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3
J’aime bien lire à propos de la guerre 14/18 . Je crois qu’on ne comprend bien l’Europe qu’en partant de cette guerre là. J’ai lu des livres d’historiens qui m’ont fait une très forte impression comme la grande guerre des français de Jean-Baptiste Duroselle.

Le travail d’un romancier qui prend cette guerre comme sujet n ‘est pas si simple , quoi dire sur un sujet que nous connaissons si bien. Echenoz prend le parti de la sobriété et du détachement , je suppose pour mieux faire ressortir l’horreur brutale de la guerre. En choisissant quatre destins, il nous offre , un mort, deux handicapés à vie, un fusillé. Et à l’arrière un enfant sans père et une usine de chaussures qui profite bien la guerre

J ‘ai trouvé que l’auteur semblait peu convaincu par son sujet et donc son roman ne m’a pas beaucoup touchée. On y retrouve, pourtant tout ce qu’on a entendu sur cette période.

 Citations

Le tocsin

Le tocsin, vu l’état présent du monde, signifiait à coup sûr la mobilisation. Comme tout un chacun mais sans trop y croire, Anthime s’y attendait un peu mais n’aurait pas imaginé que celle-ci tombât un samedi.

 Genre de discours du début de la guerre, il sonne vrai

Vous reviendrez tous à la maison, a notamment promis le capitaine Vatssière en gonflant sa voix de toute ses forces. Oui, nous reviendrons tous en Vendée. Un point essentiel, cependant. Si quelques hommes meurent à la guerre, c’est faute d’hygiène. Car ce ne sont pas les balles qui tuent , c’est la malpropreté qui est fatale et qu’il vous faut d’abord combattre. Donc lavez-vous, rasez-vous, peignez-vous et vous n’avez rien à craindre.

 L’équipement et les abérations des décisions de la hiérarchie militaire

… Un casque censé protéger l’homme plus sérieusement, mais dont les modèles initiaux étaient peints en bleu brillant. Quand on les a coiffés, on s’est d’abord bien amusés de ne plus se reconnaître tant ils étaient couvrants. Quand ça n’a plus fait rire personne et qu’il est apparu que les reflets du soleil produisaient d’attrayantes cibles, on les a enduits de boue comme on l’avait fait l’an passé pour les gamelles.

 L’horreur de la guerre

Canon tonnant en basse continue, obus fusants et percutants de tous calibres, balles qui sifflent, claquent , soupirent ou miaulent selon leur trajectoire, mitrailleuses, grenades et lance-flammes, la menace est partout : d’en haut sous les avions et les tirs d’obusiers, d’en face avec l’artillerie adverse….. Dans l’air empesté par les chevaux décomposés la putréfaction des hommes tombés puis du côté de ceux qui tiennent encore à peu près droit dans la boue, l’odeur de leur pisse et de leur merde et de leur sueur, et de leur crasse et de leur vomi…..

Et Echenoz conclue, c’est ce genre de phrase où on sent son détachement

Tout cela ayant été décrit mille fois , peut-être n’est-il pas besoin de s’attarder encore sur cet Opera sordide et puant.

On en parle

Jostein, par exemple

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3
Curieux livre et bilan négatif malgré quelques bonnes idées. Curieux livre car l’auteur invente un lieu où la mort ne peut pas entrer et donc les êtres humains et les animaux ne vieillissent plus. Quelque bonnes idées dans la construction logique de ce monde : car si la mort s’y installe on risque d’attirer l’Ankou (le nom de la mort en breton) il faut vivre sans tuer. Il faut donc être végétarien et pour arriver à avoir une vache qui donne du lait trouver un stratagème pour la faire vieillir un peu mais pas trop. Le roman raconte aussi une enquête et essaie de nous faire peur car la mort semble être revenue parmi eux.

Je n’ai absolument pas été prise par l’histoire qui à mon avis s’adresse plutôt à des adolescents. Le roman est plein de références littéraires, ou à des livres à succès comme « la route » de Cormac MacCarthy et des légendes bretonnes.

La leçon finale est simple on a besoin de la mort pour vivre, et ceux qui veulent la fuir le font souvent pour de biens mauvaises raisons, comme le permettra de découvrir l’enquête qui démasquera l’arracheur de langue et le tueur du village. Le récit tombe à plat et une fois terminé je me suis demandé pourquoi je suis allée jusqu’au bout .

Citations

Le village

Il était écrit dans le journal de bord de l’aïeul que d’autres hommes viendraient remplir sa solitude , que le village attirerait ce genre d’êtres obnubilés par la Mort en même temps que réfractaires à celle-ci.
L’ancêtre en avait accueilli une trentaine sur plusieurs décennies, mais tous y compris lui-même, en étaient partis un jour, fatigués d’être au monde , fatigués les uns des autres.

 La condition humaine

Un héros ? Est-ce qu’on devient un héros en assumant sa condition de mortel ?

On en parle

Clara et les mots qui a beaucoup aimé, comme quoi !

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5
J’ai trouvé ce film dans un blog qui l’avait placé dans une liste de ses 10 films préférés. Bêtement j’ai oublié de noté le nom du blog, j’espère que l’auteur du blog vient parfois sur le mien je le mettrai en lien , car c’est grâce à lui que j’ai vu ce film.

Si vous ne l’avez pas vu, faites comme moi commandez-le sur Internet, c’est extraordinaire. L’histoire est en partie vraie, des Srilankais montent une équipe de handball pour pouvoir aller à un tournoi en Bavière et trouver du travail en Europe. Un des problèmes- mais ce problème semble tellement mineur face à leur lutte quotidienne pour simplement assurer leur survie au quotidien- c’est qu’ils ne savent absolument pas comment jouer au handball. D’ailleurs on n’a jamais joué au Handball au Sri-Lanka où le sport national est le Cricket !

L’intérêt du film , c’est de suivre le destin d’une dizaine de ces jeunes hommes. On se dit « mais comment peuvent-ils faire autrement que vouloir arriver en Europe , où le statut de SDF doit leur sembler un paradis à côté de ce qu’ils vivent ». En plus ils sont jeunes et pleins de courage et forcément débrouillards , ils savent qu’ils s’en sortiront si on les laisse travailler et si on les paye normalement.

Dans leur pays, ils sont pris dans une spirale de dettes, de chômage, de personnes âgées de leur famille qui dépendent d’eux. Ils ne peuvent pas s’en sortir, sinon en partant dans des pays qui leur assurent un véritable salaire. Pour les femmes ce sont les pays du golf et des emplois de femmes de ménage ou garde d’enfants, pour les hommes l’Europe pour n’importe quel travail.

Ce n’est pas un film triste ni démonstratif, il fait un constat et par la même nous interpelle et je pense que les touristes qui aiment ce pays n’oublieront pas l’envers du décor d’une réalité dont ils ne voient jamais que la façade. J’allais oublié le moment de jubilation totale lorsque ces pauvres Srilankais se retrouvent sur un terrain de Hand face aux équipes les mieux entraînées du monde… Là je vous laisse découvrir.

Un excellent film que je n’ai pas vu passer en salle je me demande bien pourquoi.

Bande annonce

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 Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence BOUVARD

5
J’ai un petit fils qui aime lire et cela me donne l’occasion de revisiter les librairies rayon enfant. Une libraire m’a conseillé ce roman. J’ai pour habitude de lire les livres que j’offre aux enfants. La raison officielle c’est pour mieux en discuter avec eux, mais la raison profonde c’est qu’il m’arrive d’éprouver un vif plaisir. (Si j’ai lu tous les Harry Potter ce n’est pas uniquement pour les offrir aux enfants !). J’ai toujours pensé qu’un bon livre pour enfant était celui où adulte et enfants se retrouvaient. Évidemment pas au même niveau de lecture mais dans le plaisir du texte.

Depuis les fables de La Fontaine au « Petit Prince » la liste est courte mais significative. Le dernier en date que Jules a plébiscité (et que j’ai beaucoup aimé également), c’est « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl. Grâce à ce titre, la libraire a pensé à celui-ci. La première chose qui m’ a séduite ce sont les images. Et attention, les images ne sont pas que des illustrations mais elles sont aussi chargées de raconter une partie de l’histoire en particulier celle qui concerne la petite Vanille.

C ‘est donc, l’histoire de deux petites sœurs, Céleste l’aînée et Vanille la petite, qui s’aiment très forts, elles ont des parents si odieux qu’ils abandonnent sur l’autoroute la plus petite qui rit trop fort. Comme vous le voyez,ce n’est pas une histoire à l’eau de rose ! La plus grande se réfugie dans le monde des rêves pour retrouver sa petite sœur , mais elle va être rattrapée par la « BMSR ».

Vous ne connaissez pas la « BSMR » ? moi non plus avant de lire cette histoire, que je ne veux pas vous résumer (lisez-ce livre). Sachez simplement que cela à voir avec un organisme qui surveille chez chacun l’équilibre entre les souvenirs et les rêves. On va suivre les efforts de Céleste qui veut absolument retrouver Vanille et qui doit pour cela déjouer les plans de certains adultes, comment faire confiance aux grands quand on a été si lourdement trahi par ses parents ?

Le dessinateur est tout simplement génial et permet de suivre cette histoire un peu compliquée entre les gardiens des rêves qui font du bien et les gardiens des souvenirs qui font souffrir. Je me demande quelle est la réaction des enfants face à cette histoire dont la fin me semble obscure, il n’ y a pas un retour au réel qui moi m’aurait fait du bien mais les plus jeunes sont parfois moins rationnels que nous .

Je ne sais pas encore ce que Jules en pensera et je compléterais mon billet quand il m’aura donné son opinion.

Citation

Personnellement , je considère tous les souvenirs comme suspects, soupire Violette en secouant la tête. Certains laissent une empreinte plus profonde que d’autres, mais -que veux tu ?- la mémoire est capricieuse : on ne se rappelle jamais les choses avec exactitude. En ce qui nous concerne, nous ne faisons pas ce genre de distinctions arbitraires : tous les rêves sont les bienvenus dans notre royaume.

Je n’ai pas trouvé (encore) de blogs où on en parlait.

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 Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne)par Frédéric LE BERRE

3
Reçu grâce à Babelio, j ai avalé ce livre en une soirée. « Avant toi » connaîtra sûrement un certain succès et deviendra peut-être un film. C’est la version intouchable britannique mais en plus avec une histoire d’amour entre la soignante et le tétraplégique.

Il y a tout dans ce roman, la crise, le droit à la dignité et pouvoir choisir sa mort, l’amour ; un viol… On est pris par l’histoire car on espère que Clark arrivera à redonner le goût de vivre à Will. Mais dans cette histoire le héros souffre trop pour continuer à vivre.

C ‘est le genre de roman qu’on oublie aussi vite qu’on les lit, je crois que les américains appelle cela des « tourne-page » ? Et dans le genre c’est un tourne-page réussi. Au delà du sentimentalisme de l’histoire quelques traits de notre société sont assez bien mis en lumière. Comme le groupe des gens obsédés par leur corps, les régimes et la course à pied. Évidemment la difficulté de déplacement pour les gens en fauteuil est bien raconté et encore, ils ne sont pas dans le métro parisien !

Les personnages sont suffisamment bien dépeints pour qu’on passe 500 pages avec eux. Vous l’avez deviné, je n’ai été conquise, j ai eu l’impression d’être au cinéma dans une comédie hollywoodienne , genre « Pretty Woman »

Bref une distraction d’un soir ou d’un long voyage en train ce n’est déjà pas si mal.

Citations

Jargon du pôle emploi

 En fait, il n’y a plus grand chose hormis des postes à horaires flexibles dans le secteur du commerce et de la grande distribution.
– vous voulez dire de la mise en rayons en équipe de nuit ?
Cela faisait suffisamment longtemps que je venais pour savoir décrypter leur jargon.

Comme je la comprends

Une maison briquée de fond en comble et bien rangée procurait à ma mère une satisfaction presque physique . Pour ma part , après un mois de ménage et d’aspirateur, je ne voyais toujours pas où était le plaisir. J’avais la quasi-certitude que je préférerais toujours que quelqu’un d’autre s’en charge.

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4
Je lis peu de roman policier mais je me laisse parfois tenter par mes amies blogueuses. J’ai lu celui-ci après avoir l ‘article Aifelle et d’autres que je n’ai pas hélas eus le temps de noter. J’ étais, également dans le grand nord avec Paolo Rumiz quand j’ai lu vos billets. Je commençais donc à être imprégnée par la culture « Sami ». Je me souviens aussi des écrits de Paul Emile Victor : les lapons qu ils décrivaient me fascinaient, et je suis contente que cette icône soit décrite positivement dans ce roman.

J ai quelques réserves sur le côté roman policier. Je m’explique : les méchants sont vraiment des horreurs : fascistes, pervers , pédophile et violeur pour l’un. Alors que les personnages positifs sont plus dans la nuance. Et du coup plus intéressants.

Et puis comme toujours dans un policier il faut que l’intrigue avance au rythme de l’enquête. Je me suis même demandé si l’auteur ne s’était pas senti obligé à prendre cette forme de récit pour nous sensibiliser à cette civilisation qui a à peu près entièrement disparu. Parce que je dois le dire je n’ai aucune réserve sur tout ce que nous apprenons sur cette région et les habitants. La nuit et le froid polaires rendent la vie à peu près impossibles mais les Sami ont su pendant des siècles s’adapter au climat et à la géographie. La religion est venue leur ôter des croyances fondées sur la nature puis les frontières des sédentaires ont réduit à presque rien le nomadisme et enfin le « progrès » les a ruinés de l’intérieur .

L ‘enquête permet de suivre les différences attaques dont ont été victimes les Samis et la façon dont il leur est impossible de s’en sortir. Malheureusement pour eux, ils ne sont pas organisés en nation – j’ai pensé aux Kurdes- et leur sous-sol est riche en minerai. Face à l’attrait de bénéfices conséquents les pensées charitables vis à vis d’ethnie qui veulent garder un mode de vie nomade en respectant la nature ont bien peu de poids. Cet écrivain a vraiment du talent pour nous raconter tout cela et comme tous ceux qui aiment les policiers ont salué ses qualités je comprends le succès « du dernier lapon ».

Citations

La transmission orale

 Le cri d’Aslak pétrifia le jeune garçon lapon dans sa barque. Il reconnut , fasciné , terrifié, la voix de gorge d’un chant lapon. Il était le seul ici à pouvoir en saisir les paroles. Ce chant, lancinant , guttural, l’emmenait hors de ce monde. Le joïk devenait de plus en plus haché , précipité. Le Lapon condamné aux feu de l’enfer voulait dans un dernier élan transmettre ce qu’il devait transmettre.
Puis la voix se tut. Le silence s’imposa. Le silence s’imposa. Le jeune lapon aussi resta silencieux. Il avait fait demi tour , voguant la tête pleine des râlements du mourant. Son sang avait été tellement glacé qu’il avait été saisi d’une évidence. Il savait ce qu’il devait faire. Et ce qu e, après lui , son fils devrait faire. Et le fils de son fils.

La nuit polaire

Demain, entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. Et, le jour d’après, il conserverait son ombre quarante deux minutes de plus. Quand le soleil s’y mettait, ça allait vite.

 Les frontières

Mon grand-père a dû arrêté l ‘élevage (des rennes) parce que la route de la transhumance avait été coupée par ces fichues frontières. Et les troupeaux ont été concentrés de part et d’autre des frontières . Des tas de conflits ont commencé comme ça. Et si tu veux mon avis, ces frontières ont tué beaucoup d’éleveurs.

 Les conflits entre les éleveurs et les autres

Les utilisateurs veulent pouvoir se balader dans les montagnes quand ils ont des congés, comme pour le week-end de pâques, qui est l’un des plus beaux week-end de la région , avec encore beaucoup de neige partout et beaucoup de soleil Les Norvégiens de la côte partent en famille en scooter pour trois ou quatre jours dans leur petit cabanon sur la toundra , le long du fleuve. Mais c’est l’époque où les femelles rennes mettent bas, et le s troupeaux ne doivent absolument pas être dérangés, sinon les femelles peuvent abandonner leur faon et ça occasionne de grosse perte pour les éleveurs . Donc conflits.

 Le progrès

 Aslak leur avait dit . Vous avez trop de rennes . C’est pour ça qu’il vous faut de si grands pâturages.. Et qu il y a tant de conflits. Mai sils répondaient qu’il fallait beaucoup de rennes pour payer les frais, les scooters, les quads, les voitures , le camion abattoir, la location de l ‘hélicoptère. Tu ne comprends pas , disaient-ils , toi tu as à peine deux cents rennes.
Aslak les regardait . Et il disait :j ai deux cent rennes et je vis.

On en parle

« à sauts et à Gambades » et encore une fois avec de belles images et chez Hélène lecturissime

3
J’aime entendre la voix de ce slameur, je lui trouve un charme très particulier. Encore une fois, les « vrais » littéraires lui reprochent de faire de la poésie de bas étage. Mais je trouve ça injuste, ses textes ne peuvent pas être séparés de sa façon de les dire. C’est comme si on reprochait aux chanteurs de faire de mauvais poèmes.

Son livre raconte sa rééducation parmi des handicapés parfois lourdement et souvent définitivement. Il se lit très vite mais il est, je pense, indispensable pour tous ceux qui ne connaissent pas le handicap. Le regard des valides sur le handicapé ne peut changer que si nous comprenons exactement de quoi leur souffrance est faite.

Ce livre se lit en quelques heures mais peut changer définitivement nos a priori sur les gens en fauteuil.

Citations

Le plus important pour un malade

Un bon patient sait patienter.

Le style du livre

Farid s’emmerde tellement quand il doit rester au lit alors que les autres partent en rééducation, qu’il a inventé le concept de « niquer une heure ». Il est à l’affût de tout ce qui peut contribuer à faire passer le temps. Bien sûr, l’idéal , c’est le sommeil. Si tu fais une bonne sieste, tu « niques » une heure facilement. Un bon film à la télé peut te permettre de « niquer » une bonne heure et demie. Un long coup de téléphone peut être utile pour « niquer » vingt minutes… Il est marrant ce Farid.

 Une leçon de vie

C’est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues.

On en parle

Chez Baz’art

L’écouter

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 Traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle GUGNON. 

3
Un grand plaisir de lecture pour un roman tout en nuance. Le récit se situe en Colombie et fait revivre le passé d’enfants dont les parents on été mêlés au trafic de drogue. Ce n’est pas un roman style reportage qui permet d’apprendre tout sur le quartel de Medellin ou la personnalité d’Escobar, mais à travers les questions que se pose le personnage principal on comprend peu à peu les différents drames de ce pays. Antonio Yammara rencontre un homme qui a fait 20 ans de prison, celui-ci est victime d’un attentat au cours duquel il est lui-même grièvement blessé. Sa vie en est totalement bouleversée.

Nous suivons l’évolution des pensées et du ressenti de cet homme qui se sent écrasé par la peur et la fatalité du destin.
Pour s’en sortir, il veut comprendre qui était Ricardo Laverde. Cette quête permettra à l’écrivain de nous décrire les années sombres de Colombie. J ai apprécié toutes les réflexions sur la mémoire et les souvenirs.

La frontière entre le bien et le mal est assez difficile à tracer , à la fin du roman on ne sait toujours pas qui était vraiment Ricardo Laverde ni pourquoi exactement, il a été tué . Au fil des pages on se trouve pris dans une ambiance assez lourde et triste que je pense assez proche de la la réalité. Le titre est très bien trouvé et à lui seul résume le roman,mais je vous laisse découvrir pourquoi.

Plusieurs fois je me suis dit que si j’avais vécu sur place, je n ‘aurais pas mieux compris les différents enjeux de ce pays que les personnages du roman.

Citations

Le poids du passé

Nul ne sait a quoi sert le souvenir, s’il s’agit d’un exercice profitable ou qui peut se révéler néfaste, ni en quoi l’évocation du passé peut changer ce que l’on a vécu.

Phrase que j’aime bien

Toutes les guerres, même petites, ont leur héros, n’est ce pas ? Le courage de l’acteur ne dépend pas de la taille du théâtre.

 Les souvenirs : faire le tri entre ce dont on se souvient et ce qui nous est raconté

 Ce sont mes seuls vrais souvenirs . Les autres ont été inventés ce sont des souvenirs mensongers. Le plus triste qu’on puisse transmettre à quelqu’un, ce sont de faux souvenirs .

J’ai souri

En Colombie, personne ne l’avait regardé de la sorte : depuis son arrivée, Elaine n’avait couché qu’avec des Américains ou qu’avec des hommes qui avaient des orgasmes en anglais.

La question finale

Essaierais-je de la convaincre que le monde est trop dangereux pour qu’on s’y promène seul, sans personne pour nous attendre à la maison, se faire du souci quand on ne rentre pas ou venir nous chercher ?

On en parle

Chez Avel bre (un breton ?)

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane et Da id ELLIS

4
Et voilà, mon voyage est terminé, je suis de retour d’une Australie si bien racontée par Bill Bryson, que cela va me préserver d’un trop long vol vers ce pays qui m’a toujours attiré. Comme toujours avec un humour qui n’appartient qu’à lui et un sérieux dans ce qu’il veut nous faire comprendre, Bill Bryson explique que l’Australie est un pays continent si vaste et si varié que chacun d’entre nous peut y trouver des merveilles inoubliables.

Ce qui m’a frappée à la lecture de ce livre c’est à quel point je savais peu de choses sur l’Australie. Mais je ne suis visiblement pas la seule comme nous le dit Bill Bryson c ‘est peut-être parce que

Ce pays ne connaît pas de coups d’État, n’épuise pas ses réserves de poissons, n’arme pas d’horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente. Bref, c’est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d’une manière provocante et déplacée. Un pays stable, pacifique et correct. Un pays qui n’a pas besoin d’être surveillé du coin de l’oeil, ce qui fait qu’on ne le regarde même plus.

J’ai beaucoup aimé les descriptions des petits musées qui sont souvent plus intéressants qu’il ne le pensait de prime abord. Le danger de la faune m’a fait irrésistiblement penser au « Koala tueur » je m’attendais que Bill Bryson cite Kenneth COOK car ils ont le même humour quand ils décrivent les dangers de la gent animale australienne. Pendant toute la lecture, je me demandais comment (et quand) il allait parler des Aborigènes, il le fait à la fin mais hélas on sent bien qu’il n’ a discuté avec aucun d’entre eux. Je trouve que ça manque.

Alors si vous voulez qu’on vous raconte une nature absolument superbe, désertique ou luxuriante, rencontrer des gens « cool et sympa » , avaler des kilomètres sous une chaleur étouffante, vous faire peur avec des requins, des araignées, des méduses des serpents ou tout autre insecte, n’hésitez pas prenez le temps de lire « nos voisins du dessous »

Citations

Les musiques d’ambiance

Le fond sonore, je le remarquai avec un certain intérêt , avait évolué et on était passé de « pot-pourri de vos vieilles comédies musicales favorites » à  » Jour de fête à la maison de retraite ».

 Pour décomplexer à jamais ceux qui ont peur de ronfler

Je dors comme si on m’avait injecté une dose de cheval d’un relaxant musculaire des plus puissant.
Mes jambes s’écartent d’une manière grotesque. Mes mains retombent au niveau du plancher. Tous mes accessoires internes – langue , glotte, gaz intestinaux – décident d’aller faire un tour à l’extérieur. De temps en temps, comme un jouet ridicule, ma tête dodeline vers l’avant et déverse sur mes genoux un demi-litre de salive visqueuse , avant de repartir en arrière pour refaire le plein avec des borborygmes de chasse d’eau qui se remplit. Et je ronfle de façon bruyante, indécente, comme des personnages de dessins animés dont les lèvres exagérément élastique émettent de gros nuages de vapeur.

 Les charmes de l’Australie

En fait, je pense qu’il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l’intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d’acacia ou la moindre flaque d’eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

 Les araignées

Personne n’a pu m’ expliquer, incidemment , pourquoi ces bestioles sont d’une toxicité aussi phénoménale. Car posséder assez de venin pour tuer un cheval, alors qu’il ne s’agit que de capturer des mouches, me paraît un cas flagrant de gaspillage de ressources naturelles. Mais au moins les araignées sont-elles sûres que les gens s’écarteront sur leur passage.

Les serpents

la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l’un d’eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures. Personnellement, au palmarès des « conseils les moins susceptibles d’être suivis » j’accorde le premier prix à celui-là.

 Toujours le même talent a nous raconter avec humour les aventuriers qui ont sillonné l’Australie au 19e siècle

On choisit comme chef un officier de police irlandais , un certain Robert O’Hara Burke, qui de sa vie n’avait jamais mis les pieds dans l’outback, qui était réputé se même à Dublin et qui ne connaissait rien au monde de la science ou de l’exploration. Le topographe serait William John Wills , dont les principales qualifications semblent avoir été une origine très respectable et son désir de partir là-bas. Un des atouts les plus remarquables de ces deux gentlemen étaient un visage orné d’un système pileux exceptionnel.

Un petit clin d’œil à la Française que je suis

 Si La Pérouse avait été plus rapide, il aurait pu proclamer l’Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

 À propos du peuplement de l’Australie

 À la fin du XVIIIe siècle , les textes de loi britanniques offraient une longue liste de crimes passibles de la peine capitale. On pouvait être pendu pour deux cents délits comprenant, notamment, le crime impardonnable de « se faire passer pour un Egyptien ».

 Le paragraphe sur le cricket

Après des années d’études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j’en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l’introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d’activité humaine ont tort. Loin de moi l’idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens – dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c’est un jeu bizarre. C’est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C’est le seul sport qui porte le même nom qu’un insecte. C’est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s’ils sont un brin enthousiaste). C’est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s’habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

Encore le cricket

Suivre deux journalistes sportifs commentant une rencontre de cricket à la radio, c’est comme écouter deux pêcheurs assis dans une barque un jour où le poisson ne mord pas.

 Une bonne blague australienne

Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant. Or généralement, tous les billets de finale sont vendus des mois à l’avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L’homme s’étonne donc.
– excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée ?
– c’est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose. Malheureusement elle est décédée.
– Mais c’est affreux ! Je suis terriblement navré !
– Ouais. Elle n’a jamais raté un match de sa vie.
– Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l’un de vos parents ?
– Impossible :ils sont tous à l’enterrement.

J’aime cette remarque à propos des voyages au bout de la terre

Ma promenade m’a conduit devant des magasins au luxe tapageur – Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n’avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

On en parle

Chez Keisha et chez Urbanik (que je ne connaissais pas)

Voulez vous écouter Mathilda et essayer avec les paroles de Bill Bryson légèrement imbibé à la bière locale

Oubliant que les cuillères avaient été inventées, 
Le Swagman immergea son zizi dans le thé
Et il soupira en voyant l’objet bouillir
« C’est pas demain que j’aurais du plaisir ! »

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par hélène HINFRAY

5
C’est encore une fois Dominique qui m’avait conseillé ce livre, je l’avais mis dans un coin de ma mémoire mais il a fallu que je traîne un peu dans ma librairie préférée, que rien ne m’inspire sur leurs différentes table pour que je pense à demander s’ils avaient Shakespeare de Bill Bryson. Non seulement je n’ai pas regretté, mais je voudrais que ma force de conviction arrive à vous motiver afin qu’à votre tour vous sautiez le pas.

Si vous connaissez cet auteur, vous êtes familiers de son humour et son exigence face à la vérité. Le voilà aux prises un personnage fabuleux, dont ne sait rien ou presque et sur lequel un record de thèses , biographies, études, romans ont été écrits. Comment va-t-il s’y prendre, pour ne pas nous ennuyer et en même temps nous faire découvrir celui qu’il appelle le Barde (je n’ai pas trop compris pourquoi) ?

Sans jamais se lancer dans des hypothèses hasardeuses, Bryson fait si bien revivre l’époque et le théâtre élisabéthain que nous finissons par bien connaître William Shakespeare dont finalement il parle assez peu. C ‘est peut-être pour cela qu’il appelle son livre une « antibiographie », W. Shakespeare apparaît comme en creux à travers tous les autres personnages dont nous savons plus de choses, la personnalité du grand homme de théâtre s’anime devant nous.

L’époque est incroyable, dangereuse et mortelle pour la plupart des Londoniens, le théâtre était alors un endroit où pauvres et riches se retrouvaient devant des pièces que nous admirons encore aujourd’hui. Il y a là un mystère que Bill Bryson ne résout pas mais sait proposer à notre sagacité. La dernière partie est consacrée aux différentes hypothèses quant à l identité même du grand dramaturge. Dans une Angleterre marquée par la noblesse, c’est un peu difficile d’attribuer à un roturier autant de génie.

Bryson donne les limites des différentes hypothèses autour de la parenté des écrits de Shakespeare. En particulier celle qui veut que le comte d’Oxford soit le véritable auteur avec Bryson on a envie de conclure que c’est bien William Shakespeare qui est l’auteur de son œuvre même si on ne sait rien de lui sauf qu’il a légué par testament à son épouse son deuxième lit !

Citations

L’état de l’Angleterre

William Shakespeare vit le jour dans un monde qui manquait d’habitants et avait bien du mal à garder ceux qui y naissaient.

 Les joies de la médecine

Même un problème de santé comparativement bénin (un calcul rénal, une plaie infectée , un accouchement difficile) pouvait très vite devenir mortel. Il faut dire que les soins étaient presque aussi dangereux que les maux. Les victimes étaient purgées avec enthousiasme et saignées jusqu’à l’évanouissement – un traitement peu susceptible de fortifier leur organisme affaibli.

 L’humour de Bryson

En un sens, la plus grande performance de Shakespeare ne fut pas d’écrire Hamlet ou les Sonnets, mais de passer le cap de la première année.

 Les douceurs de la justice anglaise

De nombreux criminels entendaient encore cette sentence effrayante : « vous aurez le ventre ouvert , le cœur et les entrailles arrachées , et vos parties intimes seront tranchées et jetées au feu devant vos yeux. » Toutefois sous Elisabeth I il était devenu tout à fait inhabituel d’être éviscéré alors qu’on était encore assez vivant pour s’en rendre apercevoir. Mais il y avait des exceptions.

 Pas de femmes sur la scène du théâtre

Ce mépris pour les comédiennes était une tradition spécifique à l’Europe du Nord. En Espagne, en France, en Italie les rôles féminins étaient confiés à des actrices, ce qui ne laissait pas d’étonner les voyageurs britanniques sincèrement surpris de découvrir qu’une femme pouvait incarner une femme aussi bien à la scène qu’à la ville.

 Humour à propos d’un poème de Shakespeare

C’était essentiellement un hymne à la chasteté, et comme la chasteté il n’eut guère de succès.

 Les théories sur la paternité de l’œuvre

Cela dit, Freud eut plus tard sa propre théorie selon laquelle Shakespeare était d’origine française et s’appelait en réalité Jacques Pierre – un fantasme intéressant , mais resté solitaire.

Le mot de la fin

Mais c’est là précisément la marque du génie. Un seul homme était en position de nous faire ce présent incomparable, un seul en possédait le talent. William Shakespeare était indiscutablement cet homme, et qu’importe, au fond, qui il était ?

On en parle

Chez Dominique et mille et un classique que je ne connaissais pas.