Traduit de l’anglais par Annick Le Goyat.

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Sous la forme de sept lettres adressées à un dirigeant Chinois, venu visiter L’Inde pour comprendre le dynamisme de ce pays , Balram Halwaï se charge de le lui expliquer. Pour moi, c’est un livre à offrir à tous ceux qui ont visité l’Inde ou qui veulent le faire. On est loin de l’idée que les pauvres sont heureux dans leur misère et n’envient pas notre facilité de vie. Certaines descriptions sont à la limite du soutenable, par exemple l’hôpital public, où le père du personnage principal mourra sans avoir vu de médecin, dans des salles d’une saleté repoussante. La corruption est partout, les familles dominantes ne lâchent pas un iota de leur puissance et si, dix pour cent de la population vit bien sur le dos des quatre vingt dix pour cent de malheureux qui se tuent gratuitement à la tache, c’est que les familles sont autant d’otages aux mains des puissants barons de cette mafia.

Toute la société indienne est passée au crible et rien ni personne ne sortent indemnes du regard attentif et accusateur de Aravind Adiga. Sur la quatrième de couverture on lit « Roman écrit au scalpel et même à la chair du sous-continent… » C’est vrai.

Pour autant le talent de l’écrivain ne rend pas ce livre étouffant, mais implacable. Je me suis dit que je me servirai de ce livre pour expliquer pourquoi je n’irai jamais en Inde (Pour être très honnête, j’ai beaucoup de mal à voyager…) Le passage sur la description du Gange répond à une de mes interrogations : Comment peut-on prendre un bain dans le Gange qui visiblement sert à tout dans ce pays ? Réponse il ne faut surtout jamais le faire.

Citations

Je vous déconseille fortement un bain dans le Gange, à moins que vous n’aimiez avoir la bouche remplie d’excréments, de paille, de fragments de corps humains détrempés, de charognes de buffles, et de toutes sortes d’acides industrielles.

 

En résumé il y avait autrefois mille castes et destins en Inde. De nos jours, il ne reste que deux castes : les Gros Ventres et les Ventres Creux.
Et deux destins : manger ou être mangé.

 

 Il existe trois maladies majeures dans ce pays, monsieur : la typhoïde, le choléra, et la fièvre électorale.

 

Les rêves des riches ne coïncident jamais avec ceux des pauvres, n’est ce pas ? Toute leur vie, ces derniers rêvent d’avoir assez à manger et de ressembler aux riches. Et de quoi rêvent les riches ?
De perdre du poids et de ressembler aux pauvres.

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