Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

 

Ce roman a été chaudement défendu par une partie des lectrices du Club et cela lui a valu de participer « au coup de cœur des coups de cœurs » de l’année 2017/2018.
J’avais déjà essayé de le lire, mais l’écriture m’avait immédiatement rebutée. Je ne suis pas à l’aise lorsque je sens que, de façon artificielle, l’écrivain adopte une style « poétique » . Ici , cela passe par des mots vieillis qui ne rajoutent pas grand chose au récit : Corroyage, Extrace, Hierophante, Hongroye. Et puis par un rythme de phrases très particulier. L’écrivain dit qu’il a voulu décrire le basculement d’une petite ville de province : Besançon qu’il ne nomme pas (mais il dit que c’est la ville où est né Victor Hugo), vers le monde moderne pendant les années 1970/1980. Mais ce n’est vraiment qu’une toile de fond très lointaine à une vie de famille totalement perturbée par la mort d’un jeune enfant, le petit frère du narrateur. Sa mère va continuer à le faire vivre dans son imaginaire et dans sa folie, elle lui dresse un couvert, fait son lit, achète des vêtements et des fournitures scolaires pour lui…. Le père essaiera d’oublier tout cela dans l’alcool. Mais ce drame semble très lointain car il est vu à travers les yeux d’un enfant. Je pense que la seule façon d’aimer ce livre c’est d’aimer la langue de cet auteur, langue à laquelle je n’ai pas été sensible. Les deux passages que j’ai notés vous permettront, je l’espère, de vous faire une idée par vous même.

Citations

le linge qui sèche

Marguerite-des-Oiseaux possédait des culottes semblables à des voiles. Des culottes de trois trois-mâts que l’on imaginait gréées sur son fessier et que le moindre pet gonflait comme un grand foc afin de la propulser de la cuisine aux latrines. Les culottes de grand-mère, simples esquifs, ne prenaient pas le large et ressemblaient plutôt à des taies d’oreiller munies de deux grands trous. Celles de maman étaient à peine un peu moins prudes et formaient presque un V du côté de l’entre-cuisse. Quant aux slips de Lucien : inexistants. Elle les pendait ailleurs, Fernande, avec ses culottes à elle, dans un bûcher fermé à clé, hors de la vue des cuistres. Quand on a épousé un Monsieur d’importance qui possède pardessus, brillantine et joues flasques, on exhibe pas ces choses de basse extrace aux yeux du tout-venant.

Effet de style « poétique »

 Il possédait en lui, quelque chose d’inné, de bestial, comme un cri des cavernes lorsqu’un premier orage illumina la grotte ; un cri qui se serait transmis le silex en silex, de tison en disant, de feu en feu, de foyer en foyer, de forge en forge, et qui aurait fini par échouer, ici, entre ses mains de forgeron, comme il l’était sans doute écrit de toute éternité tant il semblait évident que Jacky avait dû naître d’un ventre de fer en fusion entre deux cuisses de lave au temps des grandes fissures cambriennes tandis que les volcans projetaient dans les menus quelques myriades d’enclumes phosphorescentes.

16 Thoughts on “Fils du Feu – Guy BOLEY

  1. les extraits ne me déplaisent pas mais je comprends ce que tu veux dire… Heureusement que les lecteurs ne sont pas toujours d’accord!

  2. Je l’avais noté parce que j’avais lu des critiques positives. Les extraits ne m’inspirent ni rejet ni attirance. Je verrai…

  3. Je l’avais noté à sa sortie et puis je l’ai perdu de vue. Tu ne me donnes pas très envie de m’y plonger.

  4. Ce genre d’écriture exige de s’appuyer sur un récit fort qui justifie l’écriture sinon c’est effectivement difficile à apprécier

  5. Bonjour Luocine, comme je l’ai écrit hier, ce livre n’est vraiment pas pour moi. Et les extraits que tu donnes, n’en parlons pas. Je te souhaite une bonne après-midi.

    • J’ai enfin ton commentaire merci Dasola. Ce n’est pas moi qui peux te pousser à lire ce livre.
      PS j’efface le deuxième commentaire. Merci savoir bien voulu le réécrire je ne sais pas ce qui s’est passé ce matin.rien ne passait mais je voyais dans mes mails que plusieurs personnes avaient mis des commentaires.

  6. J’en garde un bon souvenir mais je m’attendais à être vraiment secoué par ce texte et cet écriture et au final ça n’avait pas été vraiment le cas.

  7. J’ai lu le plus grand bien de ce roman, mais je ne le sentais pas pour moi et tu confirmes qu’il ne doit pas l’être.

  8. Comme toi je suis passée à côté de ce livre (du coup pas chroniqué)

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