L’humanité s’est-elle arrêtée à Auschwitz ? Voilà la question que pose ce livre tout en essayant de faire revivre Jan Karski, héros de la résistance polonaise qui a tout fait pour prévenir les alliés de l’extermination des juifs dont il avait été le témoin. Pour lui, comme pour l’auteur Yannick Haenel, les alliés ont reçu l’information . Pour des raisons peu avouables, ils ont préféré laisser faire.L’auteur pense même, que le procès de Nuremberg, a permis aux alliés de se donner bonne conscience face à leur propre inaction.
Citations
Propos du responsable du Bund en aout 1942
Les Alliés gagneront la guerre dans un an, dans deux peut-être, mais cela n’apportera rien aux Juifs parce qu’ils n’existeront plus.
Vision de Jan Karski dans le ghetto de Varsovie
Au milieu de la rue, deux adolescents en uniforme des jeunesses hitlériennes. Leurs cheveux blonds brillent au soleil, note Karski. Visages ronds, joues roses, ils bavardent joyeusement. D’un coup, le plus jeune sort un revolver de sa poche. Ses yeux cherchent une cible. Il a, dit Jan Karski, la « concentration amusée d’un gamin à la foire ». Les yeux du garçon s’arrêtent sur un point qui échappe à Jan Karski. Il lève le bras, vise, on entend la détonation, suivie d’un verre brisé, et du cri d’un homme. Joie du garçon, l’autre le congratule. Puis ils continuent leur chemin.
Propos que Yannick Haenel prête à Jan Karski
Le jour où j’ai entendu la phrase de Sartre ; « Tout anticommuniste est un chien » j’ai eu envie de vomir. Je me suis demandé si, pour Sartre, et pour la bonne conscience occidentale, les insurgés de Varsovie étaient des chiens ; si mes camarades exécutés dans le forêt de Katyn étaient eux aussi des chiens…
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