourquoi ?
– Parce qu’ils étaient Tamouls

Oui. Mais pas du Sri Lanka que j’ai quitté. Juste celui du pays où j’aimerais revenir. Pacifique et juste.

Et réunifié ?

..

Les trois à la fois ? Pacifique, juste et réunifié ? Ce serait bien.

 Et c’est ainsi que pour Maravan, le Tamoul, prépara sans se douter de rien pour Razzaq, le Pakistanais, un repas au cours duquel se nouerait une affaire qui, par quelques détour, permettraient à l’armée sri-lankaise de se procurer des chars suisses d’occasion.

 

– Ce sont des gens comme Dalman qui ont ces enfants sur la conscience.
Maravan balança la tête.
– Non. Ce sont ceux qui déclenchent ces guerres.

Eux, ce sont des idéologues. Bien sûr, ils sont épouvantables, eux aussi ; Mais pas autant que les fournisseurs. Ceux qui permettent les guerres en livrant les armes. Ceux qui gagnent de l’argent avec les guerres et qui les prolongent. des gens comme Dalman.

C’était un silence qui dévorait tout. Un silence plus puissant à chaque seconde qui s’écoulait. …. Et tout à coup, ce silence. Comme un bijou. Un article auquel des gens comme lui ne pouvaient pas prétendre.

Les journalistes n’enquêtent pas sur les révélations de leurs collègues. Ils les recopient.

 

L’amour passe pour une marieuse peu fiable