Traduit du hongrois par Georges Kassai et Zeno Bianu.

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J’ai relu ce livre après avoir découvert une excellente critique sur un blog. Je m’y suis accrochée, cramponnée, pendant quinze jours de mes vacances d’été. J’ai réussi à le finir mais je me suis vraiment ennuyée. Justement, l’ennui ? : C’est un livre sur l’ennui de vivre ,donc réussi ?

Trois points de vue se croisent pour expliquer un échec amoureux et raconter la fin d’une société en Hongrie. Le premier celui de la première femme d’un grand notable hongrois, qui aime son mari, hélas, elle comprend qu’il en aime une autre. Comme elle appartient à une couche sociale un peu moins élevée que lui, elle n’est complètement à l’aise dans son monde. La deuxième voix : le mari qui s’ennuie désespérément et qui se sentira finalement trahi par la bonne qu’il a fini par épouser malgré l’énorme différence sociale. La bonne qui n’aime pas grand monde, mais qui est très belle son point de vue nous permet de comprendre vraiment le niveau social du personnage principal. En toile de fond la fin de la haute bourgeoisie et l’arrivée des Russes en Hongrie.

Tous ces personnages se racontent à un personnage qu’on ne connaît pas et cela donne une lourdeur au roman qui m’a rendu la lecture parfois insupportable.

Citations

 La mère du personnage principal

Voilà c’est comme ça…il y en a un qui aime plus que l’autre. Pourtant, c’est celui qui aime qui a la tâche la plus facile. Tu aimes ton mari, alors, même si tu souffres tu as la meilleure part. Moi, il m’a fallu supporter un amour que je ne partageais pas. Voilà qui est bien plus difficile.

Le grand bourgeois

Oui seul le petit-bourgeois est cérémonieux. Car il a besoin de l’être pour se prouver quelque chose jusqu’à la fin de sa vie.

En fait, la plupart des êtres humains sont incapables de donner et de recevoir, leur lâcheté et leur vanité s’y opposent, ils ont peur de l’échec, peur de se livrer à autrui, de révéler leur secret, leur triste faiblesse, leur besoin vital de tendresse.

La fin du roman

Nous sommes sortis ensemble comme de vrais amis, comme deux hommes qui avaient couché avec la même femme sous une même couverture. Vois-tu c’est ça, la vraie démocratie.

Traduit de L’anglais (États Unis) par François Hirsch.

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La question que je me pose : pourquoi un auteur a-t-il besoin d’imaginer une fin de vie sur terre aussi atroce ? Un père et un fils errent sur une terre désolée après une apocalypse. La nature est devenue hostile, les hommes sont pour la plupart des hordes de cannibales. Le dialogue du père et du fils est poignant. Quelques paragraphes sur la beauté de notre monde sonnent comme autant de mises en garde de ce que nous risquons de perdre si nous détruisons notre seul bien commun à tous : la planète terre.

Ce livre m’a rendue triste et m’a mise très mal à l’aise, je ne peux pas dire que je l’ai apprécié mais je n’ai pas pu le lâcher avant la fin.

Citations

Dilaogue père fils

– J’ai dit qu’on n’était pas en train de mourir. Je n’ai pas dit qu’on ne mourrait pas de faim.
– Mais on ne mangerait personne ?
– Non. Personne.
– Quoi qu’il arrive.
– Jamais. Quoi qu’il arrive.
– Parce qu’on est des gentils.
– Oui.
– Et qu’on porte le feu.
– Et qu’on porte le feu. Oui.
– D’accord

 Fin du livre

Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immobiles dressées dans le courant couleur d’ambre où les bordures blanches de leurs nageoires ondulaient doucement au fil de l’eau. Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main. Lisses et musclées et élastiques. Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en son devenir. Des cartes et des labyrinthes. D’une chose qu’on ne pourrait pas refaire. Ni réparer. Dans les vals profonds qu’elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l’homme et leur murmure était de mystère.