Édition J’Ai LU

 

Un livre à faire lire à toutes les adolescentes qui grâce aux éclats de rire accrocheront au récit et comprendront mieux que dans une histoire sérieuse voire tragique, tout le mal que peuvent faire les posts sur les réseaux sociaux. Et moi, qui ne suis plus adolescente depuis si longtemps, je découvre avec plaisir le langage des jeunes d’aujourd’hui et toutes les difficultés auxquelles elles sont confrontées. C’est un roman jubilatoire qui fait du bien. En effet des filles dont on se moque au collège, car elles sont soi-disant moches, se rebellent de façon tellement intelligente et drôle.

Dans cette bonne ville de Bourg en Bresse au collège, un sale gamin organise sur internet le concours du « boudin d’or , d’argent et de bronze ». Les filles tremblent d’être désignées « boudin » de l’année. Toutes les filles ? Non, Mireille qui a été deux ans de suite « Boudin d’or », n’a plus peur de rien et pour consoler les deux filles qui cette année l’ont rejointe dans ce qui doit être une infamie, elle va les entrainer dans une course à vélo jusqu’à Paris.
Elles décident de vendre des boudins sur la route et arriver jusqu’à Paris pour participer à la « party » du 14 juillet à l’Élysée, avec le frère d’Hakima, Kader, un soldat de l’armée française gravement blessé dans une opération militaire dans un pays qui pourrait être le Mali et qui a dû être amputé de ses deux jambes. Il les accompagnera en fauteuil roulant. Je ne peux pas évidemment tout vous raconter et surtout ne cherchez pas de vraisemblance, laissez vous porter par les délires de Mireille. Sachez simplement qu’avec beaucoup de courage et d’intelligence, elles ont su retourner les réseaux sociaux .

Si je n’avais jugé ce roman qu’avec mes critères habituels, je ne lui aurais attribué que trois coquillages mais en pensant à tout le bien qu’il peut faire (et le sourire que j’avais en le lisant) il en vaut bien quatre.

Merci à cette écrivaine qui porte un prénom qui m’est si cher et qui a su avec autant d’humour dénoncer un phénomène qui fait des ravages dans les collèges, je viens hélas d’en être témoin très récemment.

 

Citations

L’adolescence.

 Je ne sais pas pourquoi j’aime à ce point exténuer ma mère. Je ne sais pas pourquoi j’ai jeté dans les toilettes tout le flacon de parfum « Flower by Kenzo » de Philippe Dumont m’avait gentiment offert pour mon anniversaire. -« Dis donc Mireille tu as remercié Philippe pour le parfum qu’il t’a gentiment offert pour ton anniversaire »- et sans tirer la chasse, histoire de bien lui faire comprendre que ses 54 euros de fragrance avaient fini dans les égouts.
Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça. 

Réagir face à l’inacceptable.

 Je sais que ma vie sera bien meilleur quand j’aurai vingt-cinq ans ; donc j’attends. J’ai beaucoup de patience.
– « C’est triste de devoir attendre d’aller mieux. »
J’ai envie de lui répondre , : « Oh, seulement les trois premières années après on s’y fait. » Mais il clair que la pauvre Astrid chez les sœurs n’a pas eu le même entraînement que moi on n’a pas dû lui répéter assez souvent qu’elle était grossémoche alors que moi c’est arrivé tellement de fois que désormais je m’en gausse. Ça glisse comme de l’eau sur des feuilles de lotus.

Hakima a ses règles . (Et l’humour de Mireille !).

 – Je peux appeler ma mère sur son téléphone pour lui dire ? Je veux pas que Kader le sache, tu promets que tu dis rien à Kader ? OK. 
– Promis juré. Je ne dirai rien. 
( trois minutes plutôt 
– Ma sœur a ses règles, c’est ça ?
– Comment tu sais ? 
– Quand une fille dit qu’elle a mal au ventre, qu’elle va ensuite s’enfermer aux toilettes avec une autre fille plus grande pendant trois heures, et puis que les trois se disent des trucs en secret sur un ton de conspirateur… 
– oh, ça aurait très bien pu être un avortement discret )

 

Édition Le Livre de Poche

 

Une auteure et un livre que vous êtes nombreuses (sans oublier Jérôme ) à aimer. Je l’ai lu rapidement l’été dernier sans faire de billet. Il m’avait rendu si triste ce roman, justement pour son aspect circulaire. Dans ce cercle où tout se reproduit à l’identique, je me sens malheureuse et je crois que la vie peut être plus belle que cela. Marion Brunet à mis en exergue de son roman cette citation de Maupassant que j’aime tant :

« La vie voyez vous , ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit ».
Mais ici, il n’y a rien de bon que du sordide.
Le roman commence par une scène qui sera reprise à la fin, la famille va ensemble a une fête foraine mais le soir Céline, la fille aînée de Manuel, un maçon d’origine espagnole et de Séverine, fille d’un paysan de la région annonce sa grossesse à ses parents. Elle n’a que 16 ans et refuse de dire qui est le père de cet enfant. C’est vraiment dommage car, pour son père, cela ne peut être que Saïd l’Arabe avec qui il revend des objets que celui-ci vole dans les villas qu’il restaure, l’Arabe va le payer très cher. Je sais vous n’aimez pas qu’on divulgâche le suspens des romans, surtout qu’ici on annonce un roman policier. Tout est tellement prévisible dans cet enfer de gens qui ont tout raté dans leur vie et qui ne trouvent de l’énergie que dans la bière ou les cigarettes . Pour moi ce n’est pas le côté policier qui fait l’intérêt du roman mais dans la description d’un milieu social qui n’a aucun sens des valeurs. J’ai du mal à imaginer que de telles personnes existent mais pour le temps du roman, il faut l’accepter. Personne ne sort indemne de cette peinture sociale pas plus le grand père paysan qui emploie des clandestins et les dénonce à la gendarmerie pour ne pas les payer, que les parents de Céline et de Johanna qui ne cherchent pas à comprendre leurs filles adolescentes, même Saïd trempe dans des affaires de recels, l’institutrice gentillette est ridicule et la police complètement nulle. L’absence de leur enquête montre bien qu’il ne s’agit pas d’un roman policier. La seule qui donne un peu d’espoir c’est Johanna qui aime le théâtre et les livres.
C’est un roman sur l’adolescence dans un milieu frustre et aigri dont les seuls dérivatifs sont l’alcool et les cigarettes. Il se lit facilement car il est bien enlevé et rempli de remarques très justes sur un monde qui va mal, mais pour moi tout est trop prévisible.

Citations

 

 

Le début du roman

Chez eux , se souvient Johanna, ou une main au cul c’était un truc sympa, une façon d’apprécier la chose, de dire « t’as de l’avenir » – à mi-chemin entre une caresse et une tape sur la croupe d’une jument. Les filles avaient des atouts, comme au tarot, et on aurait pu croire que si elles jouaient les bonnes cartes au moment adéquat, il y avait moyen de gagner la partie.

Conséquences de l’alcool au volant.

David et son cousin Jérémy s’étaient plantés un soir, au carrefour entre l’entrée d’autoroute vers Marseille et la bretelle pour Cavaillon. La bagnole avait heurté le parapet, finit sa course sur une berges du Rhône. Les pompiers avaient mis des heures pour les sortir de là. David après six mois de coma, s’était réveillé légume (….)
Les premières années, Jérémy allait le voir régulièrement. Il avait eu plus de chance, des fractures, mais il s’en était remis(….) Ses vannes tombaient toujours mal au pied du cousin, pied tordu vers l’intérieur et chaussé de baskets neuves qui le resteraient Il avait cessé de venir, à cause de sa tante, qui ne supportait plus de le voir. Ce regard lourd de reproches et de détresse ça le rendait fou – c’était lui qui conduisait, ivre mort.

Genre de dialogues qui me rendent triste.

– Comment va Séverine ?
– Bien. 
-Elle fait un métier difficile. Tous ces mômes c’est bien ce qu’elle fait.
– Elle est cantinières, papa. Elle leur sert à bouffer, c’est tout. 
-Nourrir des gosses, pour toi c’est rien ?
– Papa…

 

J’aime beaucoup cette auteure, au point d’acheter deux fois son livre et de le lire deux fois aussi. Au fur et à mesure que je le lisais, je retrouvais les personnages et l’histoire que j’avais déjà lue, et comme je fais partie de la minorité, si injustement décriée, des lectrices qui adorent qu’on leur raconte la fin des intrigues, c’était le bonheur total. C’est vraiment une lecture distrayante et que vous aimerez si vous avez gardé le plaisir que vous l’on raconte des histoires. Le procédé narratif n’est pas banal , car pour expliquer pourquoi cette mère Tatiana a dû empêcher sa fille Nine d’aller à la fête du lycée, elle doit d’abord l’emmener dans une cabane perdue près d’un lac, où malheureusement aucune connexion n’est possible , mais surtout raconter son enfance et révéler peu à peu les secrets de sa famille. Ceux-ci sont si lourds et si complexes qu’il ne faut surtout pas les révéler trop brutalement, et il faudra bien tout le temps d’un roman, pour que Nine sente combien sa mère l’a aimée plus que tout et qu’avant sa mère, Rose-Aimée sa grand mère avait fait preuve d’un courage incroyable pour que ses trois enfants puissent vivre à l’abri d’un père on ne peut plus destructeur. L’auteure termine son roman quand les différents personnages vont se retrouver et j’avoue que j’aurais bien aimé savoir comment leurs retrouvailles allaient se passer . Mais son histoire est terminée quand tant d’autres la commenceraient.

C’est un roman qui est classé « ado », et oui, je pense que cela peut plaire à des jeunes lecteurs car l’intrigue est bien ficelée, mais surtout l’adolescence est parfaitement décrite. Dans ses excès, ses fragilités et son incroyable sens de l’humour. Et c’est ce qui rend ce roman lisible pour les adultes qui aiment cet âge. Quand elle était jeune Tatiana qui s’appelait alors Consolata a supporté les errances de sa mère qui changeait assez souvent de compagnon. L’auteure décrit très bien les difficultés de l’enfant lorsque sa mère change de partenaire, elle aimait l’ancien et détestait le nouveau qui pourtant a bien des qualité qu’elle découvrira petit à petit. Elle se crée des pères biologiques au gré de ses passions, un célèbre footballeur ou un chanteur de rock Elle ne sait rien des difficultés réelles de sa mère mais une chose certaine elle n’a pas manqué d’amour dans sa vie. À son tour elle aimera de toutes ses forces sa fille, Nine, même si elle ne lui offre pas le dernier IPhone le même que celui de toutes ses amies . D’ailleurs le rapport à l’argent de Tatania-Consolata semble bien compliqué, et on découvrira pourquoi. Rassurez-vous je respecte les anti-divulgâcheuse et je n’en dirai pas plus !

Je crois que j’ai préféré « et je danse aussi » du même auteur mais il est bien dans la même veine que « le temps des miracles » et pour le côté combat des femmes : « Pépites »

 

Citations

Tellement bien vu !

C’est une vieille voiture de marque allemande, le genre de tank démodé qui polluent l’atmosphère depuis la fin du 20e siècle et qui fait honte à la fille assise à l’arrière.
 La fille, c’est Nine, 16 ans la semaine prochaine, cinq cents kilomètres de silence au compteur.

Une autre époque

D’une certaine façon, le monde était plus lent et plus vide qu’aujourd’hui. Chaque chose que nous faisions prenait du temps, réclamait des efforts, mais personne ne s’en plaignait puisque c’était normal. Les photos, par exemple. Il fallait apporter la pellicule chez un photographe pour qu’elle soit développées dans un labo. Parfois, il s’écoulait plusieurs mois entre la prise de vue et le tirage, si bien qu’en découvrant le résultat, on ne se souvenait même plus qui était sur le cliché ! Rien n’était instantané, à part le chocolat en granulés et le café en poudre ! Si tu étais fan de musique, pour écouter ton morceau préféré, tu devais attendre qu’il passe à la radio. Ou bien, tu devais aller acheter le disque vinyle dans un magasin spécialisé. Et si par malheur tu n’avais pas de magasins de disques près de chez toi, tu devais le commander sur le catalogue, ce qui supposait d’attendre encore plus longtemps…

Chacun ses doudoux ! quand je trouve que le monde va mal et qu’un fond de tristesse m’envahit, je cours chez Sauveur Saint-Yves et pour moins de quarante cinq euros et un peu plus d’une heure de consultation, ce thérapeute me redonne confiance dans l’humain. Je sais que cette série d’adresse aux adolescents ce que je ne suis plus depuis si longtemps et que j’ai déjà fait deux billets à propos de cette série (sur le « un » et le « deux« ) . Mais la période est franchement pas folichonne et donc je régresse avec une joie non dissimulée. D’autant plus facilement que Noukette et Jérôme se sont ligués pour avoir trouvé chez cette auteure leur dose de réconfort. Ils parlaient de la saison 6 mais peu importe, on y trouve toujours de quoi sourire et s’attacher aux personnages. J’aurais peut être dû acheter la six , car j’ai été un tout petit peu déçue. Le premier et le deuxième tome m’avaient complètement séduite, là, je suis un peu restée en dehors des récits et même des personnages que je connais trop bien maintenant. Ce n’est qu’une légère critique pour un ado cela sera parfait mais pour la grand mère d’un ado, il lui en faut sans doute un peu plus pour soulever le morosité ambiante.

Citations

Un bon sourire au début

Donc, mademoiselle Louane, qui vivait alors à Austin, Texas, avait consulté un thérapeute réputé qui déterminait en quelques séances quel était votre animal de soutien émotionnel, celui qui vous aiderait à traverser les inévitables épreuves de la vie. Dans le cas de Louane c’était le hamster, ce qui était sans doute préférable à l’hippopotame.

La vie

On choisit sans savoir, Gabin. Qu’est-ce que je savais de la psychologie avant de commencer mes études ? Trois fois rien. Qu’est-ce que je savais de ce que serait ma vie de psychologue ? Absolument rien. Et la femme que j’ai épousée ? Je ne la connaissais pas. Et le mariage, c’est quoi avant que tu sois marié ? Tu ne sais pas. En fait, tu embarques sur un bateau et après tu t’arranges avec la vague et le vent. Quand tu arrives au port, tu t’aperçois que c’est le voyage qui t’a fait ce que tu es, c’est pas si mal.

Encore un bon sourire

– Je vais m’engager dans la marine. 
Rien ne permettait de savoir si Gabin était sérieux ou s’ils déconnait.
– Tu es déjà allé sur un bateau ? Questionna à son tour Lazare. 
– J’ai fait un stage de planche à voile quand j’avais 11 ans. 
– Ça n’a rien à voir, gloussa Alice.
– Le mono m’avait dit que j’avais le pied marin, répliqua Gabin. On ne m’a jamais fait d’autres compliments depuis. Il conclut très fermement : 
– Je pense que c’est une vocation.

 

 

Édition Rouergue

 

Je dois cette lecture à Krol qui avait été très enthousiaste pour un autre roman d’Hélène Vignal, que je lirai à l’occasion celui-ci était à la médiathèque. Il se trouve que ce jour là il y avait une exposition qui va bien avec le thème du roman dont je vais vous parler. Il s’agissait de portrait de personnes âgées qui ont toutes en commun de se faire porter des livres car elles ne peuvent que difficilement se déplacer. J’ai adoré ces portraits :

Une exposition qui part à la rencontre de nos aînés…

 

De la même façon, j’ai beaucoup aimé le portrait de Jamie la grand-mère de la narratrice Louise. Cette femme qui passe son temps à soupirer, à ranger une maison ou rien de dépasse, à faire des mots fléchés et des sudoku saura-t-elle comprendre sa petite fille et s’ouvrir aux joies du camping. Parce que les vacances dont rêve Louise c’est de passer huit jours avec sa mère et son ami Théo à Bénodet. Rien ne se passe comme prévu, sa mère doit repartir travailler et Louise doit renoncer à ses vacances au camping. Or, Théo son ami homosexuel, a tout autant qu’elle besoin de ces huit jours loin de ses parents à qui il ne peut absolument pas parler de son homosexualité. Beaucoup de thèmes se croisent dans ce roman pour ado, mais qui peut facilement être lu par des adultes. La guerre d’Algérie, (c’est bizarre mais j’ai lu deux livres à la suite qui parlaient de cette guerre), la difficulté de se comprendre entre génération, l’homosexualité, mais surtout la façon dont une personne, ici Jamie, peut passer à côté du bonheur en s’enfermant dans des habitudes mortifères. Beaucoup d’humour dans ce roman, la scène où dans « la famille parfaite » du camping, les parents veulent persuader l’enfant que, puisqu’il aime les courgettes et les concombres « il doit aimer les cornichons » est très drôle. Je ne sais absolument pas si les ado aiment cet auteur mais je l’espère de toutes mes forces car elle parle de tout avec une légèreté et un sérieux qui fait du bien sans oublier son humour.

 

Citations

Les phrases d’ado que j’aime

Moi, je regardais un feuilleton américain en faisant la patate devant la télé.

Mon grand-père était-il un soldat sanguinaire ? Genre vétérans du Vietnam façon couscous ?

 

Quand elle repousse sa grand-mère

Ces phrases sonnent comme un mauvais sort. Je m’écarte comme si elle venait de me piquer avec un rouet empoisonné de sorcière. J’en veux pas, moi de sa vie compliquée. J’en veux pas de ses « jamais », des ses « tu verras », chargés comme des bombardiers. Je ne veux pas que la vie s’occupe de moi. Je veux m’occuper de ma vie toute seule. Sans subir, comme elle. Sans languir après des trucs qui n’arrivent jamais. Sans espérer que demain ça ira mieux. Sans attendre que les gens soient morts pour les comprendre.

Portrait très bien dessiné en une phrase

Elle s’éloigne, martiale,la bouche comme un smiley à l’envers, les joues qui pendent, l’œil noir, en poussant un soupir offensé.

 

Ça m’énerve beaucoup les romans qui ne durent pas le temps de mon trajet Saint-Malo Paris. Pourtant le TGV est de plus en plus rapide et être abandonnée après Laval et me sentir seule pour la fin du trajet cela me fait rager. J’étais bien avec ces trois jeunes danseurs. Ce n’est évidemment pas le roman du siècle mais cela décrit assez bien trois destins de jeunes adolescents français qui ont inscrit la danse classique comme leur unique passion. Cela m’a fait penser à une série gentillette venant d’Australie « Danse tes rêves ». Un doux moment de lecture, on peut cependant lui reprocher de ne pas vraiment faire comprendre les difficultés de cet art . Tout est lisse et agréable même si la vie de ces jeunes est comme pour toute vie d’adolescent un peu compliquée par le poids des conflits parentaux. Un roman qui devrait plaire à toutes les très jeunes filles qui se rêvent en tutu. Je l’avais remarqué grâce au billet lu sur « le bruit des pages« .

Citations

Bien vu !

Quand j’étais au collège, je regardais les autres ne pas me regarder.

Les classes de danse classique

Parce que, toutes, on mesurait moins de un mètre soixante-cinq, et que la directrice avait coché la bonne case en face de notre nom en observant nos trois dégagés-demi-plié-révérence, on se sentait exceptionnelle. Le problème c’est que très vite, trop vite, on s’est demandé laquelle de nous serait la plus exceptionnelle.


J’aime cette auteure et je sais que je lirai toute sa série. Marie-Aude Murial possède ce talent de nous faire partager la vie d’une grande partie des êtres humains de notre société à partir d’un point de vue précis. Un petit bémol, pour moi, on sent trop, dans ce récit, que l’on aura une saison 3, trop de choses sont en suspens, mais tant pis, je ne boude pas mon plaisir. J’aime bien passer mes soirées avec Sauveur Saint-Yves et son fils, Lazare que l’on voit un peu moins dans ce tome . Ce médecin, psychologue ordinaire donc extraordinaire, quand il arrive à rendre moins malheureux les gens autour de lui, inaugure un nouveau traitement « l’hamsterothérapie ».

Citations

L’ado à problèmes

Gabin zonait parfois sur « Word offre Warcraft » pendant six ou sept heures d’affiliés, de préférence la nuit. D’où ses absences scolaires, surtout en début de matinée. À partir de 11 heure, il se contentait de dormir en cours, la tête entre les bras. Les profs le laissaient en paix, désarmés par sa bonne gueule un peu cabossée, à la Depardieu jeune, et son regard inexpressif, qui le faisait passer pour plus crétin qu’il n’était.

L’horreur de Daesh

Racontée à la journaliste

Haddad avait 26 ans, elle était mariée à Youssef, professeur de violon. Peu après l’entrée des djihadistes, dans Mossoul le 10 juin, monsieur Haddad avait perdu son emploi, la musique étant interdite. Les hommes de Daesh avait marqué la maison des Haddad d’une lettre qui les désignaient comme chrétiens. Puis les nouveaux maîtres de la ville, circulant en pick-up dans les nouveaux quartiers chrétiens, avaient diffusés ce message par haut-parleur :  » Convertissez-vous, devenez sujets du Califat. Sinon, partez sans rien emporter.  » Refusant de se soumettre aux islamistes ;, les Haddad avaient bourré leur break. A la sortie de la ville quatre hommes les avaient fait ranger sur le bas-côté

Ils nous ont demandé de sortir du break. Ils ont pris tout ce qu’on avait dans la voiture . Puis on a pu partir…..

Racontée en toute confiance au psychologue

Elle lui raconta la terreur dans la ville, son frère Hilal, un adolescent d e 15 ans égorgé en pleine rue, la fuite dans le break, les hommes qui les avaient arrêtés et sortis de force de la voiture, le violon de son mari qu’ils avaient fracassé contre une pierre, car la musique est impie, les bijoux qu’ils avaient arrachés à ses mains, à son cou, la peur qu’elle avait eu d’être violée….

La mère abusive pauvre Samuel !

Madame Cahen, qui,était aux aguets, avait flairé quelque chose. son fils se lavait, il cirait ses chaussures

– Tu te fais beau ce matin, ricanait-elle ? « Elle » est de ta classe .

Samuel buvait son chocolat le matin, il mettait son linge sale dans le panier ?. Sa docilité même était suspecte. Sa mère entrait encore plus souvent dans sa chambre sans crier gare. Elle soulevait ses copies, ses cahiers, elle faisait du tri dans ses vêtements, elle cherchait elle ne savait quoi. Une lettre. Une adresse. Une photo. La trace d’une fille.

20160728_134325 (1)4
Comme vous le voyez, je n’ai pas résisté longtemps au billet de Noukette pas plus qu’à celui de Jérôme. Ces deux là quand ils vous promettent un bon roman qui fait du bien, vous pouvez y aller, ils sont rarement à côté de la plaque ! J’ai tout simplement adoré ce roman , je l’ai avalé en quelques heures et déjà, je rêve de lire la suite. Un psychologue originaire des Antilles soigne des gens mal dans leur peau et dans leur vie. C’est un bel homme noir dont le charme ne laisse pas indifférent les femmes. Il a une clientèle d’enfants et d’ados. Au retour de l’école, son fils, Lazare écoute les récits des patients. Cela permet à l’auteur de multiplier les points de vue sur le monde des gens qui vont mal aujourd’hui en particulier les adolescents. Nous avons le regard de Sauveur (beau prénom pour un psychologue) celui de Lazare son fils et aussi les propos des gens qui viennent le voir. C’est drôle, pétillant, triste souvent et tragique parfois.

La classe de CE2 de madame Dumayet fréquentée par Lazare vaut celle du célèbre petit Nicolas. Les cas suivis par Sauveur (et son fils) permettent à Marie-Aude Murail de mettre en scène des petits instantanés de notre monde contemporain. J’ai bien aimé aussi les maladresses de Sauveur avec son fils, lui qui sait si bien comprendre les souffrances des autres, a un peu plus de mal à voir celles de son enfant dans lesquelles il est impliqué, évidemment. Cela donne un sens à l’intrigue et au retour vers le drame de leur vie d’avant quand ils vivaient à la Martinique ce n’est pas la meilleure partie du roman . Autant les enfants et les ado sont passionnants autant certains adultes sont à la limite de la caricature.

C’est la raison pour laquelle je n’ai pas mis 5 coquillages. La raciste de service me semble sorti d’un roman de 4 sous, et le prof d’histoire dragueur et bedonnant (le père d’Océane) peu crédible. Le sel de ce roman ce sont les enfants et les ados qui nous le donnent et eux, pour peu que les adultes ne les écrabouillent pas complètement, sont prêts à vivre de toutes leurs forces. Je ne sais pas si cette auteure s’adresse à des ado ou à des adultes, ce que je sais, moi qui suis loin de cet âge là, c’est que j’ai eu l’impression de partager un moment la vie de gens plus jeunes et que Marie-Aude Murail me donnait, à travers les yeux compatissants de Sauveur et de son fils, des clés pour mieux les comprendre.

Citations

Les ambiances de classe comme si on y était

L ‘histoire intitulée « le loup était si bête » leur avait plu. Malheureusement, il s’agissait de faire maintenant l’exercice de compréhension numéro 3 page 42.

1/ Que nous apprend le titre du texte ?

2/ Ce conte fait-il peur ?

3/ Connais-tu des contes de Loup qui font peur ?

Paul dont l’esprit de concision faisait la charme répondit :

1/ Le loup il est bête 2/non 3/oui

Problème d’orthographe

Le mardi c’était le jour d’Ella, la phobique scolaire. Lazare avait eu quelques difficultés à obtenir des informations sur ce mal étrange car il avait d’abord tapé « fobic solaire » sur Google.

le sommeil des ados (je ne savais pas ça !)

Dans tous les cerveaux il y a de la mélatonine qui fait dormir, mais le cerveau des adolescents fabrique la mélatonine pas à la même heure que le cerveau des adultes. Alors le soir, ils n’ont pas envie de dormir. Mais le matin, si.

J’ai un petit faible pour Océane

Pour le proverbe du jour Madame Dumayet avait choisi. :« Après la pluie , le beau temps » . Qui sait ce que veut dire ? Oui, Océane.

Il faut pas oublier son parapluie.

Les enfants et leurs secrets

Les poule noire étranglée et le cercueil en boîte de chaussures étaient allés rejoindre le monde interdit aux enfants, dont les secrets s’échappent par une porte entrebâillée

20151218_095309Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard dans le thème découverte de l’Ouest américain.

3Seuls ceux et celles qui liront ce roman comprendront le gros plan sur la fermeture Éclair de mon jean. J’avais déjà lu un roman de cette auteure, « le temps des miracles » que j’avais beaucoup apprécié. Ces deux livres sont dans la catégorie « ado » mais peuvent être lus par un large public. À mon avis, celui-ci cible franchement un public jeune, ce qui lui donne un côté bien sympathique.on a parfois l’impression de lire une BD sans image. On part sur les routes du Far West, avec une fille à fort tempérament, pour arriver sur la côte Ouest. Bella Rossa est très belle, rousse grâce à son ascendance irlandaise, d’une énergie peu commune. Elle a des seins superbes, comme des pastèques dit-elle, et dans ce monde qui manque de femmes c’est loin de n’être qu’un avantage. Deux personnages haut en couleur l’accompagnent. Son père paralysé, boit sans arrêt, il crie sur sa fille et sur tous ceux qui s’occupent de lui. Et le plus important pour elle, Jaro, son homme qui n’est pas toujours un cadeau.

Ensemble, ils mèneront leur carriole sur les pistes des chercheurs d’or pour leur vendre des objets pour le moins variés. C’est donc l’occasion de revisiter le Far West avec tous ses dangers (dont la guerre) et des personnages parfois très peu recommandables, un pasteur pervers et lubrique, des fermiers qui lynchent un homme à cause de la couleur de sa peau, un voleur aidé d’un opossum, des femmes trop peu farouches au goût de Bella Rosa… C’est un récit simple et efficace en somme, une bonne distraction pour ceux et celles qui aiment les Westerns. Les personnages ne sont pas caricaturaux et le récit est enlevé. Si on considère que ce roman s’adresse a un public jeune, il est parfait, mais pour des adultes, il manque de profondeur.

Citations

Le tout c’est de trouver le client

Pour palper réellement ce magot, encore fallait-il trouver des clients ! Et, franchement, Jaro n’avait jamais rencontré personne qui eût besoin d’un coupe-œuf ou d’un épineur de raisins secs !

Un moment de grâce

 Et tout ça grâce à ta salle manie d’ouvrir ta braguette à tout bout de champ, s’exclama-t-elle en embrassant Jaroslaw avec fougue.
Dans sa fièvre spéculatrice, elle oubliait toutes les épreuves que Jaro lui avait fait endurer, les pincements affreux de la jalousie, les ravages causés à son cœur et à sa fierté. Elle oubliait les filles au gros derrière, les nuits de solitude à guetter le retour de son, amour, les douleurs qui lui transperçaient le ventre, tout.

SONY DSCTraduit de l’anglais par Marie-Hélène SABARD.

4Lu grâce aux conseils d’Electra tombée du ciel, j’aurais pu recopier son article car elle en parle très bien. Je l’ai lu rapidement en deux soirées et une matinée de farniente. Je me demande bien pourquoi ce roman est dans la catégorie « Ados », sinon parce que c’est un adolescent qui s’exprime, mais même les gens âgés peuvent être sensibles à la voix d’un jeune. Pour le cinéma, il n’y a pas ces différences, et les adultes vont souvent voir des films dont les héros sont des enfants ou des jeunes. Je rajoute que l’ado que je connais le mieux et qui est un très bon lecteur, préfère les romans de science-fiction à ce genre de livres trop réalistes pour lui. J’ai aimé la voix de Luke encore enfant mais si responsable qui essaie de survivre au deuil de sa mère. Tout pourrait être horrible pour lui, s’il n’avait pas le dessin pour le consoler de beaucoup de choses. De tout ? Non, pas de la bêtise et de la cruauté des enfants de son âge.

Luke et Jon doivent affronter les violences de la vie. Jon n’a que son amitié pour Luke, Luke lui a un père mais qui, au début du roman, est tellement ravagé par la mort de sa femme qu’il est incapable d’aider son fils. Ensemble, ces trois blessés de la vie arriveront, sans doute, à repousser les limites de la douleur et à se faire une vie avec des moments heureux. Aucun personnage n’est d’une pièce et même Luke s’en veut de certaines de ses conduites , mais c’est très agréable de lire un roman où des êtres faibles s’unissent pour trouver des forces. Tout est en mi teinte, et même les employés des services sociaux ne sont pas caricaturés. La maladie mentale de la maman (elle est bipolaire), l’alcoolisme désespéré du père : deux énormes fardeaux qui ne terrassent pas complètement Luke, il reprend confiance quand il voit son père se remettre à la sculpture, sans doute la création artistique réunit le père et le fils. Le style est agréable, simple bien sûr, car c’est un ado qui se confie, la construction du roman est habile car l’auteur distille peu à peu les dures réalité auxquelles Luke est confronté.

Citations

La peinture

Ça aidait de peindre. Si je regardais en arrière je vois que, même du vivant de maman, je peignais plus quand ça allait mal. quand les nuages s’amoncelaient sur elle et qu’elle commençait à partir en vrille, je peignais. Pendant l’orage – les longues et sombres journées de silence où elle s’enfermait dans sa chambre-, je peignais. Je dessinais et je peignais aussi quand elle allait mieux, quand tout était stable et calme, mais j’étais moins concentré. Ça ne drainait pas toute mon énergie, ça n’absorbait pas toutes mes pensées comme d’autres fois. Et, pour tout dire, eh bien, le tableau n’était pas si bon. il manquait de tension, j’imagine.

La violence des ados

C’étaient des frappes chirurgicales. Elles se produisaient dans les coins sombres, les couloirs tranquilles. Toujours quand il n’y avait personne aux alentours. Et toujours elles se concluaient par un crachat dans la figure. Jon disait qu’ils n’employaient jamais le couteau, mais à deux ou trois reprises on le lui avait montré. Juste pour qu’il sache : voilà ce qui t’arrive ; et voilà ce qui pourrait t’arriver.

La complicité des adultes

Des gosses criaient : « Bâtard ! » quand ils le croisaient dans le couloir. Et je voyais des profs sourire, ils étaient au courant de la blague, une petite rigolade, pas de bobo ; mais si ça arrivait quand ils étaient là, à leur avis ils se passait quoi quand ils n’étaient pas là ?