Édition la cosmopolite stock. Traduit de l’italien Anita Rochedy
Un roman très agréable à lire, comme un grand bol d’air pur dans la haute montagne. Cet écrivain sait rendre hommage aux paysages qu’il aime tant. Surtout n’attendez pas trop d’histoire de loups car s’ils sont présents dans ces montagne et dans le roman, ils ne sont pas les personnages principaux. L’auteur écrivain se met en scène dans un restaurant où il fait la cuisine « Le festin de Babette » en hommage à la nouvelle de Karen Blixen qui a inspiré à Gabriel Axel un film que je revois de temps en temps toujours avec le même plaisir. Il va rencontre Sylvia avec qui il aimera faire l’amour, mais ce n’est pas non plus le sujet principal du roman, aucune histoire n’est vraiment menée jusqu’au bout ; c’est ce qui m’a empêchée de mettre cinq coquillages au roman. Un peu comme dans la vie, on croise des gens que l’on aimerait mieux connaître, parfois aussi mieux aider mais cela ne se fait pas car nous suivons une autre route. Fausto aimera Sylvia, mais il n’est pas sûr qu’ils restent ensemble, il aidera un montagnard après un accident et nous apprendrons que cet homme a été le mari de Babette (c’est ainsi que l’on surnomme la propriétaire du restaurant) et qu’ils ont eu une fille ensemble, mais rien de plus.
Le vrai sujet de ce roman, c’est l’imbrication de la vie de ces personnages dans une nature qui domine tellement les hommes. Seuls les loups sont réellement libres dans ces montagnes, c’est peut-être le sens du roman.
Un roman qui permet d’oublier le quotidien grâce à ce que la montagne peut apporter aux hommes en quête de beauté liée à l’effort pour y accéder.
Le vrai sujet de ce roman, c’est l’imbrication de la vie de ces personnages dans une nature qui domine tellement les hommes. Seuls les loups sont réellement libres dans ces montagnes, c’est peut-être le sens du roman.
Un roman qui permet d’oublier le quotidien grâce à ce que la montagne peut apporter aux hommes en quête de beauté liée à l’effort pour y accéder.
Citations
Une avalanche.
Sylvia retourna alors sur la terrasse pour tenter de voir les avalanches. Elle observa les montagnes face à elle, l’envers, exposé au nord, de Fontana Fredda. Elle réentendit le grondement, l’effondrement, même s’il était plus bas que le premier, et aperçut un souffle de neige contre les rochers. Puis un autre sur une paroi, comme une cascade. Un peu partout la neige s’éboulait, dans les endroits où la pente était trop raide où ceux où elle s’était trop accumulée, elle dévalait en suivant les reliefs de la montagne, ses à-pics et ses glissoires puis faisait halte plus bas. Au bout d’une minute, Sylvia vit une vraie avalanche se détacher dans un couloir. Elle remarqua d’abord l’éclair puis, avec un temps de retard, le coup de tonnerre lui parvint, long et profond. On ne pouvait l’entendre sans éprouver une once d’angoisse. La masse de neige dévala longtemps, se gonfla en s’enroulant et en charriant celle qui était sur son passage, et quand elle finit par s’arrêter elle laissa sur le flanc de la montagne une tache sombre, comme un mur dont le plâtre serait tombé.
La fin de l’hiver .
En cette fin de saison, la neige cédait déjà vers midi, après quoi, elle se transformait en bouillasse : il lui semblait qu’elle suppliait qu’on la laisse retourner à l’état liquide, baigner la terre et ruisseler au bas de la vallée.
Milan.
Sur la place du quartier, des coursiers péruviens allaient et venaient, des Arabes désœuvrés étaient assis à des tables dehors, des Africains grands et minces attendaient de récupérer leur linge devant les laveries automatiques. L’humanité était comme la forêt, pensa-t-il plus on descend en altitude et plus elle se diversifie.
La santé des montagnards.
L’état de santé général de monsieur Balma pouvait être qualifié de catastrophique. Il avait un foie d’alcoolique et les artères épaissies et bouchées, il pouvait faire une ischémie à tout moment, ou pire encore. Il n’avait pas vu de médecin ni fait d’examen sanguin depuis des années. Des histoires de montagnards.Il enchaîna sur le pluriel, commença à parler d’ « eux » au lieu de « lui », et dit : Vous savez comment ils sont faits. Avec ce qu’ils mangent, à cinquante ans ils ont plus de gras que de sang dans les veines. Et ils vont pas changer leurs habitudes pour autantÀ croire qu’ils attendaient l’inévitable.
Changement de population dans les refuges.
À midi, le refuge était un chassé croisé de gens qui partaient et qui rentraient. Fausto a reconnu le salon, les photos d’époque au mur, l’odeur de cuisine et de transpiration et de vieilles boiseries. Quelque chose d’autre avait changé depuis son enfance. Avant, il ne voyait que des hommes d’âge mûr, parlant italien ou français ou allemands, et tous les panneaux étaient traduits dans les trois langue du mont Rose. Désormais le refuge était rempli de jeunes gens, la même humanité qu’on aurait pu trouver dans les grandes métropoles du monde, et les panneaux étaient tout simplement passés à l’anglais.
Hum, pas sur que j’accroche…
Et pourtant en montagne il faut être bien accroché (blague!)
J’avais bien apprécié Les huit montagnes… repartir dans les hauteurs avec Cognetti, pourquoi pas ?
Je sais que j’avais vu cet auteur sur les blogs mais je n’avais pas noté où.
Très joli livre de l’écrivain italien si amoureux de ses chères montagnes. A propos un film adapté des Huit montagnes sort ces jours-ci. Mais Cognetti évoque aussi très bien la grande métropole du Nord, Milan.
Merci de cette bonne idée je pense qu’au cinéma cela peut être superbe.
J’ai vu l’annonce du film, qui m’a rappelé Les huit montagnes, et donné bien envie de un autre roman de l’auteur !
Le film s’appelle comment ? Les huit montagnes ?
Oui, Les huit montagnes, et il est présenté au Festival de Cannes.
Je n’ai lu qu’un seul titre de l’auteur et ça fait belle lurette que je veux m’y remettre…
C’est un auteur qui fait du bien
C’est un roman qui se lit agréablement mais c’est une déception pour moi, il est inférieur à ses précédents (« Huit montagnes » et encore plus « le garçon sauvage »). Il a tendance à se répéter.
le problème avec les auteurs qui publie un excellent roman c’est qu’ensuite il est difficile de rester à niveau, j’ai aimé ce roman mais …mon souvenir des 8 montagnes était tel que j’ai été un rien déçu mais bon je suis très difficile
visiblement je me dois de lire « les huit montagnes »
je le ferai un jour ….
Je n’ai pas lu les « 8 montagnes » ce qui m’a sans doute permis d’apprécié davantage « La félicité des loups ». L’auteur procède par petites touches. Je crois que ce n’est pas l’intrigue qui compte le plus mais les images, les odeurs, les sensations. j’ai parfois pensé au roman de montagne de Jean-Christophe Rufin, « Les Flammes de Pierre ».
Moi non plus je n’ai pas lu « huit montagnes » mais les commentaires m’ont donné envie de le lire.
L’été dernier, j’ai lu « Les huit montagnes) de cet auteur, et j’avais beaucoup apprécié cette lecture ! Donc pourquoi pas ce titre ?!
C’est visiblement moins bien que « huit montagnes » que je lirai un jour.
Que l’histoire ne soit pas vraiment menée jusqu’au bout m’arrête un peu
Je crois que son précédent roman fait plus l’unanimité mais je ne l’ai pas encore lu.
Rebonjour Luocine, j’avais aimé huit montagnes du même. Je constate que la montagne est Le personnage essentiel de ses livres. Bonne journée.
il faut vraiment que je lise ‘8 montagnes »
En fait, Paolo Cognetti évoque la vie en montagne, sans fioriture. Il montre bien que le « retour à la nature » n’a rien d’idyllique car partout les difficultés sont les mêmes : aimer et être aimé, construire sa vie et être libre. Peut-être que, toutefois, cette montagne magnifique, ces paysages, aident à cela. J’avais bien aimé ce roman.
Bon week end.
Je suis tout à fait d’accord avec votre commentaire.