Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Un concert de louanges pour ce roman d’Éric Reinhardt qui décrit le comportement d’un manipulateur cruel et pervers à l’encontre de sa femme. Ce comportement est tellement abject et, hélas conforme à la réalité, que la lecture du roman s’en trouve irrémédiablement entachée. On ne peut s’empêcher de penser en le lisant :« et en plus c’est plausible » Plausible qu’un homme refuse de chauffer assez sa maison alors que sa femme meurt d’un cancer, plausible qu’il l’a surveille sans cesse à l’hôpital de peur que quelqu’un qui l’aime puisse lui apporter un quelconque réconfort, plausible qu’il fournisse des vêtements hideux à la morgue pour que rien ne subsiste de la jolie femme qu’il a épousée.
J’ai plus de mal à croire que ce pauvre type réussisse également a couper cette mère de ses deux enfants. Mais pourquoi pas, la perversion a des armes dont je ne connais pas tous les ressorts Mais qu’est ce que cela dit du roman que je viens de finir, écrasée par l’horreur et le chagrin ? Trop de tristesse , pour que j’en apprécie vraiment toute la richesse . L’écrivain déclare dans tous ses interviews que cette histoire lui a été suggérée par des confidences de lectrices, qui s’étaient sorties de cette relation destructrice. Ça m’a fait un bien fou de savoir qu’on pouvait s’en sortir. On doit donc , penser à ce roman en se disant:et si cela faisait du bien aux êtres qui sont dans ce piège et bien ce roman mérite cinq étoiles (ou coquillages) et plus. Il faut vraiment tout faire pour aider les êtres qui sont pris dans les filets de manipulateurs pervers.
Mais un roman, c’est une œuvre littéraire et Eric Reinhardt aime écrire , il a un style très riche et on se laisse embarquer comme dans un roman du temps passé. On vit grâce à lui, intensément, par exemple, la scène érotique, rare moment de bonheur de Bénédicte Ombredanne. Mais voilà, il s’agissait de décrire une descente aux enfers et pour moi,trop c’est trop. Pourquoi n’a-t-il pas choisi de laisser partir sa victime littéraire , comme la vraie, celle qui lui a fait des confidences ? Est-ce pour dire aux autres victimes , attention même dans la mort votre pervers vous poursuivra, et vous serez défigurée même sur votre lit de mort… ? Pensez à cette pauvre Bénédicte dont le mari est allé aux Emmaüs pour trouver les habits les plus vulgaire et moches qu’il a pu trouver pour la punir encore et encore.
Voilà pourquoi je n’ai pas trop aimé ce roman, c’est trop terrible et trop noir.
Citations
Je suis en symbiose totale avec le début de la phrase sauf que moi j’aime la vie
Elle voyait les livres comme détourner leur route et s’orienter lentement vers sa personne de toute la hauteur de leur coque , c’était bien eux qui allaient vers elle et non l’inverse, comme s’ils avaient été écrits pour l extraire des eaux sépulcrales où elle s’était résignée à attendre une mort lente.
Les baisers qui n’ont plus de sens
Son mari n’utilisait jamais ses lèvres pour enchanter les siennes, exception faite des smaks qu’ils échangeaient quotidiennement, matin et soir, de pure routine, comme une carte magnétique qu’on passe sur une cellule optique pour entrer et sortir d’un bâtiment.
On en parle
Cuné et Clara qui sont plus en harmonie avec moi qu’avec le concert de louanges de Babelio.
C’est le sujet qui m’effraye un peu ayant eu autour de moi des personnes subissant ce genre de personnages alors …mais je le garde sous le coude
Moi aussi, et c’est pour cela que je lui en veux de ne pas avoir fait fuir son personnage romanesque. C’est injuste comme reproche mais comme il fonde son récit sur des histoires vraies , je trouve que j’en ai le droit. Je sais que seule la coupure totale avec des pervers permet aux gens de se reconstruire. Mais il ecrit très bien, très classiquement bien.
J’ai abandonné avant de découvrir que c’était horrible à ce point là (et je regrette) Mais franchement les recherches de B sur internet , ça m’a complètement laissée de côté..;
C’est pourtant un passage qui se veut drôle , et assez proches des premiers échanges sur internet. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir de sérieuses réserves sur ce roman.
J’ai tenté de lire un roman de cet auteur mais l’ai abandonné en cours de route. Du coup, je ne suis guère tentée par celui-ci, pas à cause du sujet, plutôt à cause du style du monsieur.
c’est un peu bizarre car je croyais que tout le monde aimait, il a une langue très classique que j’ai assez bien aimée, mais le sujet m’a littéralement étouffée.c’est agréable pour moi, de voir que des gens dont j’apprécie souvent les avis sont assez négatifs sur cet auteur ou ce livre, je me sens moins seule.
On en entend beaucoup de bien mais il ne m’a jamais tenté une seconde. Tes réserve me confortent dans ma décision de ne pas le lire.
Et pourtant , ces conduites existent , mais faut-il faire une bonne oeuvre en lisant? Là est la question? Cet écrivain a aussi un style qui plaît bien.
Dès le départ, je n’ai pas aimé la façon dont le livre était présenté, ce mélange fiction-réalité. Si je dois lire l’auteur, ce ne sera pas avec celui-là.
il manie bien les deux , mais , selon moi, il prend le risque d’être jugé à l’aulne de la réalité , et cela empêche d’apprécier son talent littéraire .
Ce roman est dans mes livres à lire prochainement. Si vous l’avez trouvé noir, cela ne signifie pas qu’il soit un mauvais livre ?
Ce n’est pas triste , c’est horriblement triste. Mais ce qui m’a mise en colère, c’est que le personnage ne s’en sorte pas. Et puis, avec le recul, je trouve que cet auteur qui a beaucoup de talent , en mélangeant fiction et réalité, nous entraîne dans une forme qui s’apparente à la télé réalité. L’émotion que j’ai éprouvée va au delà de l’oeuvre littéraire. J’en veux à l’écrivain présent dans le roman de n’avoir pas fait fuir son personnage, surtout qu’il dit dans ses interviews que la ou les femmes qui lui ont servi de modèles sont sorties de cette relation destructrice.
Et bien je viens de le trouver à la bibli… Pas trop en accord avec l’esprit de noël du coup ;-) J’ai peur que la noirceur me rebute. J’avais apprécié Cendrillon, et notamment pour l’écriture (mais ce n’est pas triste du tout).
Non ce n’est pas un roman qui donne le moral. L écriture est bien là pour le reste j ai vraiment des doutes .
Oh la la la la, je vais me faire lyncher, mais tant pis ! Je ne partage pas du tout votre point de vue.
Même si le lancement de cette histoire m’a moi aussi un peu gênée (exploitation d’une rencontre littéraire, comme s’il était en mal de sujets !), j’avoue m’être laissée emporter et conquérir par ce beau roman. Je trouve qu’il est allé trop loin, et qu’il aurait pu se dispenser de cette fin avec la soeur. Cela dit, c’est à la Reinhard, il ne s’arrête pas en chemin, il ne fait pas les choses à moitié ! Et j’avoue l’avoir trouvé beaucoup plus lumineux, poétique, romantique, que vous le décrivez. Car la personnalité de Bénédicte, même si évidemment on peut regretter ce qui lui arrive, rayonne ! Elle est lumineuse, et même si elle ne lutte pas, même si elle ne peut gagner face à un cinglé pareil (qui existent, oui !), je trouve que ce roman a le grand mérite de nous donner à voir des êtres de mots (car quand même, c’est avant tout ça, et peu importe qu’il se soit inspiré de personnages réels, c’est toujours ça, un écrivain, même si d’habitude ils ne nous le disent pas !!) qui nous semblent terriblement vrais. Moi je vous recommande vraiment cette lecture, le roman est magnifique, et les éclaircies splendides. Depuis quand il faut souhaiter un ‘happy end’ pour qu’un roman soit digne d’être lu ? :)
chère souris jaune,
personne sur le blog de Luocine ne peut lyncher quiconque! surtout pas une petite souris qui n’a pas le même avis que tout le monde, ce blog est fait pour ça , permettre à tous les avis de s’exprimer. Et si tu vas sur Babelio , ton âme de petite souris va être réconfortée, il est unanimement apprécié . Moi ce que je lui reproche , je le retrouve dans ton commentaire, tu te sens obligé de souligner, et d’y mettre un « ! » que ces pervers existent. Mais l’auteur va plus loin il dit même que c’est le témoignage de femmes qui étaient sorties de cette relation pervers qui lui avait donné envie d’écrire. Tu lis bien « qui étaient sorties » , moi je trouve que la noirceur de la fin rejoint trop le goût de la téléréalité? Tu vois du style » attendez, ça peut encore être pire que ça, le coup des vêtements pris chez Emmaüs pour habiller son cadavre , avoue que c’est trash! alors on se dit qu’il a voulu laisser un message , pour les situations réelles : « fuyez mesdames fuyez il peut faire encore pire » et c’est là que j’ai pensé à la téléréalité.
voilà contente d’avoir débattu avec toi petite souris jaune