Traduit de l’anglais israélien par Jean-Pierre Carasso et Jacqueline Huet.
Présentation de son éditeur
Si une roquette peut nous tomber dessus à tout moment, à quoi bon faire la vaisselle ?
Mais je citerais volontiers également Jérôme qui m’a fait découvrir cet auteur
C’est simple, si je devais un jour devenir écrivain (ce qui n’arrivera jamais, je vous rassure), j’aimerais pouvoir écrire comme Etgar Keret !
Comme je le comprends, depuis son article, datant du 4 septembre 2015, ce petit recueil m’accompagne partout, il est sur ma liseuse ce qui est très pratique, je peux même lire au golf en attendant que mes amis terminent leur partie. Il m’accompagne également dans ma réflexion après le 13 novembre 2015. Les Israéliens savent mieux que quiconque ce que cela veut dire de vivre avec des bombes qui explosent, et d’être entourés de pays qui sont prêts à vous rayer de la carte à la moindre faiblesse. Ils ont, donc, parmi eux des écrivains comme Etgar Keret qui avec un humour à la Woddy Allen sait se moquer des travers juifs et surtout de lui-même sans pour autant renier qui il est et d’où il vient.
Je sais que nous sommes nombreuses à préférer les romans aux nouvelles, mais ici on n’a pas l’effet habituel de ce genre littéraire, en général ce que l’on redoute c’est un passage d’une histoire différente à une autre qui empêche de se sentir bien dans ce que l’on vient de lire car cela change trop vite. Ici, on accompagne la vie d’Etgar Keret , celle de son fils Lev et de son épouse, à la fois dans leurs souvenirs et leurs difficultés quotidiennes . Le lecteur va du sourire, à l’éclat de rire , le tout teinté d’une très grande émotion. Pour savoir écrire de cette façon, à la fois détachée mais très sensible, sur tous les petits aspects de la vie avec un enfant, les tragédies de la vie et du monde , il faut un talent qui force mon admiration. se dessine, alors, une personnalité d’écrivain qui n’a rien d’un super héros, mais qu’on a envie d’aimer très fort car il donne un sens à la vie.
Citations
Vue sur mer en Sicile
Parce que, enfin, je la connais très bien cette mer : c’est la même Méditerranée qui est à deux pas de chez moi à Tel-Aviv, mais la paix et la tranquillité que respirent les gens du coin sont des choses que je n’avais jamais rencontrées. La même mer mais débarrassée du lourd nuage existentiel, noir de peur que j’ai l’habitude de voir peser sur elle.
Son père
« En réalité, la situation est idéale, me dit-il très sérieusement tout en me caressant la main. J’adore prendre les décisions quand les choses sont au plus bas. la situation est une telle drek(merde) pour l’instant que ça ne peut que s’arranger : avec la chimio, je meurs très vite ; avec les rayons je me tape une gangrène de la mâchoire ; quant à l’opération, tout le monde est sûr que je ne survivrai pas parce que j’ai quatre-vingt-quatre ans. Tu sais combien de terrains j’ai acheté comme ça ? Quand le propriétaire ne veut pas vendre et que je n’ai pas un sou en poche ? »
Moment d’émotion
– Mais pourquoi ? insista Lev. Pourquoi un père doit protéger son fils ?
Je réfléchis un instant avant de répondre « Écoute, dis-je en lui caressant la joue, le monde dans lequel nous vivons est parfois très dur. Alors la moindre des choses c’est que tous ceux qui naissent dans ce monde aient au moins une personne pour les protéger.
– Alors et toi ? demanda Lev. Qui te protégera, maintenant que ton père est mort ? »
Je n’ai pas fondu en larmes devant lui mais plus tard ce soir-là, dans l’avion de Los Angeles, j’ai pleuré.
Difficulté d’être chauffeur de taxi
Le taxi est un mode de transport dans lequel toit est fait pour la seule satisfaction du client. Les malheureux chauffeurs conduisent toute la journée et n’ont pas de toilettes à bord, où aurait-elle voulu qu’il se soulage dans le coffre ?
Sa femme qui a « un mauvais fond »
« je vais sûrement pas aller au mariage d’un type qui sent le bouc que tu as connu dans une salle de gym où tu as mis les pieds même pas deux semaines, a déclaré ma femme avec beaucoup de détermination.
100% d’accord : j’ai beaucoup aimé ce recueil qui n’en est pas vraiment un, l’humour de Keret malgré la difficile situation du pays. Vraiment très bien.
Je relis souventson recueil et à chaque fois, je suis émue et je souris. Un grand écrivain.
Je l’ai déjà noté, je pense qu’il me plairait.
Un petit recueil qui permet d’approcher la société israélienne.
Lu l’an dernier et apprécié sur le mOment mais j’avoue avoir pas mal oublié depuis. Je ne l’a id’ailleurs pas chroniqué.Ce qui est sûr c’est la grande qualité de la littérature israélienne.Bonne journée.
Bonne journée également, moi je le relis beaucoup et certains passages me font toujoyrs rire.
Cinq coquillages parfaitement justifiés!!!!
Je suis contente que tu le dises aussi. On se retrouve tous et toutes sur certains livres.
Je découvre… Je change de sujet : mes enfants m’ont offert une liseuse pour Noël et j’adore ! Je ne laisserai pas le format papier mais je trouve aussi très agréable de lire sur une liseuse… et pour mes vacances, ça va être génial !
La liseuse on l’adopte en voyage et après on ne la quitte plus! j’y ai mis tous les classiques et je m’en offre de temps en temps, celui-là je suis contente qu’il soit sur ma liseuse. En revanche je ne peux pas le prêter
que d’éloges! J’ai dû le louper chez Jérôme mais tu parles si je suis tentée!!
On ne peut pas tout lire, et puis parfois on se laisse tenter et c’est souvent un vrai bonheur.
Je garde un excellent souvenir de cette lecture.
Cette belle unanimité , ce livre et cet auteur la méritent, ce n’est quand même pas si simple de nous faire rire dans un pays qui subit autant d’attentats.
… Moi ça me rappelle une certaine soirée, où tu avais convaincu toute ton assemblée, et où tu nous avais bien faire rire en lisant – grâce à ta liseuse ! – un passage de ce livre. Je sais, qu’il faut que je le lise, et oui, c’est chouette de savoir qu’il nous attend, plaisir à venir, pour plus tard ! Plein de pensées, Luocine !
j’ai hâte de lire ton commentaire , bonjour à toi petite souris!
Tu as réussi à convaincre une anti lectrice de nouvelles !!!
Il faut absolument lire cet auteur , peu importe la forme qu’il utilise pour s’exprimer (en plus on ne sent pas l’effet « nouvelles ») mais si il est aussi indispensable c’est qu’il nous apprend que l’on peut vivre dans un pays avec des attentats et garder un esprit libre donc critique.
Ce que tu en dis est magnifique et même si je fais partie des férues de roman je note ces nouvelles. J’ai déjà hâte de les lire.
C’est gentil de le dire, j’aimerais convaincre tout le monde de le lire .
Je ne connais pas cet auteur mais s’il t’accompagne partout, ça me donne envie d’y jeter un oeil au moins…
et de rester longtemps avec lui…
Ben me voilà moi aussi convaincue, par ce que tu en dis et par les citations qui me font sourire d’avance ! Un peu comme les chroniques de Jérusalem …
j’ai pensé aux chroniques de Jérusalem et aussi à Sayed Kashua , deux excellentes références pour moi.
Je suis ravi que tu sois toi aussi tombé sous le charme de cet auteur plein d’humour et d »autodérision. J’espère le relire très bientôt !
Encore un auteur découvert grâce aux blogs , je ne sais pas sinon si cet auteur qui m’a tant plu serait venu jusqu’à moi.
Bonsoir Luocine, j’ai eu grand plaisir à la lecture de ce livre lu depuis un certain temps mais je n’ai pas réussi à écrire un billet dessus. Pas facile à chroniquer. Donc je te dis bravo. J’en profite pour te souhaiter une belle année 2016. Bonne soirée.
Bonjour Dasola,
C’est vrai que ce n’est pas un livre facile à chroniquer, on a envie de dire très fort, lisez-le de toute urgence.
Bonne année à toi , que 2016 t’offre plein de belles surprises à partager avec nous
Luocine