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J’ai adoré ce roman. Et je ne peux pas douter de la réaction du club de lectrices. (et oui, nous n’arrivons pas à convaincre les Dinardais de nous rejoindre !) Ce roman a vraiment tout pour me plaire, une atmosphère : les lycées huppés de la Suisse dans les années 60, une intrigue bien ficelée : la vente de l’établissement dirigé par deux sœurs qui sont « tout » l’une pour l’autre, les failles secrètes de chaque personnage. Ce romancier que je ne connaissais pas, a un vrai don, celui de créer une histoire à laquelle on croit. J’ai poussé un ouf de soulagement quand le professeur d’allemand ose écrire la vérité « La guerre a pris fin mais tu es resté fasciste »au spécialiste d’Hölderlin qui en 1937 avait dit :

« Je ne vois pas comment tous ces juifs peuvent aimer Hölderlin. A moins que Hölderlin n’ai écrit des poèmes en yiddish ».

J’ai cru que Nadelman allait se contenter d’une lettre vague qui aurait permis à son collègue autrichien de faire comme si… il avait oublié. Tous les enseignants de cette vénérable institution ont des « petits » secrets, qui sont autant de moments émouvants et parfois très forts dans le récit. Une fois le livre refermé, je n’ai eu qu’une envie y retourner pour mieux savourer et aussi mieux comprendre chaque personnage. La fin est terrible. Bref un coup de cœur !

Citations

 Au moment de déclencher l’obturateur, il devait savoir ce qu’il faisait. Cela l’obligeait à maîtriser tous les paramètres (lumière, exposition, focale, choix du cadrage, et beaucoup d’autres) mais aussi à se prendre en main, à se saisir. Il avait alors le sentiment de former un tout, d’être lui-même, et cette sensation lui procurait un bien-être inouï.

 

 

Je lisais cette phrase …d’Appelfeld. « Une blessure écoute toujours plus infiniment qu’une oreille »

-et ?

Il lui sourit :

A l’institut, on vous sait blessée, alors on partage. Et nos souvenirs nous paraissent plus légers.

 

Souvent je me dis : les internes de l’institution, ils sont éduqués, ils sont riches, ils sont ceci, ils sont cela. Mais on les a mis de côté ! Et qui les a mis de côté ? Qui ? leurs parents ! Pas la vie. Pas la guerre. Pas la misère.

 

C’est ça, la calligraphie ! On écrit avec tout le corps ! Tous les muscles ! Même les orteils sont tendus, je vous jure. Au début, on va très lentement. Et puis, d’un coup, le trait trouve son chemin, il part, il part, il ondule, il danse…

 

Interview de l’auteur

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