Traduit de l’anglais (Australie) par Anne Wicke.
Coup de cœur au club de lecture de la médiathèque de Dinard.
S’il a reçu son « coup de cœur » à notre club, c’est grâce au plaisir évident qu’une des lectrices a su exprimer lors de notre rencontre. Elle a aimé les descriptions de la mer, la solitude de la vie du gardien de phare, et l’analyse du sentiment maternel. Tout cela est dans ce livre et plus encore : on y trouve aussi, les conséquences de la guerre 14/18 en Australie, ne serait-ce que pour cela , le roman mérite d’être lu.
J’ai quelques réserves sur l’aspect romanesque, d’ailleurs notre lectrice du club a souligné les quelques invraisemblances sans lesquelles, comme elle nous l’a dit, il n’y aurait pas de roman. Alors peu importe que lors d’une dérive en mer de plusieurs jours, sans eau et sans vivre, ce soit l’homme qui soit mort et pas le tout petit bébé de quelques mois, il faut l’accepter pour que l’histoire s’installe.
L’Australie a été peuplée (certains diraient envahie, mais ce n’est pas le propos du livre) par des Européens, et ce romans montre bien, que les raisons pour lesquelles ces migrants sont arrivés sur ce nouveau continent, pèsent sur leur destinée en Australie. Je n’avais jamais imaginé qu’en 1918 les Australiens d’origine allemande puissent être à ce point détesté. Le héros Tom, lui est d’origine anglaise et a été élevé dans la pure tradition britannique et n’a jamais appris à exprimer ses sentiments. A son retour de guerre, il est traumatisé et s’enferme dans un silence que seul la lueur du phare éclaire quelque peu. Puis, il retrouve goût à la vie grâce à Isabel qu’il aimera toute sa vie, bien plus que la sienne (de vie !). Un bébé leur arrive par la mer et le bonheur total s’installe dans cette île coupée du monde. Hélas ! ce bébé a une mère qui pleure tous les jours la disparition de son tendre époux et de son bébé, sa petite Grâce.
Ainsi, le drame commence et connaîtra bien des rebondissements. Pourquoi, malgré l’enthousiasme de beaucoup de lecteurs, suis-je restée sur la réserve, la construction romanesque est vraiment trop classique, j’ai cru me retrouver dans mes lectures d’adolescente, aujourd’hui, je me laisse moins facilement embarquer dans ce genre de lecture. Le roman n’est pas manichéen et l’analyse des personnages est tout à fait plausible, mais il ne m’a pas entièrement convaincue. Je laisse le dernier mot à la bibliothécaire qui a lui a décerné un coup de coeur, avec cette formule « conviendra à un large public » , et les avis sur Babelio lui donnent entièrement raison
Citations
La guerre 14/18 en Australie
Puis, en 1914, les choses changèrent. Partageuse découvrit qu’elle aussi possédait quelque chose dont le monde avait besoin. Des hommes. Des hommes jeunes. Des Hommes en forme. Des hommes qui avaient passé leur vie à manier la hache, à pousser une charrue, des hommes durs à la peine. Des hommes de premier choix à sacrifier sur des autels stratégiques à un hémisphère de là.
Philosophie de vie qui sous-tend tout le roman
J’en ai vu de toutes les couleurs ; le bien et le mal, ça peut être comme deux foutus serpents : si emmêlés qu’on ne peut les différencier que lorsqu’on les a tués tous les deux et alors il est trop tard.