Traduit du danois par Monique Christiansen.
Deuxième participation à Masse critique de Babelio. J’avais choisi ce livre à cause du titre, Pour qui sonne le glas et Le vieil homme et la mer ont marqué mon adolescence. J’ai donc pensé que ce roman me ferait découvrir un peu plus Hemingway. Ce roman d’aventure policière a pour cadre Cuba aujourd’hui : la fin de la dictature castriste n’est guère réjouissante.
En lisant je pensais à tous les touristes célèbres où non, qui aiment aller à Cuba, peuvent-ils ignorer l’autre côté du miroir qu’on tend aux étrangers pour qu’ils ne voient rien des difficultés de ce pays ? Leif Davidsen nous fait découvrir la réalité cubaine à travers les yeux d’un professeur d’espagnol danois. Celui-ci a rencontré en Floride un exilé cubain qui lui demande de remettre une lettre à sa fille qui a choisi, par amour, de vivre Cuba.
De là une aventure où se mêlent l’amour, la mort, la trahison, la CIA et … Hemingway. Je ne peux pas dire que ce roman m’a passionnée, je ne serai peut-être pas allée jusqu’au bout si je ne l’avais pas reçu grâce à Masse critique. Il y a pourtant tous les ingrédients qu’on attend dans ce genre de roman. Le héros mal dans sa peau, la description du climat et de la végétation, le choc des civilisations latines et nordiques, le problème de l’immigration clandestine et notre bonne conscience, l’horreur des tyrannies finissantes, les scènes d’amour avec des belles femmes cubaines, et des manuscrits d’Hemingway.
Mais, je n’ai à aucun moment été prise par un effet de suspens, il faut dire que je ne lis pas souvent de romans policiers, je ne suis donc pas la meilleure juge. J’ai été gênée par ce personnage à qui il arrive des aventures extraordinaires et qui semble tout accepter. Je n’ai pas trouvé ses réactions crédibles face à la mort ni en amour. À l’opposé, les pages consacrées à la fuite en mer sont très prenantes et on a l’impression que l’auteur sait mener un bateau même par mauvais temps
Citations
Sentiments cubains
Comment peut-on avoir des sentiments aussi violents ? Pour être en vie, il faut pouvoir éprouver la douleur comme la joie. Tout ne doit donc pas ressembler rien qu’à un jour où le temps est gris.
Bonne conscience
Je suis reparti, l’esprit étrangement élevé par cet évènement, par le fait que la réalité américaine ressemblait à ce que l’on voit à la télé, et j’ai pensé banalement que le monde était étrange. C’est le fait d’être né en un lieu du globe qui décide si l’on devra résoudre des problèmes existentiels au sens le plus pur du terme, ou ne faire face qu’à des défis normaux, que tout individu raisonnable peut résoudre dans une société moderne tournée vers le bien-être, comme l’aurait dit mon père…
Absence de volonté du personnage principal
Je ne me sentais pas spécialement parfait comme espion … pas spécialement à mon aise, en fait mais la route était tracée, et j’avais résolu de la suivre.
Cuba
La Havane était l’endroit le plus pauvre que j’ai vue de ma vie, et l’un des plus éhontés, où même les gardiens du musée national des perfections de la révolution mendient de la petite monnaie … les jeunes filles de couleur, nombreuses et ravissantes, qui semblaient s’offrir à tous les hommes, quel que soit leur âge ou leur physique. Circuler seul à La Havane, c’était comme aller et venir dans le plus grand bordel en plein air du monde.
Le Danemark
En surface tout avait paru normal, parce que c’était obligatoire dans la province danoise, mais nous étions une famille qui fonctionnait assez mal. C’est sans doute plus répandu qu’on ne le croit si l’on ne se borne pas à regarder un vernis flatteur.