Ce livre reçu en cadeau, m’a vraiment intéressée. Je n’en fais pas un coup de cœur pour des raisons qui lui sont reprochées par son éditeur à l’intérieur (en effet c’est un roman qui raconte entre autre la création d’un roman qui s’appelle « l’Anomalie »), son éditeur lui reproche le trop grand nombre de personnages, et je suis d’accord on se perd un peu et il faut vraiment s’accrocher pour suivre tous ces destins . Il est temps que je vous raconte un peu l’histoire sans pour autant divulgâcher le suspens . (Tâche au combien délicate, surtout pour moi qui adore commencer les romans par la fin … ) Tous les personnages ont un point commun : ils ont pris un vol Paris- à New-York et ont été victimes de turbulences absolument catastrophiques et tous ont cru en leur mort prochaine. Mais ils ont finalement bien atterri. Surtout ne cherchez pas, comme je l’ai fait, un lien entre tous ses gens, il n’y en pas. On commence donc par connaître la vie d’un tueur, puis celle du de l’écrivain Victor Miesel qui écrit le roman « l’anomalie » et ainsi de suite avec sept autres personnages. Et puis … le même avion revient sur terre quelques mois plus tard … avec les mêmes personnes à bord. C’est là que le roman devient passionnant même si c’est un sujet très traité, il l’est ici de façon originale : comment l’humanité réagirait à un phénomène qui dépasse notre raison. Les débats entre les scientifiques, les philosophes, les religieux sont très bien menés et le lecteur se demande alors ce qu’il aurait pensé et comment il aurait agi s’il avait eu un quelconque pouvoir. L’auteur pour rendre le questionnement plus vivant imagine que c’est un phénomène qui s’est déjà produit en Chine. Evidemment les Chinois ne se sont pas embarrassés de considérations humanitaires, ils ont fait disparaître le deuxième avion et tous ceux qui étaient dans cet avion. Aux États-Unis, on a plus de scrupules et commence alors une autre partie du roman : la confrontation de ces revenants avec eux-mêmes . Je ne peux pas vous raconter la suite sinon vous ne viendrez plus sur Luocine .

J’ai toujours un peu de mal avec le genre science-fiction mais j’apprécie aussi que l’on me confronte à des interrogations qui me font sortir de mes pensées ordinaires. Hervé Le Tellier croque assez bien les défauts de notre époque. Mais il reste que ce roman avec tous ces personnages m’a un peu perdue en route.

J’ai lu et bien aimé de cet auteur Toutes les familles heureuses, un peu moins Assez parlé d’amour

 

Citations

Une rupture

Peu à peu, face à l’exaltation d’André, à ces bras qui veulent l’enserrer , à ces baisers qui lui infligent à tout instant devant ces amis à qui il veut absolument la présenter, comme le butin d’une bataille qu’il aurait gagné, elle recule. Pourquoi les chats qui attrapent les souris refusent-il de les laisser vivre ? Elle n’était pas disposée à un tel envahissement, elle aurait voulu moins d’impératif, un engagement plus lent et plus serein. L’avidité de ses mains d’homme l’effraie, leur convoitise oppressante interdit à son propre désir de naître.

Patriotisme

À Guantanamo, on avait bien balancé des tranches de jambon dans les cages. Des ordures seront toujours trouvé refuge dans le patriotisme.

Le racisme aux USA

Elle discerne dans le rictus de Prior cet indicible du Sud qu’il porte sur lui, ces signes et ces nuances symboliques qui imprègnent toutes les relations raciale, elle reconnaît cette posture spontanée qui autorise une riche dame blanche aux cheveux bien mis à offrir à son chauffeur noir le plus radieux des sourires, un sourire d’affection écrasant où se déchiffre son impérieuse certitude de l’infériorité naturelle de ce petit- fils d’esclave, ce sourire empoisonné qui n’a pas bougé d’un pouce depuis « Autant en emporte le vent » et que toute son enfance Joanna a vu se dessiner sur le visage poudré des clientes blanches de sa mère couturière.

L’âge entre amants

La différence d’âge rendait tout invraisemblables. Jeanne, sa fille, aura bientôt l’âge de Lucie. Voici peu, il a demandé à une femme, pour rire. Voulez-vous être ma veuve ? La veuve putative n’avait pas ri. Et pourquoi ses compagnes sont-elles désormais si jeunes ? Ses amis vieillissent avec lui, mais pas les femmes qu’il aime. Il fuit, il a peur. Il peut dîner avec la mort à venir, mais ne parvient pas à coucher avec.

 

20 Thoughts on “L’Anomalie – Hervé LE TELLIER

  1. keisha on 16 août 2021 at 08:30 said:

    Je ne me suis pas trop tracassée, je me suis laissée porter par l’histoire et l’auteur.

  2. Un livre qui m’a bien intéressée, sans que ce soit un coup de coeur…

  3. Je viens de le lire et j’ai bien aimé, surtout la première moitié, bien qu’il y ait des passages fort intéressants dans la seconde…

  4. Je suis impatiente de le lire, je crois vraiment qu’il me plaira.. je prévois de prendre quelques notes en cours de lecture pour m’y retrouver !

    Par rapport à la problématique que tu évoquais en commentaire sur mon blog -sur l’impossibilité de t’abonner- il faut que je creuse : j’ai bien eu un message de blogger m’informant qu’à partir de fin juillet, il n’y aurai plus d’envoi de mail vers les abonnés, et la solution proposée ne m’a pas paru très claire…

    • Alors que nous aimons bien l’une comme l’autre aller sur nos blogs respectifs nous avons quelques problèmes de communication : moi je n’arrive pas à recevoir tes nouveaux billets sur ma boîte mail, et lorsque tu postes un commentaire sur le mien je dois l’accepter avant qu’il n’apparaisse. Et en ce moment il y a beaucoup de monde autour de moi. Ça ralentit mon temps de réaction.

  5. le livre connait un joli succès mais pour autant je ne suis pas vraiment tentée
    la science fiction pour m’attirer doit vraiment m’emporter loin

  6. Je ne suis pas tentée du tout par cette lecture ; par contre je viens de terminer « toutes les familles sont heureuses » qui m’a beaucoup intéressée. C’est un récit autobiographique.

  7. J’ai adoré ce roman ! Tellement drôle et intelligent. Bien sûr, il y a pas de personnages, et parfois j’étais un peu perdue, mais qu’importe … Je me suis laissée prendre par le tourbillon et la tonalité parodique m’ a vraiment fait sourire ( le scène du tueur avec son « double » ou le couple de scientifique qui doit sauver le monde …). La thématique des retrouvailles avec « soi-même » est traitée de manière plutôt jubilatoire.

  8. Rhôô, j’ai posté 2 fois un commentaire hier, et on dirait qu’il n’est pas passé !! Non qu’il était particulièrement pertinent.. j’ai l’intention de lire ce titre qui je pense, me plaira, mais j’ai prévu la prise de notes aussi !

  9. Pareil que toi. Je n’ai pas été convaincue et j’ai mis 3.5 étoiles. J’ai trouvé que les choses étaient trop simplifiées et systématiques, pour le fond comme pour la forme. Bref, je n’ai pas admiré et je les ai trouvés peu exigeants pour un Goncourt

  10. L’anomalie fut pour moi un véritable coup de coeur et une lecture très addictive !

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