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3
J’ai suivi le conseil de Dominique et j’ai lu, puis relu, ce très court roman. Je finis par me dire que je ne suis pas faite pour la littérature japonaise ou japonisante. Ce n’est pas désagréable à lire , disons que c’est aussi léger qu’un flocon et aussi rempli ou vide qu’un paysage de neige.

Un conte, une histoire ( ?) d’amour mais racontée si légèrement que le lecteur doit remplir les blancs. Bien sûr, parfois il y a de jolies phrases mais j ‘aurais envie de dire, si ça n’était pas un pauvre jeu de mots, que ça me laisse froide.

Déçue, alors je crois que je vais laisser pour un moment la littérature du Japon.

Citations

 La couleur la lumière et comme quoi on peut tout dire et son contraire

 La couleur n’est pas au dehors . Elle est en soi. Seule la lumière est au dehors.

La lumière est intérieure, elle est en soi. Seule la couleur est au dehors.

On en parle

Chez Dominique bien sûr et aussi chez Krol.

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3
Comme les lycéens de 2009, j’avais beaucoup apprécié « le club des incorrigibles optimistes », j’ai donc pris, sans hésiter, celui-ci dans les rayons de ma bibliothèque. On retrouve la même énergie pour traverser les époques et le personnages. Cela me fait un peu penser à la façon dont aujourd’hui on « zappe » d’un sujet à l’autre à travers les média interactifs. En roman, cela permet d’écrire 535 pages là où les romanciers, il y a une cinquante d’années, écrivaient une dizaine de tomes.

Les Duhamel et autre Martin du Gard appartiennent donc à un monde de la lenteur bien révolu, et j’apprécie assez qu’on suggère les événements plus qu’on ne me les racontent en détail. J’ai donc galopé à travers le 20e siècle en suivant la vie de Joseph Caplan médecin juif d’origine pragoise qui adore le tango. J ai appris à connaître Gardel et depuis j’écoute Volver.

On traverse la shoa , la deuxième guerre mondiale en Algérie, le communisme à Prague, les purges communistes, la vie en Tchécoslovaquie dans le régime communiste et puis cet amour romancé du « Che G. » et le désenchantement. Que de vies brisées par le communisme !

J ‘ai quelques réserves pour ce deuxième roman à force d’aller trop vite les personnages sont un peu transparents et on a parfois du mal à comprendre leurs motivations.

Et puis, j’ai toujours une réserve au mélange Histoire avec roman ou même ici romance. Ces réserves ne m’ont pas empêchée de passer un très bon moment et mes récents différents périples train et RER ont été rythmés par la plume alerte de Jean-Michel Guenassia.

 Écouter Volver par Gardel

 

Citations

 Les problèmes de la vie

On peut classer les problèmes insolubles de la vie dans deux cercueils, ceux qu’on cache dans un coin obscur où on arrive à les oublier, ils finissent par ne plus vous embarrasser, abcès dormant peut-être étouffés (peut-être pas), et ceux qui vous écorchent comme des hameçons, vous continuez à saigner sans vous en rendre compte et ce sont les pires car on s’habitue à vivre avec la souffrance.

Réflexion sur l’Histoire

Il y a deux façons d’écrire l’Histoire : dans l’action , au moment où elle s’accomplit, ou à tête reposée, longtemps plus tard , avec le recul du temps, quand les passions sont apaisées. Le point de vue est alors si différent qu’on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu, on a du mal à comprendre les acteurs, leurs motivations, leur inconscience. 

Une observation avec laquelle je suis d’accord

Ce sont souvent les personnes les plus tristes qui ont les plus beaux sourires.

Les souvenirs douloureux

Elle se disait qu’avec les années il finirait par cicatriser, ses blessures s’estomperaient, mais plus il parlait, moins il guérissait. Elle s’était rendu compte qu’il y prenait du plaisir, plus fort que la tristesse et l’amertume.

On en parle

Chez Kitty la mouette  » Page après page ».

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3
J’avais tant aimé « loin des bras ». Sans l’ombre d’une hésitation, j’ai acheté ce roman, j’avais envie d’un vrai roman. Qu’on me raconte une histoire bien imaginée. Je suis un peu déçue et pourtant.

La descente vers la folie de ce chef d’orchestre est bien racontée et l’auteur nous tient en haleine : Alexis est-il fou ou génial et où est la frontière entre les deux comportements. La blessure de son enfance, sans doute à l’origine de son déséquilibre, nous est devoilée que tardivement , mais on comprend bien que cela ait pu le marquer. Le malheur des enfants trop riches, trop seuls, élevés dans les pensions Suisses est également un facteur de déséquilibre.
Le sujet principal, c’est la musique et c’est aussi pour cela que je voulais le lire. On sent qu’Ardetti a une passion des morceaux dont il nous parle très bien et on croit entendre certains passages alors qu’il n’a que les mots pour nous les faire entendre.

J’ai souri lorsque Arditi décrit ce qui se passe dans la tête des gens qui écoutent l’orchestre dirigé par le Maestro : sa mère qui ne regarde que la qualité du costume de son fils , sa femme qui se rase en entendant pour la énième fois le mêmes morceaux et qui ne supporte plus les louanges dont on va couvrir son mari , et lui qui est las de faire jouer toujours la même musique.

Alors pourquoi suis-je déçue ? La première raison c’est que c’est triste d’assister à la déchéance mentale d’un être humain encore plus s’il a de tels dons. La deuxième c’est que j’ai retrouvé tous les ingrédients du roman qui m’avait tant plu et qui semble être des passages obligés de la littérature suisse : la cruauté feutrée, mais ô combien efficace des pensions chic suisses , les clans fermés des vrais riches (souvent Suisse) , la culpabilité de l’enfance. Enfin on sent trop le côté inexorable de la chute de l’archange , d’ailleurs l’auteur nous l’avait annoncé dès la première page.

Je pense que si c’était mon premier roman de Metin Arditi, j’aurais eu moins de réserves. Les amoureux de musique et tous ceux qui fréquentent régulièrement les salles de concert liront ce livre avec intérêt. Je dois aussi dire que je l’ai lu jusqu’au bout sans avoir envie de le refermer alors que je connaissais la fin , puisque le roman commence par là , je le dis pour souligner encore une fois les qualités de cet écrivain.

Citations

 La fatigue du chef d’orchestre

L’émotion que ressentait Kandilis était d’une autre nature. Une émotion feinte ? qu’il avait appris à mimer avec talent.

 Les frustrations des enfants doués en musique

 À six, sept ou huit ans, ils avaient épaté leurs parents : »mon fils est un génie ! « Ma fille est une surdouée ! » Et voila que leur carrière se termine dans l’anonymat d’un orchestre.

 La femme bourgeoise charitable

Son retard était calculé, normé, indispensable pour marquer sa place dans la ville et le soin qu’elle mettait à faire le bien.

les propos méchants du mari à propos de son épouse

 Une ossature large et basse , des cheveux drus très bouclés , comme ceux des femmes qui venaient en Suisse faire des ménages , et un cou de paysanne.
Alors elle faisait l’aristocrate, laissait tomber les mots du bout des lèvres et parlait vite, histoire de rappeler qui elle était. « Dans le camp des dames par le son et dans celui des bonniches par l’image « , lui avait lancé Alexis un soir de dispute.

On en parle

Lettres exprès.

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3
J’ai été immédiatement tentée par ce livre, lors de la présentation de Masse-Critique de Babélio. J’adore les carnets de voyages avec des dessins. Je trouve que c’est révélateur à la fois du lieu et de la personnalité de celui qui regarde.

Je ne connais pas bien Bordeaux , je ne l’ai visitée qu’une fois. À la fin de ma promenade dans ce beau livre, j’ai l’impression de mieux connaître la capitale du vin. Grande ville bourgeoise et commerçante , Bordeaux, a donc des charmes de ville riche et son passé affleure à travers ses monuments. Le dessin net et précis reflète la richesse et l’histoire des Bordelais.

J’ai une petite déception, j’aurais aimé à chaque page, qu’un petit plan rappelle où l’artiste avait posé son chevalet afin que nous puissions déambuler plus facilement avec lui. Et, à mon goût, le texte comme le dessin reste un peu froid, je me demande si cela vient de Bordeaux ou du tempérament du peintre.

Je pense que ce livre prendra place comme cadeau pour tous les gens qui ont envie de découvrir cette ville, mais je me demande s’il sera lu jusqu’au bout par beaucoup de lecteurs.

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Citation

La dernière phrase

Mon carnet de voyage se termine, Bordeaux est de ces rares villes d ‘où l’on repart avec la secrète envie d’y revenir très vite : cela s’appelle le charme d’une cité.

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Traduit du japonais par Yutaka MAKINO

 

3Me voici donc plongée dans la pluie et l’étrangeté du Japon. Merci à mes amis qui m’ont chaleureusement recommandé ce livre. Je ne peux pas dire que je suis totalement convaincue , certes je suis certaine d’avoir lu un livre qui appartient à une autre culture. Mais je reste un peu rétive à la culture japonaise , la force du silence ne satisfait pas complètement la bavarde que je suis.

L ‘histoire est surprenante : un homme qui a assassiné sauvagement sa femme adultère trouve une forme de rédemption au contact d’un village qui fuit tout commerce avec la civilisation. J ‘ai eu quelques difficultés à accepter le personnage de cet homme qui se ballade avec les os du pied de sa femme dans un son sac à dos… pour garder intact son sentiment de haine contre celle qui l’a trompé.

Mais le charme du roman tient à l’évocation de la nature gorgée d’eau et de vent , et à la dignité du refus de contact du village. De ce silence naît une confrontation particulièrement bien rendue , les victorieux ne seront pas les plus forts. On ne lâche pas ce livre quand on le commence et à la fin on voudrait suivre les petites ombres blanches dans la montagne en savoir un peu plus sur ce village qui vit autrement, les habitants vivent-ils de cette façon de leur plein grès ou sous la contrainte … mais ce ne serait plus un roman japonais !

Il faut, sans doute, n ‘être qu’une cartésienne française pour se poser ce genre de questions.

Citations

Les grands chantiers et le coût humain

On dit que le projet de budget du plan des travaux intègre les indemnités des victimes en fonction de la puissance maximale en kilowatts du barrage . En somme la mort est une réalité prise en compte dès le début. Ceux qui travaillent dans un tel contexte semblent s’efforcer de devenir insensibles à la mort d’autrui. Dans la pratique , si l’on devait s ‘apitoyer à chaque décès, il n’y aurait plus de travail possible .

La pluie

De fait, la vallée était d’une humidité déconcertante, et une fois par jour, la pluie se faisait une règle de venir la visiter avant de s’en repartir.

 La fin

 La procession ne se dirigeait pas vers le monde civilisé, elle s ‘enfonçait davantage dans les profondeurs de la montagne.

 Et cela continue par le genre de phrases qui me posent problème

Soumise à la fatalité du sang des hommes déchus, elle s’enfonçait encore plus profondément à l’abri des regards.

C’est quoi le sang des hommes déchus ?

On en parle

Beaucoup de blogueuses adorent ce roman : le blog des livres qui rêvent.

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3
Livre trouvé sur le blog de « la souris jaune » le commentaire enthousiaste m’ a fait acheter ce roman aussitôt. C’est un bon livre pour adolescente et le suspens est bien mené. On ne s’ennuie pas.

Evi est une jeune américaine dont la mère est trop belle, elle se se fait remarquer par tout où elle passe et empêche sa fille de prendre conscience de ses propres capacités de séduction. Elles seront en rivalité pour un beau jeune homme qui dévastera le cœur d’Evi. Cet amour douloureux la fera passer définitivement du côté des adultes.

J’ ai bien aimé l’ambiance de l’ immédiate après-guerre , on retrouve un peu ma série préférée « Mad-Men » mais du côté de ceux qui ne réussissent pas. Comme le héros Don Draper , le beau père d’Evi, Joe a ramené de la guerre un lourd secret qui fait à la fois sa richesse et son malheur. Je ne raconte pas plus , pour ne pas émousser le suspens.

Je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai été très étonnée qu’on puisse en 1951 chasser des gens des hôtels de Floride car ils étaient juifs. Le racisme aux États-Unis me surprendra toujours. Si vous avez des adolescentes autour de vous retenez ce livre il plaira certainement. Pour les adultes, la volonté de l’auteur de terminer son livre sur un « happy-end » moralisateur lui fait perdre beaucoup de force.

Citations

J’avais vu aux informations ce qu’on avait découvert à la fin de la guerre.

Mais je n’y avais jamais réfléchi jusqu’ici. Les magazines et les films montraient tout le contraire ? La guerre était finie, on s ‘amusait, on buvait du Coca , on fumait des Camel et on économisait pour achète une nouvelle Chevrolet.

On en parle

Chez « la souris jaune » évidemment, et dans « ma bibliothèque virtuelle ».

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3Roman très agréable à lire. Une tragique histoire d’amour contrariée et une autre qui commence. Je suis moins enthousiaste que d’autres blogueuses car si le récit est bien mené , l’histoire entre les deux personnages principaux est un peu « gentillette » ou du moins convenue, on n’est jamais dans la surprise de leurs sentiments réciproques.

On peut y voir alors le talent de l’auteur qui tisse peu à peu son histoire entre deux personnages, moi, ça m’a un peu déçue. Il s’agit d’un roman par lettres, et j’aime bien le genre. Il permet de découvrir peu à peu les personnages. Mais c’est un peu étrange de choisir ce genre littéraire, car à notre époque peu de gens s’écrivent, le roman par mails va bientôt prendre le relaie, je suppose !

Effectivement, il y a bien quelques mails mais qui sont ressentis comme des lettres , ils n’ont pas ce côté immédiat des mails d’aujourd’hui. Une jeune femme part à la recherche de renseignements sur sa mère morte quand elle avait 3 ans à partir d’une photo.

Grâce à celui qui a reconnu son père sur la photo, elle va peu à peu comprendre la tragédie qui a été la cause de la disparition de sa mère. J ‘ai bien aimé bien le temps que prend l’auteur pour scruter les photos et leur faire dire leur vérité. Bref, un bon moment de lecture sans prétention.

Citations

Un personnage sur une photo

 Derrières elle se tient Daria, premier million de trois générations ; les mains jointes, imposantes, mais intimidées par l’œil mécanique.

Les secrets de famille

Oui, il est insupportable de ne pas savoir ; ce silence familial est un poison qui contamine tout ce qu’il touche, nos rêves, nos peurs, nos vies d’adultes. Et il finit par nous replier autour de de nos questions trente ou quarante ans après. 

On en parle

Chez Mimipinson de façon beaucoup plus enthousiaste que moi.

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3
Connaissez-vous ce qu’on appelle la Chick-lit (la littérature de poulette) ? Oui bien sûr si vous êtes une féministe branchée ! J’avoue que j’ai beaucoup ri à la lecture de ce petit roman sans autre prétention que de vous faire sourire avec les traits de caractères féminins, parfois illogiques, parfois injustes mais toujours pour de si bonnes raisons. En dehors de l’humour qui fait vraiment tout le charme de ce livre, il y a une critique sérieuse sur toutes les croyances astrologiques et les formes de voyance qui sont si nombreuses aujourd’hui.

Le sujet ? Une histoire d’amour bien sûr ! Mais ce n’est pas le plus important. Lisez le vite, prêtez-le, on vous remerciera car vous aurez rendu une amie heureuse pour une ou deux soirée. C’est un bon choix pour la plage si le soleil veut bien enfin se montrer ou pour vos faire oublier le 8° jour de pluie !

Citations

La bonne foi féminine

Ce dont il a vraiment besoin, c’est de mesurer à quel point mon absence lui pèse et comprendre qu’il ne peut pas vivre sans moi. Cependant, ayant constaté qu’il ne semblait pas arriver à cette conclusion tout seul, j’ai décidé de placer la barre un peu plus haut, C’est ainsi que l’opération Le Reconduire à la Maison a vu le jour.

L’indispensable bonne copine

Jane, ma meilleure amie, sur qui on peut compter pour fournir la crème glacée en cas de turbulences émotionnelles- attention , pas la marque du magasin, mais la super glace de luxe , à la crème entière , cent pour cent cholestérol – Jane , donc, pense que je suis géniale. Pour être précise ,elle a dit un truc comme « tu es dingue », mais je sais qu’elle employait le mot dans le sens audacieuse.

 Le choix des films dans le couple

Un film de filles qui aurait fait bâiller Doug. Chaque fois que moi je choisissais le film, on aurait cru que je lui demandais d’assister à une projection de quinze heures sur la fabrication du fromage.

Les régimes

Je reprendrai le régime cet après-midi ; pour l’instant va pour une croustade aux pommes. Après tout, la croustade aux pommes est essentiellement composées d’ingrédients consommés lors du premier repas de la journée : pommes, flocons d’avoine et beurre ce qui est une forme de lait. Vous voyez le topo ? Fruits, fibres et laitage. Très équilibré quand on y regarde de près.

On en parle

Un nouveau blog « Lire ou mourir » (quel nom ! !)

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3
Voilà le premier de ma liste (la fameuse PAL des blogueuses !) que j’ai glanée dans les différents blogs que je lis régulièrement : Ys, Dominique, Helène, Dasola, et tant d’autres excusez moi. Je dois celui-ci à Krol et ce fut un beau moment de lecture, un peu bref cependant. Je comprends qu’elle ait aimé car c’est un livre d’une rare émotion et très pudique en même temps. On peut imaginer que ce sont les souvenirs de réfugiés espagnols racontés par l’arrière petite fille. Il y a dans ce récit la distance de deux générations qui atténue un peu la souffrance et la terreur face à la mort présente partout au moment de la guerre d’Espagne et en France sous la botte nazie.Et puis, je pense que cela aide un peu, la famille est restée unie et a survécu , c’est certainement plus facile de raconter alors de cette facon là : en y mêlant la poésie , la pudeur et l’amour.

Voici donc, les souvenirs d’une femme, sa fuite devant la menace de mort des communistes, son attachement à la république, l’exil , son installation en France . La lutte de ceux qui lui sont proches contre le nazisme. Tout cela est évoqué sans insistance . Des souvenirs plus qu’un récit. C’est un livre qui se lit en quelques heures et qui laisse dans la mémoire une impression apaisée malgré les souffrances qui y sont racontées. Honnêtement, je dois dire que je suis contente de l’avoir acheté d’occasion, et je ne le garderai pas car c’est un livre qui manque un peu de densité. Mais je ne l’oublierai pas non plus.

Citations

L’exil pour un enfant

Iduri est allé à l’école de jeunes filles de Mademoiselle Églantine. Et c’est accompagné de l’une d’elle qu’il est revenu cet après-midi à la maison. Son visage était dévasté par les pleurs. Il avait fait dans sa culotte , son pantalon et ses jambes étaient complètement souillés . La jeune fille est repartie. Iduri, transi de honte, tremblait dans l’entrée.
« Ama , excuse moi, je n’ai pas su le dire , je n’ai pas su le dire en français , Ama. »
Il bégayait sans cesse ces mêmes mots.
« Ama , Ama , excuse moi . Je n’ai pas pu me retenir. Ama, j’ai honte, Ama, je ne veux plus y retourner. »
… Indi , mon tout petit, c’est cela aussi l’exil. Ne pas pas savoir dire, ne pas être la ou nous devrions. Et à chaque instant , avaler cette honte indigeste qui nous brule le ventre.

Un beau portrait d’homme

Il pense à sa propre mère qui, forte de l’intelligence et des succès de ses huit autres fils, le regardait, lui le neuvieme, lui le dernier, en lui disant d’un air à la fois désemparé et complice : » toi, tu as mis tes pensées dans tes mains. »
Elle ne se trompait pas. Aïta ne peut avoir un avis sur les choses qu’après les avoir touchées. Et tout ce qui a trait aux idées ne l’intéresse pas. Il laisse volontiers aux oncles la manipulation des concepts. Ce qu’il aime ? c’est contempler la nature s’épanouir, s’agenouiller chaque jour le long des allées et voir un bourgeon , une pousse vert tendre pointer vers le ciel.

On en parle

chez Krol évidemment je la remercuie pour cette lecture

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Traduit de l’anglais des États-Unis par Hanna PASCAL

3
C’est un bel objet que l’on a entre les mains quand on ouvre ce livre. Le lecteur ne résiste pas au plaisir de laisser errer son regard dans les marges illustrées par des dessins au style botaniste scientifique. Et ce plaisir dure les 379 pages du roman. L’histoire est à l’image de l’esprit d’un enfant surdoué de 12 ans à la fois naïve, insolente et un peu brouillonne.

Le jeune Tecumseh Sansonnet dit T.S est un jeune prodige qui passe son temps à dessiner des cartes, les objets, les expressions de visage des adultes. Sa famille est quelque peu originale, son père tient un ranch et parle peu , sa mère est une botaniste de talent et ne vit apparemment que pour les coléoptères. Sa sœur Gracie se dit,elle même, la seule personne normale de la famille. La mort accidentelle de Layon le petit frère a rendu la famille encore plus bizarre. T.S Spivet part à travers les USA et ce long trajet dans un train de marchandise lui permettra de mieux comprendre ses origines, de s’imposer au monde des adultes scientifiques et au bout de ce voyage initiatique de retrouver l’amour des siens.

Bien sûr, l’histoire est un peu touffue, bien sûr ; la dernière phrase est trop « happy-end » («  Alors, j’ai poussé la porte, et je me suis avancé dans la lumière ») et puis, c’est toujours un peu agaçant que l’on prenne pour sujet un enfant surdoué, comme si l’enfance n’était pas par elle même, suffisante pour soutenir une histoire. Mais toutes ces critiques ne rendent pas justice au plaisir de lecture car le livre fourmille de bons moments et les illustrations sont de purs instants de bonheur. Une chose est sure, avec ce premier roman, Reif Larsen s’affirme comme un « étonnant voyageur » et un grand écrivain.

Citations

Le caractère de sa mère

Le Dr Clair était le genre de mère à vouloir vous apprendre le tableau de Mendeleïev à treize ans en vous faisant manger votre bouillie, mais pas à s’inquiéter , en cette ère de terrorisme mondial et d’enlèvements d’enfants, de savoir qui vous téléphonait.

Du temps de sa glorieuse ancêtre qui voulait étudier les sciences au grand scandale des hommes de son temps

Il y a toujours une façon de contourner les règles institutionnelles , crois-moi, dit M. Engletorpe. Je suis devenu expert en la matière. »
Le lendemain soir, il revint avec une lettre, signée d’un médecin, certifiant qu’Emma était atteinte d’une étrange maladie nommée. « Osteopélénie » ou « maladie des os sournois » qui lui interdisait de se livrer à la prière ainsi qu’à toute forme d’exercice physique. 

L’enfant du Montana découvre les États-Unis modernes

Sous mes yeux se déployait la géographie serpentine du monde civilise : un labyrinthe de six échangeurs repartis sur trois niveaux , d’une belle et fascinante complexité et néanmoins très fonctionnel, de construction admirable , et un flot constant de voitures tournant les unes au-dessus des autres sans que leurs conducteurs paraissent conscients de la grandiose alliance de béton et de physique théorique qui les soutenait dans leur circonvolution.

Le monde d’aujourd’hui

Chacun de ces objets avait été fabriqué dans une usine, sans doute en Chine , puis importé aux États-Unis dans un cargo piloté par un Russe renfrogné, puis acheté et jeté par un habitant de Chicago, et gisait a présent par terre , voletant dans la brise légère ( à l’exception des pneus qui ne voletaient pas).

Le regard sur le monde des adultes

J’ai alors compris que les adultes, à la différence des enfants, étaient capables de s’accrocher à certains sentiments négatifs, même quand l’événement qui les avait suscités était passé depuis longtemps, même quand les cartes postales avaient été envoyées, les excuses présentées, et que tout le monde avait tourné la page. Les adultes étaient des entasseurs pathologiques de vieille émotions inutiles.

Et une phrase qui sonne bien

La médiocrité est la moisissure de l’esprit.

On en parle

Blog de Zazie