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Traduit de l’anglais par Rita BARISSE-VERCORS

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Je suis toujours dans mes rangements de bibliothèque … Je n’avance pas beaucoup, il faut dire que j’ai une fâcheuse tendance à relire mes livres préférés. Comment se fait-il que celui-là ne soit pas déjà sur mon blog ?

J’ai rarement autant ri à la lecture d’un livre. Si vous êtes un bon conteur vous saurez animer vos soirées avec les histoires d’Edouard père d’Ernest qui finira mangé par son fils effectivement ! Personnellement, je n’y arrive pas car je ris trop pour expliquer pourquoi ça me fait autant rire, heureusement il y a souvent quelqu’un qui connaît et qui peut finir mon histoire.

Nous sommes pendant la préhistoire et nous vivons en direct la domestication du feu, bien loin des livres savants ou terribles (je pense à la guerre du feu par exemple) sur le même sujet, Roy Lewis a donné à ses personnages une langue moderne et des attitudes contemporaines, le tout rend son roman absolument irrésistible. Il faut, aussi, souligner que ce livre permet de se faire une idée assez exacte des nécessités de l’évolution de la race humaine. La misère physique et morale dans laquelle est plongée la tribu au début de leur aventure est bien rendue, sans le feu l’homme est la proie de tous les prédateurs et ils sont nombreux !

Personnellement j’ai un petit faible pour l’oncle Vania, l’écolo de service qui refuse le progrès surtout le feu, et encore plus son usage pour griller la viande, mais qui vient exposer ses théories de vie en harmonie avec la nature en profitant de la chaleur du foyer et en dégustant les meilleurs morceaux de viande grillée. J’ai adoré également la conquête amoureuse d’Ernest et les ruses de Griselda pour lui faire croire qu’il était bien le mâle dominant.

Je ne sais pas s’il y a encore des gens qui n’ont pas lu ce livre, précipitez-vous une soirée de bonne humeur assurée !

Citations

 Back to the trees ! clama-t-il en cri de ralliement. Retour aux arbres !

 

Malgré ce qu’il avait dit Oncle Vania revint nombre de fois répéter ses exhortations contre le feu- quoique de préférence, je le remarquai, par les soirées froides ou pluvieuses.

 

J’ai fini par atteindre la Palestine. C’était en pleine bagarre.
– Entre qui ?
– Entre immigrant d’Afrique et Néanderthaliens.
– Pas assez de gibier ? demanda père
– Que si ! tout abonde dans ce pays, il pisse le lait et le miel. Mais il y a quelque chose dans l’air qui vous rend agressif. Ils se battaient et s’appariaient. Drôle de jeu.

– C’est plus ou moins la même chose, dit père. Mais faut surveiller ça : en plein pléistocène, des singes velus qui se croisent en Palestine avec des singes pelés, savoir ce que ça va donner ?
– Des prophètes barbus vivant de miel et de sauterelles, m’aventurai-je à dire
– N’essaie pas de faire de l’esprit ce n’est pas ton genre grommela père.

On en parle

Excusez du peu, un article dans Wikipédia !

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C’est le printemps des poètes et cet auteur Jean-Pierre Siméon , en est un des fondateurs , me semble t-il. Il a écrit bien d’autres recueils dont un qui m’a beaucoup touché et qui est déjà sur mon blog Lettre à la femme aimée au sujet de la mort. Il doit bien aimer écrire des lettres ce poète, car cette fois il s’adresse à tous ceux qui ne lisent JAMAIS de poésies, et il fait tout son possible pour leur expliquer qu’il existe quelque part dans le monde si vaste de la poésie un texte qui les attend. Je trouve cela tellement vrai !

La plupart des gens qui disent ne pas aimer la poésie en ont été dégoûtés par l’école, mais je suis persuadée que, s’ils pouvaient laisser leurs a priori derrière eux et venir avec leur sensibilité vers les poèmes, ils en trouveraient un qui soit pour eux. Ce livre, à cause des illustrations, s’adresse aux enfants ou au moins à la part d’enfance qui est en chacun d’entre nous, le texte est vraiment pour tout le monde enfant et adulte.

En ce printemps des poètes, il a sa place dans mon blog.

Citations

Faites confiance : il y a quelque part, qui n’attend que vous, le poème de Darwich, de Bashô, de Whitman, de Barnaud, de Villon, de Mandelstam, d’Hikmet, de Prigent, de Hafiz, de Chedid, je ne sais pas …

 

…..Mais je sais que ce poème

vous comprendra comme

on vous a rarement compris,

qu’il vous mènera vers les autres,

et désormais

vous ne pourrez plus

vous passez de poésie

qu’un myope de lunettes.

 

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Je ne suis qu’à la fin de la saison 2, mais dès le premier épisode de la saison un (« le pilote ») comme tout le monde, je suis complètement tombée sous le charme de cette série. Don Draper (joué par John Hamm) est un publicitaire des années 50/60 à New-York, autant dire, que s’il n’est pas le roi du monde, il les côtoie tous les jours. Il est hanté par un lourd secret qui se dévoile au cours des épisodes.

Cette série est aussi passionnante pour ses intrigues que pour la reconstruction de l’époque. Le moindre détail nous fait sourire et encore, nous ne sommes pas américains ! Je ne suis pas prête d’oublier la petite fille qui arrive auprès de sa maman avec un sac transparent sur la tête : les enfants jouaient aux cosmonautes, elle se fait gronder, sa mère suppose qu’elle a dû, en utilisant la housse du pressing, ne pas faire attention aux vêtements. Je me souviens très bien que la peur qu’un enfant ne s’étouffe avec des sacs en plastique est venue petit à petit. Je raconte ce court passage car il est significatif de ce qu’on éprouve en regardant la série, soit « Ah ! Oui, je me souviens bien » ou «  Ah ! Ce n’est pas possible ».

Les rapports des hommes et des femmes dans la société sont surprenants finement analysés et très américains. Il y a des points communs avec la société française mais pas complètement. Par contre, l’analyse du couple est universelle et atemporelle. Les rapports dans le monde du travail, l’arrivée de Kennedy au pouvoir, le début de la contestation étudiante, les ressorts de la publicité, tout est là, et je garde le meilleur pour la fin : les costumes et les décors, je peux me repasser en boucle certains épisodes uniquement pour regarder dans les détails les objets et les vêtements.

Je ne suis pas très originale en vous disant que cette série est excellente, voici son palmarès : treize Emmy et quatre  Golden Globes. C’est la première série télévisée câblée à remporter trois années consécutives l’Emmy pour les trois premières saisons en 2008, 2009, 2010. Évidemment, il faut la regarder en anglais avec pour moi les sous-titres en français. Je vais avoir du mal à attendre pour m’offrir la saison trois !

On en parle

Les deux blogs que je consulte régulièrement au sujet des séries : Tête de série et Le Monde des séries.

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Traduit de l’allemand alémanique par Olivier Mannoni

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Je ne sais pas s’il mérite ces cinq coquillages, mais je n’hésite pas à les donner , je m’explique. Ce livre m’a remis dans le même état que mes lectures d’enfant et d’adolescente, je ne voulais pas le lâcher. Je l’ai lu jusqu’à trois heures du matin, et ce matin je me suis réveillée uniquement pour le finir. J’ai pratiquement pleuré à la description de la mort de l’enfant soldat, j’ai été écœurée par les marchands d’armes. Il m’est arrivé de ralentir la lecture pour savourer les odeurs et les émotions !

Sans doute, en tant qu’œuvre littéraire, il ne mérite pas autant d’éloges. Mais un livre ce n’est pas que le style, qui, par ailleurs, est bon si je peux en juger à travers la traduction, mais sans invention particulière. C’est le récit qui est parfait, j’avais déjà beaucoup aimé « Small World ». Dans « Le cuisinier » le monde actuel est mis en scène : les réfugiés en situation presque régulière, la situation des populations vaincues, ici les Tamouls, mais cela pourrait être des Kurdes ou tout autre peuple victime à la fois d’une nation qui ne veut plus d’eux et d’une guerre de libération sanglante, (Les tigres Tamouls ne sont pas épargnés !), la crise financière, les marchands d’armes , la restauration de luxe et l’ambiance dans les cuisines étoilées… rien de ce qui fait les choux gras des journaux n’est absent de ce roman. Et tout cela mêlé à une intrigue passionnante et une évolution dans les sentiments amoureux peu banales. J’ai trouvé très bien la façon dont martin Suter a décrit l’opposition entre tradition et mœurs occidentaux, rien n’est manichéen tout est traité avec beaucoup d’humanité.

Et je n’ai pas encore parlé du thème central : la cuisine… je pense que tout le monde aura envie d’essayer les recettes de la fin du livre, bien qu’elles semblent horriblement compliquées à réussir, exemple dans le menu promotion :

  • Chappatis au caviar de cannelle et de caloupilé
  • Tandoori de poussins fumés au bois de hêtre sur sa gelée de beurre de tomate
  • Kuffi à l’air de mangue
  • Les recettes du Love-menu, c’est encore plus compliqué et surtout, il faut bien choisir le partenaire avec lequel on les dégustera ….

Ce roman est traduit par Olivier Mannoni et il est si bien traduit qu’on oublie qu’il n’a pas été écrit en français !

Citations

Pour le reste, on trouvait là un importateur de voitures, le propriétaire d’une agence de publicité et un président de banque dont la démission récente n’avait pas été tout à fait volontaire, tous avec leurs grandes, minces, blondes deuxième épouse.

 

– Je croyais que les castes avaient été abolies ?
– Exact. Tu dois faire partie de la bonne caste abolie.

 

– Mes parents ils sont morts en 1983,on a mis le feu à leur voiture.
– Pourquoi ?
– Parce qu’ils étaient Tamouls

Oui. Mais pas du Sri Lanka que j’ai quitté. Juste celui du pays où j’aimerais revenir. Pacifique et juste.

Et réunifié ?

..

Les trois à la fois ? Pacifique, juste et réunifié ? Ce serait bien.

 Et c’est ainsi que pour Maravan, le Tamoul, prépara sans se douter de rien pour Razzaq, le Pakistanais, un repas au cours duquel se nouerait une affaire qui, par quelques détour, permettraient à l’armée sri-lankaise de se procurer des chars suisses d’occasion.

 

– Ce sont des gens comme Dalman qui ont ces enfants sur la conscience.
Maravan balança la tête.
– Non. Ce sont ceux qui déclenchent ces guerres.

Eux, ce sont des idéologues. Bien sûr, ils sont épouvantables, eux aussi ; Mais pas autant que les fournisseurs. Ceux qui permettent les guerres en livrant les armes. Ceux qui gagnent de l’argent avec les guerres et qui les prolongent. des gens comme Dalman.

C’était un silence qui dévorait tout. Un silence plus puissant à chaque seconde qui s’écoulait. …. Et tout à coup, ce silence. Comme un bijou. Un article auquel des gens comme lui ne pouvaient pas prétendre.

Les journalistes n’enquêtent pas sur les révélations de leurs collègues. Ils les recopient.

 

L’amour passe pour une marieuse peu fiable

histoire-allemand

Traduit de l’allemand par Brigitte Hébert

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Il y a deux ans, je découvrais ce témoignage grâce à une amie allemande. Je ne lui dirai jamais assez merci. Je l’ai relu pour le mettre, avec ses cinq coquillages tellement mérités, dans mon blog. J’avais acheté ce livre car Ursula m’avait expliqué que la jeunesse allemande l’avait plébiscité : Sebastian Haffner permettait de comprendre le basculement de toute la nation vers le nazisme. La lecture est tout aussi intéressante pour les Français.

Le destin de ce livre est étonnant, il est écrit à chaud en 1938 par un homme qui a refusé le nazisme et qui s’est réfugié en Angleterre. Il ne sera pas publié. En 1999, à la mort de Sebastian Haffner, devenu journaliste et écrivain de renom , ses enfants trouvent ce manuscrit et le publient. La puissance du livre vient de là : il est écrit à chaud au plus près des événements, parfois au jour le jour, à travers les yeux d’un enfant puis d’un adolescent et enfin d’un jeune adulte. On comprend qu’il s’en est fallu de peu pour que lui-même accepte sans jamais l’apprécier, la tyrannie nazie.On suit avec dégoût toutes les veuleries des partis politiques traditionnels. On est horrifié par la façon dont les gens se tuent pour des causes plus ou moins claires. Puis l’horreur s’installe et là c’est trop tard plus personne ne pourra se défendre.

Mais peut-on en vouloir au peuple allemand alors qu’aucune puissance étrangère ne saura résister aux premières provocations d’Hitler quand cela était encore possible ? L’analyse est très poussée, et brasse l’ensemble de la société allemande, comme Haffner fait partie de l’élite intellectuelle, c’est surtout les élites que l’on voit à l’œuvre. Elles ont longtemps méprisé Hitler qu’elle prenait pour un fou sans importance, « un comploteur de brasserie », mais elles n’ont compris le danger que lorsqu’il était trop tard.

La cause principale du nazisme est à rechercher dans la guerre 14/18, comme on l’a déjà souvent lu, ce qui est original ici, c’est la façon dont cet auteur le raconte. Sebastian Haffner a sept ans quand la guerre éclate, pendant quatre longues années, il vivra en lisant tous les jours les communiqués de victoire de l’armée allemande, pour lui c’est cette génération là qui sera le fondement du Nazisme.

Enfant j’étais vraiment un fan de guerre…. Mes camarades et moi avons joué à ce jeu tout au long de la guerre, quatre années durant, impunément, en toute tranquillité- et c’est ce jeu-là, non pas l’inoffensive « petite guerre » à laquelle il nous arrivait de jouer à l’occasion dans la rue ou au square, qui nous a tous marqués de son empreinte redoutable.

Son récit séduira bien au-delà du cercle habituel des historiens, car il est vivant, concret émouvant parfois. Il permet, soit de revivre une période étudiée en lui donnant le visage de la réalité, soit de comprendre le nazisme à travers la vie d’un allemand embarqué bien malgré lui dans la tourmente de son pays.

Citations

… l’étrange talent de mon peuple à provoquer des psychoses de masse (Talent qui est peut-être le pendant de son peu d’aptitude au bonheur individuel)

 

L’âme collective et l’âme individuelle réagissent de façon fort semblable. Les idées avec lesquelles on nourrit et ébranle les masses sont puériles à ne pas croire.

 

La guerre est un grand jeu excitant, passionnant, dans lequel les nations s’affrontent ; elle procure des distractions plus substantielles et des émotions plus délectables que tout ce que peut offrir la paix : voilà ce qu’éprouvèrent quotidiennement, de 1914 à 1918, dix générations d’écolier allemands.

 

la génération des tranchées dans son ensemble a fourni peu de véritables nazis ; aujourd’hui encore, elle fournit plutôt des mécontents et les râleurs,. Cela est facile à comprendre, car quiconque a éprouvé la réalité de la guerre porte sur elle un jugement différent.

 

… les militaires allemands manquent de courage civique.
Le courage civique- c’est-à-dire le courage de décider soi-même en toute responsabilité- est d’ailleurs rare en Allemagne… Cette vertu fait totalement défaut à l’Allemand dès lors qu’il endosse un uniforme.

 

Rathenau et Hitler sont les deux phénomènes qui ont le plus excité l’imagination des masses allemandes le premier par son immense culture le second par son immense vulgarité.

 

Et pourtant la personne de Hitler son passé, sa façon d’être et de parler pouvaient être d’abord un handicap… le rédempteur bavarois d e1923, l’homme au putsch grotesque perpétré dans une brasserie… Son aura personnelle était parfaitement révulsante pour l’allemand normal, et pas seulement pour les gens « sensés » : sa coiffure de souteneur, son élégance tapageuse, son accent sorti des faubourgs de Vienne, ses discours trop nombreux et trop longs qu’il accompagnait de gestes désordonnés d’épileptiques, l’écume aux lèvres, le regard tour à tour fixe et vacillant.

 

C’était étrange d’observer cette surenchère réciproque. L’impudence déchaînée qui transformait progressivement en démon un petit harceleur déplaisant, la lenteur d’esprit de ses dompteurs, qui comprenaient toujours un instant ce qu’il venait de dire ou faire- c’est-à-dire quand il l’avait fait oublier par des paroles encore plus insensées ou par un acte encore plus monstrueux-, et l’état d’hypnose où il plongeait son public qui succombait de plus en plus passivement à la magie de l’abjection et à l’ivresse du mal.

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Deuxième série préférée… Il n’y a pas dans cette série beaucoup d’effet de suspens, on peut regarder un épisode sans avoir vu les autres. Si on regarde les cinq saisons à la suite ça devient quelque peu ennuyeux. Ceci dit, moi j’adore et ça me fait souvent éclater de rire.

Une famille de pompe funèbre américaine est bouleversée par la mort du père qui est aussi le responsable de l’entreprise Fisher. Chaque membre de la famille doit, petit à petit, retrouver sa place. C’est l’occasion de suivre le quotidien d’une famille hantée par la mort et qui vit grâce à la mort. Chaque série commence par une mort et au fil des épisodes, on se surprend à chercher dans les personnages de l’avant propos celui qui va mourir et comment. Certaines morts sont banales, d’autres beaucoup moins et comme dans la vie, le bébé de quelques semaines qui va mourir de la mort subite du nourrisson est insupportable.

Ensuite, l’épisode s’installe, le début a plus ou moins d’importance, chaque membre de la famille doit résoudre ses problèmes. David, s’épanouit de plus en plus dans un couple homosexuel avec le beau Keith. Nat, qui ne voulait pas la même vie que son père, a bien du mal avec ses aventures amoureuses .Claire, l’adolescente américaine typique a des difficultés avec ses petits-amis et sa vocation artistiques. La mère, Ruth, me fait personnellement hurler de rire quand elle part à la recherche de sa propre personnalité. Les séances de psychologie collective sont extraordinaires. L’épisode où elle parle par métaphore d’elle-même comme une maison à construire est un des plus drôles de la série.

J’ai vraiment été très surprise de voir à quel point une série américaine (les Etats-Unis sont, je pense, un pays pudibond) ose aborder à peu près tous les problèmes liés à la sexualité, à la drogue à la maladie mentale et à la mort. Pour la première fois dans une série, je n’ai pas été gênée par l’aspect surnaturel de la présence du père mort, je trouve que c’est très bien fait. Nathaniel, le père, accompagne les membres de sa famille, longtemps après sa mort trop brutale. Les personnages secondaires sont importants, et souvent traités avec finesse. Comme la famille Diaz , la mère de Brenda la psychologue de renom est un peu trop caricaturée (mais elle est très drôle) et je me suis demandée si c’était la même actrice dans la dernière saison.

Il faut impérativement la regarder en anglais les voix françaises sont insupportables. Avec les sous-titres on comprend très bien.

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J’ai eu envie de le recopier entièrement, puis je me suis dit que vous auriez plus vite fait de l’acheter que de lire mes citations en bas de mon billet. Je l’offrirai certainement, ma seule crainte serait que la personne l’ai déjà. Comme vous avez vu mes cinq coquillages, vous avez compris : « Mon couronnement » est un petit chef d’œuvre. Un livre rare, sur un sujet traité avec une extrême délicatesse : la très grande vieillesse. L’auteure nous permet de comprendre les pensées d’un vieil homme. Si vieux, qu’il a perdu le sens d’une certaine logique, ce qui ne l’empêche pas d’être sûr de ses sentiments.Il a une grande affection pour sa gouvernante Madame Ambrunaz, mais déteste sa sœur Alice qui veut faire du ménage à « l’alsacienne » chez lui. Il n’a qu’un vague souvenir de la découverte qu’il a pu faire dans sa jeunesse et qui lui vaut la récompense et toutes ses soudaines visites. On remonte le fil de sa vie au gré de sa mémoire fluctuante, c’est souvent triste, le portrait de sa première femme est poignant. L’auteure n’évite le tragique que grâce au filtre des années qui rend le malheur plus distant. C’est la même distance qui donne tout son charme aux descriptions des paysages contemporains. Nous les voyons tous les jours sans nous rendre compte de leur laideur. Evidemment, nous ne connaîtrons pas la découverte de Gilbert Kaplan , malgré moi (car tout le roman veut montrer l’inanité de presque toutes les conduites humaines) j’aurais bien aimé savoir ce qu’il avait découvert.

Citations

Cependant la perspective d’une réception en mon honneur me rend nerveux, je me prends à envisager de mourir avant la date prévue pour que cette réception, quoiqu’il ne soit pas si facile de mourir, comme j’ai aussi fini par le comprendre.

 

Il semblerait que je m’intéresse plus aux détails aujourd’hui, il semblerait que les idées générales m’aient délaissé.

 

Où que j’ai vécu, ranger un peu, a toujours été un projet, chaque fois ajourné.

 

La plupart du temps, au terme d’hypothèses cent fois hasardées et d’observations cent fois répétées, tout ce que nous parvenions à comprendre c’est comment ça ne marchait pas.

 

… de petits vieux tenant une boîte de gâteaux, de celles qu’on apporte avec soi pour se faire pardonner sa vieillesse….

 

Est-ce le moment de lui dire que j’ai oublié jusqu’à la formule de la gravitation, et que des découvertes, il s’en fait tous les jours, malgré quoi nous demeurons dans une ignorance fondamentale.

 

Je me souviens d’avoir d’un bond franchi des barrières et désormais je ralentis aux coins des tapis.
En arrivant, ma soeur va me prendre par les épaules et me congratuler et trois minutes après elle aura un de ces chiffons alsaciens à la main, une offense pour Mme Ambrunaz.

 

 Les gens les plus propres et l’argent le plus sale, tel est le paradoxe de la Suisse.

On en parle

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C’est le deuxième recueil que je lis de Kenneth Cook, il ressemble beaucoup à La vengeance du Wombat. L’effet de surprise est donc moins fort.
Je me suis, de nouveau, bien amusée, je conseille cet auteur à tous les gens moroses. Au-delà de son humour caustique, qui est tourné autant vers lui que vers les habitants de l’Australie, on devine une profonde connaissance de son pays loin des clichés habituels. Non, la nature n’est pas toujours hospitalière. Et le bush peut s’avérer mortel. (Hélas, Kenneth Cook a été victime d’une crise cardiaque trop loin de tout point de secours.)

Non, les animaux, même mignons ne sont pas tous gentils. Et les koalas sont visiblement plus agréables en photos et en peluche que de près, en vrai ils sont très désagréables et très dangereux quand on doit les tenir dans les bras, même si on ne cherchait qu’à leur offrir un lieu de vie plus agréable. Non, les espèces protégées ne sont pas reconnaissantes aux hommes de ne plus les tuer. Et un crocodile reste un terrible prédateur. Les Aborigènes, ne sont pas de bons sauvages, pleins de bonnes intentions. Ils vivent dans un pays hostile, avec peu de confort, ils sont sales et cherchent si possible à rouler le touriste de passage.

Si Kenneth Cook peut dire tout cela et bien d’autres choses encore, c’est qu’il utilise le ton du conteur d’histoires. Je me demande si quelqu’un a mis ses histoires en scène, il y a vraiment tous les ingrédients d’un excellent spectacle de conteurs. J’ai aimé les quinze nouvelles, mais ma préférée c’est La vie sexuelle des crocodiles, non pas pour ce que j’ai appris de la sexualité de ces animaux ( tout se passe sous l’eau !) mais j’ai trouvé irrésistible le rapport entre le scientifique qui s’émerveille devant les beaux spécimens de crocodiles et l’auteur mort de peur qui ne pense qu’à sauver sa vie.(Comme je le comprends !)

Citations

 Roger, passionné de crocodiles, déploraient qu’ils aient été longtemps chassés sans répit pour leur cuir…..leur nombre était en augmentation, tout comme la fréquence des attaques sur le bétail et sur les aborigènes.

 

– Et même deux Blancs, des chauffeurs de camion, près de Broome, se réjouit Roger ? Ils dormaient près de leur véhicule et tout ce qu’on a retrouvé, c’est la marque de leurs ongles dans la terre où la bête les a traînés. Naturellement, ajouta-t-il avec pondération, ce n’est pas de chance pour ces pauvres gens, mais il ne reste pas moins encourageant de penser que le nombre de crocodiles est en hausse dans cette région.

 

Je lâchai le bateau et saisis mon fusil
Roger lâcha le bateau et saisit son appareil photo

 

On me qualifie parfois d’obèse, mais je me considère simplement comme corpulent, une centaine de kilos, disons.

 

J’étais alors moins corpulent qu’aujourd’hui, mais je n’en restais pas moins un homme bien en chair. Comprenez par là que tout en parvenant aisément à lacer mes souliers , j’étais loin d’être un athlète.

On en parle

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5Cinq coquillages ? Oui, parce que ce livre met tout le monde de bonne humeur, cela se vérifie pour tous les nouveaux lecteurs de La vengeance du Wombat. Comme notre bibliothécaire, je n’apprécie pas trop les livres sur les animaux mais Kenneth Cook a un talent de conteur extraordinaire. C’est le deuxième conteur que j’ai découvert cette année : après le grand nord de Jorn Riel, voici le bush australien. En 14 nouvelles, l’écrivain nous plonge au cœur de cette région d’Australie où les animaux sont plus agréables à regarde dans les reportages animaliers que de très près. Je ne suis pas une très grande fan de nouvelles car je trouve difficile de changer d’histoires tous les trois ou quatre pages. Généralement, il y en a toujours que j’aime moins.

Dans ce recueil, les quatorze sont passionnantes. On finit par bien connaître les réactions de l’écrivain, il a vraiment l’art de se retrouver dans des situations impossibles. Par exemple : accroché au ventre d’un kangourou qui a décidé de le tuer alors qu’il venait de le sauver ! On sait aussi qu’il ne résistera jamais à un verre ou une goulée d’alcool offert par des gens qui ne lui voudront pas toujours que du bien. On sait enfin que lorsqu’il nous décrit sa phobie absolue des requins, il va se trouver quelqu’un qui réussira à l’entraîner à la pêche du plus dangereux des prédateurs d’humains.

Les scènes dans les cafés sont inoubliables et quelque peu terrifiantes. Entre autre, lorsque tous les consommateurs sans se paniquer le moindre du monde, se mettent à parier pour savoir si la grenade dégoupillée qu’un des buveur tient dans sa main peut exploser ou non… Si vous aimez découvrir des contrées lointaines, des animaux et des humains différents de vous, et surtout si vous aimez rire précipitez vous dans votre bibliothèque préféré découvrir Kenneth Cook … si vous ne le connaissez pas déjà.

Citations

De nos jours, le quokka est toutefois considéré par tous comme étant inoffensif, en raison de sa petite taille ; ce qui s’inscrit dans une longue série de grandes illusions qu’entretiennent les gens sur les marsupiaux d’Australie. Comme la plupart sont petits, les gens ne les croient pas dangereux. Quelle bévue !

 

Il n’y a rien d’étonnant à croiser un anthropologue dans les coins reculés et arides du désert australien. Ils sont partout. On estime que, dans l’outback, il y a plus d’anthropologues étudiant les Aborigènes que d’Aborigènes.

 On en parle

dans un de mes sites préférés : link.

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The Wire ! Ma série cultissime ! N’ayons pas peur des mots ! Ni des points d’exclamation ! Au risque d’écorner l’image d’intello que peut donner mon blog : livres et films plutôt « art et essai » (désolée je n’ai pas ri au « Chti »), j’avoue ou plutôt je dévoile que je suis une fan des séries TV. Je le suis devenue quand j’ai pu les regarder en DVD, et dans leur langue d’origine. Avec les sous-titres, hélas ! Quand je connais un épisode presque par cœur, je mets les sous titres en anglais.

Pour « The Wire », je ne peux le regarder qu’avec des sous-titres en français : 80 % des personnages parlent l’argot des quartiers en difficultés de Baltimore et à mon grand regret je ne comprends rien. On perd d’ailleurs un des charmes de la série : les jeux sur les expressions et les accents. Entre eux, ils se reconnaissent de Baltimore-Ouest et Baltimore-Est.

La série comporte cinq saisons, chacune d’entre elle se centre sur une des grandes difficultés des grandes villes américaines :

  • La saison 1 : la création d’une cellule avec des policiers qui vont essayer d’être intègres face à la drogue.
  • Saison 2 : la fin de l’ère industrielle traditionnelle, ici la fin de l’activité portuaire.
  • Saison 3 : la corruption politique.
  • Saison 4 : l’éducation.
  • Saison 5 : les difficultés de la presse écrite.

Loin des séries où on voit des policiers intègres réussir à tous les coups à mettre le méchant hors d’état de nuire. « The Wire » colle au plus près de la réalité policière, si chaque saison a bien pour thème une enquête , celle-ci se déroule en 12 épisodes et quand elle est résolue c’est souvent par le hasard et le travail de fourmis des enquêteurs beaucoup plus que par le grand coup de géni d’un policier hors du commun. Évidemment, il n’y a pas de gentils par contre, il y a des vrais méchants qui font très peur. La façon dont est traitée la réalité de la grande ville américaine est passionnante, j’ai été très touchée par l’évocation du lycée en zone sensible.

La réussite vient de la complexité aussi des personnages secondaires, Omar, le vengeur solitaire, Bubbles l’indic drogué, l’horrible Rawls le policier corrompu et brutal. Mais aussi des personnages principaux : aucun n’est totalement sympathique, et surtout pas Mc Nutty le policier qui a un rôle très important dans la série. Sauf peut être Lester le policier intelligent et désabusé et le rédacteur du grand journal de Baltimore. Le seul acteur qui me pose problème, car je trouve qu’il joue mal c’est celui qui incarne Cédric Daniel, du coup son personnage est moins crédible.

En regardant cette série, on l’impression de mieux comprendre les Etats-Unis. On voit aussi les différences et les ressemblances avec notre société en espérant qu’on ne laisse jamais s’installer, en France, une économie parallèle autour de la drogue aussi puissante !

On en parle

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