Lu dans le cadre du club de lecture de la média­thè­que de Dinard. Traduit de l’anglais par Claire Desserrey

 Les écrivains ont, à chaque époque, leur façon de se raconter. Au XVIIe siècle, on n’avait peu l’habitude de se répandre en confidences sur sa vie privée, surtout pour un philosophe. Même Montaigne au XVIe n’a écrit sur lui-même que pour nous faire comprendre qu’il « portait en lui l’humaine condition » et donc nous ne connaissons rien, ou presque, de ses amours ancillaires ou autres ! On sait peu de choses sur une petite Francine, enfant d’une servante en place à Amsterdam chez le libraire qui accueillera Descartes, elle est née en juillet 1635 et morte en 1640. La servante, sa mère, savait écrire et Descartes écrivit lors de la mort de l’enfant qu’il avait connu « le plus grand regret qu’il eût jamais senti de sa vie ». Voilà les source sûres qui donnent corps à ce roman « historique ».

L’auteure du XXIe Siècle, cherche à donner vie à cette Héléna que Descartes aurait séduite et avec qui il a eu une enfant.C’est particulièrement compliqué pour l’auteure, Genevre Glasfurd, car elle a bien du mal à imaginer les sentiments et les réflexions d’une femme de cette époque. Le fait que cette servante sache lire et écrire suffit-il pour l’imaginer indépendante et libérée des carcans de son époque ? Ce ne sont là que des hypothèses qui ne sont guère convaincantes, d’ailleurs on sent que l’écrivaine, par soucis de vérité sans doute, ne sait pas trop quel parti prendre : Héléna est à la fois très religieuse et éprise de liberté.

Cette histoire d’amour entre une servante protestante et un grand écrivain français catholique dont on sait historiquement que peu de chose, prend trop de place dans le roman. La description des difficultés pour écrire librement un livre de philosophie dans des pays dominés par un pouvoir religieux obscurantiste est beaucoup plus intéressante. Et puis, comme dans tout roman historique, le fait d’amener le lecteur à vivre dans une société du temps passé, nous fait découvrir une autre époque et d’autres lieux mais j’étais mal à l’aise parce que je sentais bien que l’auteure voulait donner une forte personnalité à une jeune femme dont on sait si peu de choses, même si le fait de savoir lire et écrire était peu banal, cela n’en fait pour autant la « femen » du XVIIe.

Lisez l’avis de Dasola qui a aimé cette lecture et qui souligne la qualité d’écriture de cette écrivaine à laquelle je n’ai pas vraiment été sensible. Même si ce roman se lit facilement.

Citations

L’importance des écrits pour Descartes

Qu’est ce qu’un livre ? Les élucubrations de mon cerveau. Des mots, écrits à la plume avant d’être imprimés. Des pages, assemblées et reliées, diffusées. Lorsqu’il paraît, un livre est une chose incroyable, il a de la la force, des conséquences. Il peut remettre en cause d’anciens dogmes, désarçonner les prêtres les plus convaincus, mettre à bas des systèmes de pensée.

Ambiance de l’époque en Hollande

Nous passons devant le marché aux poissons et l’église Pieterskerk ; un homme a été mis au pilori, pieds nus et sans manteau, avec à côté de lui un écriteau où l’on peut lire : FORNICATEUR.

18 Thoughts on “Les mots entre mes mains – Guinevere GLASFURD

  1. Tiens, je l’ai vu à la bibli la semaine dernière, mais ce genre d’histoire ne m’attire plus trop.

  2. Je ne suis pas trop attirée par ce type de roman et tant mieux !

    • je comprends, sans le club je ne l’aurais pas lu et je crois que savoir que Descartes a eu une enfant avec une bonne ne rajoute pas grand chose à la compréhension de sa pensée. Je suis peut-être injuste avec ce livre car on le voit vivre avec les difficultés de son époque.

  3. Pas du tout mon genre (et tu es trop mitigée pour je fasse une exception à la règle).

  4. une lecture un peu tiède alors? Je passe!

  5. Pas certaine d’y trouver mon compte…

  6. J’avais lu la chronique de Leil… J’ai tant de romans sous le coude que celui-ci ne sera pas une priorité…

  7. Je suis quand même assez tentée, bien que je n’aime pas trop le mélange fiction-réalité.

    • le problème pour moi , c’est que j’aurais tant aimé en apprendre plus sur les difficultés d’écriture de Descartes obligé de s’exiler , ses amours je m’en fiche un peu mais c’est l’essentiel du roman.

  8. il faut beaucoup de talent pour ce genre de livre sinon le lecteur ne mord pas à l’hameçon
    j’avais beaucoup aimé le livre autour de Marie de Gournay c’était très réussi, j’ai lu il y a pas mal d’années un biopic sur Descartes qui était plutôt réussi mais impossible de me souvenir du titre

    • c’est un livre qui se lit bien , mais réduire Descartes à ses amours m’a déçue. Il reste qu’on est bien dans l’ambiance du lieu et de l’époque et si au club ce livre n’a pas reçu de coup de cœur j’ai vu sur Babelio qu’il était très apprécié.

  9. Pas sûre qu’il me plairait beaucoup… :)

  10. Il faut lui reconnaître une volonté de faire revivre une époque et un pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation