J’ai lu chez Jérôme une critique d’un roman que j’ai eu très envie de lire « Concerto pour la main morte », ma médiathèque ne l’a pas encore reçu mais cela m’a permis de découvrir avec grand plaisir (surtout au début) celui-ci , dont le sujet est : Paris lors de la construction de la tour Eiffel. Cela me donne encore plus envie de lire les autres romans de cet auteur qui dégage une grande énergie positive. Si j’ai bien aimé ce roman, je ne sais pas si d’autres l’aimeront. Ce qui m’a plu c’est le talent avec lequel Olivier Bleys fait vivre Paris en 1889. Malheureusement, les différentes intrigues, sentimentales et policières sont moins intéressantes. Encore que…. si on accepte d’y voir un pastiche des romans d’aventure de la fin du XIXe et du début du XXsiècle, on prendra un certain plaisir. On retrouve, en effet, du Rouletabille et du Arsène Lupin dans les personnages d’Armand et de son ami Odilon.
La construction de cette tour, si symbolique de notre capitale et de la France, fut l’objet de bien des controverses et même de haine. Les artistes la trouvaient le comble du mauvais goût et signèrent moult pétitions pour qu’elle ne sorte pas de terre ou au moins qu’elle soit démolie après l’exposition universelle de 1900. Si Maupassant venait déjeuner au deuxième étage, ce n’était pas tant pour profiter de la vue, mais plutôt selon ses propres mots « parce que c’est le seul endroit de Paris où la vue n’est pas gâchée par la Tour ».
La France se remet de la guerre de 70 et de la Commune, une partie de la population est dans une misère terrible. Ainsi de multiples petits métiers pour éviter de mourir de faim fleurissent dans la capitale, du vendeur d’asticots, à la trieuse de crotte de chien, au récolteur et vendeur de toiles d’araignées, tout ce monde regarde avec scepticisme cette tour de 300 mètres de haut s’élever au dessus de leur ville.
L’intrigue étant un peu faiblarde le roman semble parfois un prétexte pour nous apprendre des petits détails de la vie au début du siècle. C’est une reconstitution vivante et enlevée, bien dans un esprit français,. Je l’ai lu comme je regarde ma série culte : Mad-Men, non pour l’intrigue mais pour l’exactitude des détails. Saviez vous qu’à l’époque les Bretonnes vendaient leurs cheveux pour embellir « les cocottes » de la capitale. Aujourd’hui ce sont les Chinoises ou les Indiennes, la pauvreté a changé de continent !
Citations
Portrait d’un homme petit uniquement par la taille
Au premier coup d’œil on était frappé par sa petite taille , aggravée encore par la voussure des épaules : sans être un phénomène d’allongement, Armand le passait d’au moins une tête – ce qui laissait Eiffel, pourtant en chapeau, à la hauteur de son sternum. Par quel hasard un homme si court combinait-il des édifices si importants ? Le viaduc de Garabit, celui de Porto, à présent la tour de 300 mètres ! » Il compense … » , supposa le garçon.
Les inventions
Alors c’est ça votre téléphone ? lançait Armand quand se manifestait l’étrange appareil. Il sonne et vous répondez ? Un valet fait de même ! «
J’aime cette phrase, on dirait un sujet du bac
La science a besoin d’intuition, comme l’art a besoin de discipline.
Je me souviens d’une sortie analogue d’Umberto Ecco à propos du téléphone portable
Alors c’est ça votre téléphone ? lançait Armand quand se manifestait l’étrange appareil. Il sonne et vous répondez ? Un valet fait de même ! «
Voir le sommet de la tour
La différence entre l’homme et l’animal n’est pas seulement que le premier va debout quand le seclnd va sur quatre pattes, elle est aussi que l’homme scrute le ciel quand la bête regarde la terre.
Méthode de construction
Suivant la méthode Eiffel, chaque pièce était présentée avec les trous déjà percés et deux tiers des rivets posés, tel un élément de Meccano qu’il suffisait de mettre en place et d ‘ assujettir, et qu’on pourrait pareillement démonter. Grâce à la relative légèreté des poutres – aucune ne dépassait trois tonnes-, quelques heures et quelques hommes suffisaient à l’opération. Ce chantier titanesque, rival pour les dimensions de celui des pyramides, ne devait jamais réunir plus de deux cent cinquante ouvriers.
Petits détails
Armand jouait avec les ustensiles posés sur la coiffeuse : les chignons postiches, les bandeaux, les rouleaux, les fausses nattes en vrais cheveux de Bretonne…
Je l’ai lu quand il est sorti en poche, j’avais beaucoup aimé !
J ai aimé mais avec des réservés sur l enquête policière.
» le roman semble parfois un prétexte pour nous apprendre des petits détails de la vie au début du siècle » : c’est ce que je n’aime pas dans les romans historiques ratés et qui m’a agacée dans celui-ci. De longs tunnels didactiques plombent le reste malheureusement…
Cette remarque montre les limites de ce roman, mais je l’ai lu sans déplaisir
Je retiens plutôt celui qui était conseillé par Jérôme.
Je le lirai avec plaisir moi aussi.
« parce que c’est le seul endroit de Paris où la vue n’est pas gâchée par la Tour ». Valable aussi , plus tard, pour la tout Montparnasse
Psst c’est Garabit
Je vais corriger mais en ce moment je n’ai que mon téléphone ce n’est pas toujours facile.
Pas lu celui-là mais j’aime beaucoup cet auteur. Je te conseille « Haut Vol », son dernier roman, excellent lui aussi. Et il en sort un nouveau fin août ;)
Ce sont tes conseils qui m’ont conduite vers cet auteur. Les remarques de Sandrine me semblent très justes, sans que cela ne m’enlève le plaisir de lecture.
J’ai bien aimé « concerto pour la main morte », alors pourquoi ne pas poursuivre par celui-là
Il m’a bien plu mais je pense que celui dont tu parles est encore meilleur, un auteur à suivre donc.
Il a écrit beaucoup de romans, je vais noter son nom et je verrai si je le croise à la bibli ! J’aime bien l’histoire avec un grand H et évidemment Mad Men .. culte !
Je vais lire d’autres livres de cet auteur , car semble-t-il celui-ci n’est pas son meilleur , et déjà j’ai bien apprécié.
Même s’il n’y a pas vraiment d’intrigue, je note car la période me passionne !