Édition Gallmeister, 280 pages, , juillet 2024.
Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Voilà donc un pur polar, sur Luocine, et c’est toujours mon club qui me conduit à de telles lectures. Je dois dire que j’ai compris pourquoi ce genre de livres peut trouver un public : vite lu, vite oublié mais on s’amuse pendant la lecture. Et puis challenge supplémentaire pour moi, je dois savoir rédiger un billet sans vous dévoiler l’intrigue pour ne pas nuire au suspens, sans quoi je crains de perdre d’un coup tous mes abonnés !
Je peux vous dire ce que j’ai trouvé amusant : nous sommes dans un roman où tout s’imbrique . Le récit a pour cadre une librairie spécialisée en polars, l’enquête est menée par des policiers mais aussi par des spécialistes de romans policiers et surtout le libraire, le roman fourmille d’ allusions à tous les auteurs du genre et sont autant d’indices pour comprendre l’intrigue principale, et finalement comme chez Agatha Christie la solution était là sous nos yeux, enfin presque.
Amusant aussi, les rapports du libraire, ex-professeur de mathématiques , converti en libraire, il doit rester aimable avec des clients qui ne sont pas faciles à satisfaire . Comme cette femme qui veut le roman policier, dont on a parlé hier à la télévision, dont la couverture est jaune (comme presque tous les polars en Italie) , celle qui veut offrir un livre à une personne qui n’aime pas lire, et tous les clients qui se trompent sur les titres ou le nom des auteurs, comme celui qui cherche « le chien de basketville » …
Le titre vient des deux chats qui vont devenir célèbres et aider à la vente de livres. Le personnage principal, le libraire est fort sympathique, il a démissionné de son métier de professeur car il s’en était violemment pris à un homme qui battait sa femme et son fils. Il est amoureux de la policière qui lui préfère son ami de toujours. Je pense que cela constitue un trio que nous reverrons dans d’autres enquêtes.
Je suis très contente de moi car je ne vous ai rien dit de l’intrigue, mais je ne sais pas si je vous ai donné envie de lire cet Agatha Christie italien dans le monde contemporain, à vous de me le dire.
Extraits
Début
Une tornade dans le salon n’aurait pas fait autant dégâts. Voilà ce que disait Lucia Castangia devant le chant de bataille qu’était devenu son appartement. Le visage blême elle regarda autour d’elle à la manière d’un soldat rescapé d’une embuscade ennemi. Sous le choc, elle contempla le sol jonché de chips et de popcorn comme autant d’étuis de cartouches, les bouts de gâteaux écrasés sur la table et les meubles, les jouets piétinés impitoyablement, les éclaboussures de sodas sur les murs semblables à des marques de sang, les ballons de baudruche agonisant, les paquets cadeaux sauvagement éventrés et les canapés apéritifs répandus dans tous les coins. Elle dressa la liste des victimes civiles innocentes : vases détruits, cadres fracassés et plantes torturées. Un véritable carnage.
Début de l’intrigue policière. Un choix diabolique.
– Je suis ici pour tuer soit ta femme soit ton fils.La famille Vinci blêmit.– Soit elle … soit lui, répéta-t-il, on faisant passer le canon du pistolet de Lucia à Lorenzo. Tu as une minute pour me désigner qui. Une fois le temps écoulé, je les tuerai tous les deux et je te laisserai la vie sauve. Ensuite je m’en irai et tu ne me reverras plus jamais.
Ah tiens, je viens tout juste de terminer La septième lune du même auteur. J’avais vu qu’il publiait un cosy mystery et je me demandais ce que cela pourrait donner. Je suis donc fixée et convaincue.
ah super ! j’ai réussi enfin à tenter quelqu’un!
Tu t’en sors brillamment ! J’ai bien envie de le lire : du cosy mystery par Pulixi, avec ou sans chats, je suis preneuse.
« brillamment » faut pas exagérer , j’ai fait de mon mieux , mais vraiment les polars ce n’est pas trop mon truc, pour ce roman je pourrai dire « ma tasse de thé! »
par rapport aux deux autres celui ci est vraiment indigent
je n’ai donc pas réussi à te tenter ! moi j’ai passé un bon moment mais je l’ai déjà oublié
C’est un auteur que l’on voit de plus en plus un peu partout il me semble, que j’ai envie de découvrir, mais j’ai lu quelque part qu’il pouvait vite tomber dans le glauque. Si c’était le cas dans ce titre, je crois que tu l’aurais signalé !
pour ne pas être glauque celui-ci ne l’est pas, tu peux le ire autour d’un thé à la Thalassa de Dinard ou dans un salon de Saint-Lunaire , c’est dire …
Aie Dominique casse bien l’affaire! J’en ai commencé un, de l’auteur, mais était ce une autre série? En tout cas j’avais abandonné (donc, chère luocine, tu peux divulgacher les polars )(heu non)
non je ne divulgâche pas, je me force et j’y arrive presque!
L’auteur a de nombreux fans, dont je ne fais pas partie… J’avais commencé L’île des âmes, dans un tout autre genre, dépourvu d’humour et bourré de clichés : des meurtres rituels, deux policières que tout oppose (surtout leur vestiaire abondamment décrit), un vieux dossier qui s’avère lié aux meurtres susnommés…
décidemment je n’arrive à convaincre personne !
J’avais beaucoup aimé ses deux premiers polars traduit. Celui-ci ne me tente pas.
ah zut j’ai donc raté mon coup , mais méfie toi de mon billet je suis une très mauvaise juge pour les romans polars.
Ce choix diabolique me rappelle celui, horrible, dans Le Choix de Sophie, un livre que je n’ai jamais pu oublier ! Ici, je pense que c’est plus léger… ou en tout cas tu parles d’amusement… mais tout de même le livre commence très fort. Tu piques ma curiosité ! Et effectivement tu n’as rien révélé ! Bref ! Si je le trouve en bibliothèque…
et dire que j’ai déjà complètement oublié l’intrigue ! oui le choix est terrible mais bon c’est un roman policier il y a donc une explication à tant d’horreurs contrairement « au choix de Sophie » qui m’a aussi tellement marquée ou le sadisme est gratuit juste le plaisir de faire souffrir un être sans défense.