Une soirée cinéma comme je les aime ! Un film que je ne serais pas allée voir sans la rumeur des blogs de cinéphiles, leurs critiques favorables sont largement méritées : on n’oublie pas facilement la petite Mina. Elle décide de partir seule à travers Téhéran retrouver sa maison, puisque sa mère n’est pas venue la chercher à l’école.
La première chose qui m’a immédiatement séduite c’est la façon dont la ville de Téhéran nous apparaît : aucun reportage ne saurait la rendre plus présente. La petite croise, ou s’adresse, à des gens qui semblent ne pas être des acteurs, ils parlent d’amour, des difficultés de la vie de tous les jours, de la solitude, de la vieillesse. Rien n’est démontré, tout est allusion mais c’est autrement plus vivant et efficace qu’un film militant qui voudrait prouver que la vie en Iran est soumise à une répression qu’il faut à tout prix dénoncer. La petite est étonnante de détermination, je ne sais pas si c’est réel ou non mais tout à coup, elle décide d’être de l’autre côté du « miroir » et ne veut plus être filmée, elle est alors criante de vérité.
Véridique ou non (est ce encore du cinéma ?), le film tire une grande force de cet effet de renversement, nous sommes brutalement tirés hors de notre position de spectateurs et notre regard est totalement différent, nous aussi nous traversons le miroir et nous avons alors l’impression de vivre avec l’équipe du tournage. Comme eux nous sommes saisis par la difficulté de terminer ce film. Un spectateur nous a dit que Jafar Pahani était actuellement en prison dans son pays, c’est terrible qu’un si grand pays ne fasse pas davantage confiance à son intelligentsia pour l’aider à évoluer.
Nous étions 9 dans la salle de Combourg ce soir là, j’espère que ce film attire plus de spectateurs dans de plus grandes ville car c’est une œuvre à part qu’il faut voir.
La bande annonce
Un site (un peu sérieux mais intéressant) : Une fameuse gorgée de poison