Traduit du Finnois par Anne Colin Du Terrail. Lu grâce au club de lecture de la média­thèque de Dinard.

Il faut dire que cela me plaisait assez de lire un roman traduit du finnois, ma bibliothécaire m’avait prévenue, c’est un auteur complètement déjanté , mais ce roman-là lui semblait presque « normal ». Je ne sais pas si je n’avais pas le cœur à rire, mais au bout de la page 112, je commençais à être écœurée par tant de méchancetés et j’ai commencé à survoler rapidement. Je dois dire que l’humour finnois est un peu lourd pour moi. Je verrai mieux ce livre en BD, (ça me va bien de dire ça ! Je ne lis que très peu de BD). Disons que c’est un peu l’esprit « Hara-kiri » . Pour ceux qui aiment le genre, je raconte le début : une gentille vieille dame est harcelée par un horrible neveu et ses deux complices et aura toutes les peines du monde à se débarrasser de ces êtres nuisibles. Même dans l’au-delà, ils continueront à lui nuire mais j’en dis peut être trop. Je vous recopie un passage pour que vous appréciez l’humour, si vous aimez allez-y ce livre est plus pour vous que pour moi !

Citations

la société finlandaise vu par l’horrible neveu qui a toujours vécu sans travailler, (cela fait réfléchir sur le revenu universel !)

La société finlandaise et ses criantes inégalités nourrissaient leur amertume. Comment admettre, par exemple, que la pension de Linnea Ravaska atteigne cinq mille marks ? Le seul et unique mérite de cette vieille toupie avait été de vivre avec son croulant de colonel. La pension de Kake (le neveu) ne représentait qu’une infime fraction de celle de sa tante. Et il croyait savoir que certains veinards dans ce pays, pouvaient toucher jusqu’à dix mille marks et plus ? Qu’avait-il donc fait pour être condamné à un sort aussi minable ? Rien. L’écart était encore plus abyssal si l’on comparait sa situation et son mode de vie à ceux de Linnea. De quel droit une frugale petite vieille percevait-elle plus du double de la pension d’un mâle vigoureux qui dépensait pour se nourrir plusieurs fois autant qu’une maigre veuve ? Sans parler de ses autres dépenses : il n’était pas assez cacochyme pour vivoter heureux au coin du feu dans une métairie perdue au fin fond de la brousse. Pour un jeune homme éclatant de santé, vivre en ville revenait horriblement cher, avec les inévitables voyages, les nuits à droite et à gauche. Il devait aussi déjeuner et dîner au restaurant, puisqu’il n’avait pas de domicile convenable, et encore moins de femme pour lui faire la cuisine. Linnea pouvait faire en chemise de nuit, si elle voulait, l’aller retour entre sa ferme et l’épicerie de Harmisto, mais à Helsinski c’était autre chose, s’habiller coûtait une fortune. Quant à s’offrir des cigarettes et de l’alcool, il ne fallait pas y songer. La disproportion des dépenses et des revenus de la colonelle et de son neveu était vertigineuse.
Et si, poussé par le besoin, on se trouvait contraint de voler un peu pour mettre du beurre dans les épinards, on vous collait les flics aux fesses. La Finlande était un état policier. L’action sociale y était digne du Moyen Âge .
Selon Perti Lahtela (le copain du neveu), la responsabilité de cette triste situation incombait aux hommes politiques, et en particulier aux communistes. C’étaient eux qui étaient au pouvoir quand ces misérables lois sociales avaient été votées. Or les cocos appartenaient à la classe ouvrière, et tout le monde savait quelles maigres paies touchaient les prolos . N’ayant aucune idée de ce qu’était un revenu correct, ils avaient fixé les pensions au niveau de leurs salaires. C’était pour cette raison que lui-même votait toujours à droite.

 

23 Thoughts on “La douce empoisonneuse – Arto PAASILINNA

  1. Ah cet auteur est assez spécial je l’avoue, j’en ai lu quelques uns.

    • Et tu as aimé? Comme souvent les auteurs qui sont systématiquement déjantés m’ennuient un peu. Je me lasse quand je sens un système.

  2. C’est un de mes préférés de l’auteur, dont je me suis toutefois lassée (après 5 ou 6 livres). Cette humour teinté de critique de société, on aime bien ou pas du tout. Je pense que ce n’est pas pour toi, tout simplement !

  3. Ou que je n’étais pas assez en forme. Je me suis lassée vers la moitié du livre.

  4. Je n’ai lu qu’un seul livre de lui et j’avais bien aimé. Mais je ne cours pas après non plus…

  5. ma première lecture de l’auteur remonte au Lièvre de Vaatanen et je m’étais bien amusée ensuite son humour est devenu lourd et répétitif et j’ai abandonné

  6. Mon seul essai avec l’auteur. Je suis allée au bout, mais je n’ai pas accroché. Aucune envie de récidiver.

  7. Ma libraire m’a déjà aussi conseillé cet auteur mais je suis comme toi; je n’accroche pas à son humour.

  8. A lire tes chroniques en général, je commence à te cerner – et je pense que je serais bien d’accord avec toi sur ce livre. 3 coquillages quand même ?

    • Oui 3 coquillages car ce que je dis est plus le reflet de mon goût que de la qualité du livre. Je ne m’y retrouve pas mais je suis certaine que ce roman peut beaucoup plaire à d’autres lecteurs.

  9. Bonjour Luocine, pas lu ce roman ci mais j’aime bien Paasalinaa. J’avoue être étonnée car je n’avais pas remarqué la méchanceté dans les trois romans que j’ai lus comme Petits suicide entre amis. J’ai surtout trouvé les romans amusants, c’est de l’humour noir. Bonne journée.

    • C’est bien pour cela que j’ai mis 3 coquillages je ne me sentais pas d’humeur à supporter ce livre mais cela ne voulait pas dire qu’il était mauvais pour tout le monde.

  10. C’est quand même un auteur très particulier, la littérature finnoise ne se résume pas qu’à lui et c’est tant mieux ;)

  11. Mouais, ça donne moyennement envie, en effet! J’avais pourtant aimé Prisonniers du paradis (sans que ce soit extraordinaire non plus)

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