Édition Robert Laffont
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
J’ai commencé ce roman avec un grand plaisir qui s’est émoussé au fil des pages. Deux trames romanesques s’entrecroisent : celle qui décrit François-René de Chateaubriand qui connaît la dure loi de l’immigration et de la misère en Angleterre pour échapper à l’échafaud, et le père du narrateur, grand universitaire parisien qui, à la fin de sa vie, a voulu retrouver, pour en faire un livre, toutes les femmes aimées par ce grand romantique dont une « petite sonneuse de cloches » de l’abbaye de Westmisnter qui a réveillé d’un baiser Chateaubriand presque mort de froid et de faim et qui, pour ce haut fait, mérite une ligne dans ses mémoires. Le narrateur part donc à la recherche dans les documents d’archives de cette inconnue, il est,alors, entraîné dans une histoire fantastique où François-René joue encore un rôle. Je ne peux en dire plus, car je ménage toutes celles et tous ceux qui aiment le suspens et ne veulent pas savoir la fin des romans avant de la commencer – contrairement à moi !
Le charme du roman vient de l’humour que Jerôme Atttal manie avec finesse et légèreté. Tous les chapitres concernant la vie des émigrés à Londres sont à la fois instructifs et assez cocasses. Ces gens sans argent et qui ne savent rien faire ont dû beaucoup amuser les Britanniques qui comme le dit un des personnages semblent faire « du travail une valeur » . La partie sur la vie moderne est aussi pleine d’observations assez amusantes, entre son père grand universitaire qui se battrait bien en duel sur l’oeuvre de Marguerite Duras et qui écrit des livres que seules des étudiantes amoureuses du grand professeur sont capables de lire. Mais au bout de la moitié du roman, je me suis un peu ennuyée et je dois avouer que j’ai plus parcouru ce livre que réellement lu. Je pense que des lectrrices ou lecteurs plus attentifs que moi pourront en donner une bien meilleure impression.
Citations
Le dentiste de Londres
Pour l’heure, François René repère l’enseigne de fer et de plomb clouée à l’une des façades de Shelton Street et dont l’inscription, « Le Gentil dentiste », tient lieu d’anesthésie locale pour les patients les plus rétifs (…)Quand François René pénètre dans la pièce qui fait office de cabinet, il est frappé par la nudité du lieu. Un parquet aussi vaste que le pont d’un navire, flanqué de deux baquets : l’un destiné à recevoir les dents, l’autre empli à moitié d’une eau troublée de crachats. Contre l’un des murs, un établi sur lequel s’entasse un assortiment d’ustensiles : pinces plus ou moins tordues, tenaille, crochets, forceps coupants, clés de porte et pelote de ficelle. Un flacon d’eau-de-vie accouplé à un gobelet trône en évidence au milieu des instruments sans qu’on puisse déterminer si ce remède et à la jouissance du praticien ou du patient..
le père du narrateur
Sur son temps libre, Joe J. écrivait des livres énormes qui se vendaient peu sans qu’il en conçoivent amertume ni rancœur. Il expliquait ne pas vouloir être tributaire de l’actualité, affirmant que ce qui différencie les grands écrivains des grands criminels réside dans le fait que les premiers ne sont jamais aptes à être jugés par leur époque.
Discussion entre émigrés de la noblesse française
Une fille qui te donne spontanément un baiser ? questionne dans le vide Hingant incrédule. Je n’ai jamais rencontré une telle personne de toute mon existence. Il faut toujours les séduire. Ou les forcer. Ou les épouser. Ou les trois à la fois.
La beauté Féminine
Il fixe avec dégoût l’idiote teinture brune appliquée à ses beaux cheveux blonds. Le caprice, qui en toute chose permet à une jolie fille de choisir une direction opposée à sa nature sur un simple coup de tête, blesse éperdument son cœur.
Lu (pas de billet). Beaucoup de charme dans ce roman, mais j’avoue que l’utilisation un peu erratique des temps de conjugaison (parfois, pas tout le temps) m’a agacée;
Ceci étant : l’auteur est extrêmement sympathique, rencontré plusieurs fois!
du charme c’est vrai mai s, je n’ai pas été conquise moi non plus !!
je serais bien tentée à cause de Chateaubriand mais j’ai un peu peur d’être déçue.
Déçue par le grand Chateaubriand? lui qui demandait à ses maîtresses de lui rendre ses lettres pour qu’il puisse les renvoyer à ses nouvelles conquêtes !! la classe!
J’ai déjà lu deux romans de ce romancier très sympa. « Le voyage près de chez moi » que j’ai adoré, et « L’histoire de France racontée aux extra-terrestes, qui m’a déçue. Je relirai Jérôme Attal avec plaisir tout de même, mais le titre que tu présentes ne me tente pas plus que ça !
je vais garder en mémoire « le voyage près de chez moi » merci.
Je suis déjà très moyennement tentée par le sujet, alors avec ton billet, je passe.
et puis il faut le dire on ne peut pas tout lire …
Je ne retiens pas, ni l’auteur, ni le titre. Je pense que ce n’est pas pour moi.
Je ne vais pas, évidemment, insister pour que tu lises ce roman qui m’a déçue.
Je n’ai jamais lu Attal, mais Chateaubriand j’aime beaucoup…
Ils n’ont qu’un très lointain rapport.
C’est un auteur qui a pas mal de succès sur les blogs, mais que je n’ai jamais lu, et tu n’as pas réussi à me tenter vraiment pour ce titre…
Je ne savais pas qu’il avait eu du succès sur les blogs. C’est mon club de lecture qui me l’a fait découvrir.
Jérôme Attal est un auteur qui a la cote chez nombre de lectrices, je ne sais pas si son style me conviendrait.
Tiens tiens retour de Jérôme, je n’avais pas du tout pensé que ce livre pourrait te plaire. Mais est ce que je connais vraiment tes goûts ?
jamais lu cet auteur (ni Chateaubriand, ….oui, j’ai honte !!) mais ces deux trames romanesques me titillent…