Une plongée dans l’horreur et aucune pitié pour les lecteurs trop sensibles (dont je fais partie). Je ne sais pas si cela a un sens de mettre des petits coquillages pour un tel livre, il en mérite 10 si vous voulez vous renseigner sur la guerre civile algérienne et beaucoup moins si vous préférez vivre loin de ces horreurs Malgré les récits plus horribles les uns que les autres je n’ai pas lâché ce roman « noir » (très noir) avant la dernière page qui n’apporte, d’ailleurs, aucun réconfort. Ce livre m’a rappelé un reportage diffusé par « France 2 » sur la lutte contre le terrorisme en France. Et comme en janvier le thème du club de lecture c’est : l’Algérie, j’ai pris ce livre à la médiathèque . Cette guerre a fait environ 100 000 morts, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de vingt milliards de dollars de dégâts et a duré une dizaine d’années. Elle commence en 1991 quand un parti islamiste le FIS est en passe de remporter les élections. Le gouvernement avec l’appui de l’armée annule les élections et l’armée prend le pouvoir. Ce livre raconte les manipulations de l’armée algérienne pour plonger dans l’horreur l’Algérie d’abord, puis, la France pour que celle-ci soutienne sans aucun remord la répression contre les partis islamistes. Quand les islamistes ne sont pas assez violents, l’armée les pousse à l’être davantage. La France a mis beaucoup de temps à réagir, mais j’ai entendu dans l’émission que peu à peu les services secrets de la France ont pris conscience que les terroristes du GIA se sentaient soutenus par le gouvernement algérien. Au milieu de personnages réels, le récit suit l’enquête du personnage principal Tedj Benlazar, un homme mi-breton mi-algérien, agent de la DGSE et qui comprendra plus vite que d’autres tous les dessous d’une très, très sale guerre. Si aujourd’hui ce pays est plus calme, il n’empêche que le gouvernement n’a toujours pas osé faire un retour vers la démocratie et que si l’étau militaire se desserrait, on peut se demander combien de scorpions sortiront de cette fournaise. Or, on sait aussi aujourd’hui que la méditerranée ne suffit pas à protéger la France du fanatisme qui s’exporte tellement mieux que les valeurs humanistes.

 

Citations

L’armée algérienne et ses liens avec les islamistes.

Le lien contre nature entre militaire et islamiste engendrera inévitablement le grand bordel. Le grand bordel, comprendre l’importation des problèmes algériens en France.

 

Un soldat algérien pris dans la tourmente

Lorsqu’il s’est engagé dans l’armée, il voulait rester honnête, droit, propre, se souvient-il. Sauf que la guerre ne rend pas les hommes meilleure, elle les transforme en bête féroce

Les luttes dans l’armée algérienne

Car derrière l’unité de façade de l’armée face à la barbarie des islamistes, les guerres fratricides font rage entre les officiers de haut rang. Il n’y a pas de fraternité militaire qui tiennent longtemps face à la convoitise. Et la convoitise anime tout ce qui approche de près ou de loin le pouvoir, civils comme militaires.
L’Algérie est riche. Nonobstant la terrible crise économique qui sévit et la quasi-tutelle du FMI, l’Algérie est très, très riche. Dans le Sahara se trouve les troisièmes réserves de pétrole d’Afrique et le tiers de son gaz. L’Algérie et un coffre-fort ouvert dans lequel puisent les généraux et les ministres depuis longtemps.

22 Thoughts on “La guerre est une ruse – Frédéric Paulin

  1. Titre intéressant. C’est vrai qu’aujourd’hui, on parle clairement de guerre, et plus « d’événements » – je suis stupéfait de lire qu’elle a fait 100.000 victimes. Je ne suis pas un expert de la guerre d’Algérie, bien que je m’intéresse beaucoup aux débuts de la Vème République. Je note ce livre avec intérêt. Merci !

    Et j’en profite également pour te souhaiter une excellente année 2019. N’ayant pas vu de publication depuis mi-décembre, je commençais à m’inquiéter. J’espère que tout va bien. Très bonne année, en premier lieu la santé, et très belles lectures et de nombreux coquillages :-). Cordialement. Patrice

    • Que de gentillesse dans ce commentaire,à mon tour de te souhaiter plein de découvertes pour 2019. Je ne trouvais pas dans mes lectures des titres qui allaient avec la période des fêtes. Donc j’ai ralenti mes parutions. À bientôt donc sur la blogosphère.

  2. Je n’ai pas l’intention de le lire, même si je ne doute pas de la qualité de ce roman.

  3. keisha on 14 janvier 2019 at 08:11 said:

    Ce sera sans moi, là.

  4. J’ai lu récemment L’art de perdre, qui m’a (sans prétendre à tout dire sur cette guerre) appris pas mal de choses sur les Harkis. Ce sera suffisant pour moi pour le moment… (je crains les récits d’atrocités)

  5. Bonjour Luocine, comme Patrice, je me suis demandée si tout allait bien… Je suis rassurée. Concernant ce livre, j’en ai entendu parler en bien. Ton billet donne envie mais pas tout de suite. Je te souhaite une très bonne année 2019 avec plein de bonnes choses et surtout de belles lectures.

  6. Pourquoi pas. Le sujet m’intéresse… Mais est-ce que les faits décrits sont historiquement vrais ? Bonne année à toi.

  7. je pense que je fais partie des trop sensibles aussi alors… Ravie de te re-lire :))

  8. J’attendais ton retour avec impatience, tes commentaires sur les blogs récemment m’ont un peu rassurée. Te voilà revenue et avec du lourd ! Ca pourrait m’intéresser mais je ne le mets pas dans les priorités.

    • C’est vraiment sympa de se sentir attendu, je sens une communauté autour des livres et ça me fait du bien. Merci. Oui ce livre c’est du lourd et c’est intéressant mais tragique.

  9. Le sujet ne m’attire pas du tout, désolé.

  10. contente de te retrouver après une interruption qui commençait à m’inquiéter malgré le commentaire que tu avais posé chez moi

    bon le sujet je dois dire me pèse un peu, j’ai du mal en ce moment avec les récits de combats, la drogue et autres joyeusetés

    Très belle année de lecture à toi

    • merci et tu comprends pourquoi j’ai attendu avant de faire paraître ce billet il n’allait pas très bien avec les fêtes! bonnes lectures à toi aussi!

  11. Melanie B on 17 janvier 2019 at 17:27 said:

    Bonjour Luocine, je crois qu’il y a un malentendu dans le com’ de Patrice et peut-être dans ceux d’autres lectrices ou lecteurs. Il s’agit de la guerre civile des années 1990 comme tu l’as précisé et non de la guerre d’Algérie 1954-1962 à laquelle fait référence Patrice. (J’ai l’impression que mon com’ précédent n’est pas passé).

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