Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard, traduit de l’anglais par Christine Le Boeuf.
Un roman typiquement British, vous y boirez des litres et des litres de thé, vous y mangerez des sandwichs, vous y croiserez des femmes fofolles gentilles et des méchantes, des chiens (beaucoup de chiens) un fantôme ou plus exactement l’esprit d’une femme morte qui veut faire aboutir ce récit, les allusions aux romans classiques anglais, un vrai gentleman quelques odieux personnages tout cela saupoudré d’humour (c’est que j’ai le plus apprécié dans ce roman) . Bref, un roman comme une sucrerie anglaise trop colorée et trop sucrée mais qui va si bien avec leurs jolies tasses et leurs tapisseries à fleurs. Le fil de la narration est amusant, un homme qui a perdu celle qu’il aimait et la médaille qu’elle lui avait confiée, se met à collectionner les objets perdus et les répertorier : c’est notre gentleman. Laura sa secrétaire qui deviendra son héritière aura pour mission de retrouver les propriétaires des dits objets, elle hérite aussi d’une superbe maison à Londres, ça c’est le côté bonbon aux couleurs tendres de l’Angleterre. L’intrigue se complique car nous devons suivre aussi le destin de la médaille perdue et donc croiser une hystérique anglaise qui écrit de mauvais romans parodiant les classiques. Une fofolle antipathique !
C’est un peu compliqué un peu touffu, le charme vient aussi des récits que notre gentleman avait inventés à propos de chaque objet, ça fait un peu atelier d’écriture mais c’est sympathique.
Tout finira bien avec l’amour et la richesse en prime.
Citations
Un passage plein d’humour, les méchantes langues accusent évidemment Laura d’avoir mis le grappin sur le gentleman
– Eh bien, je suppose qu’elle faisait un peu plus que dépoussiérer et passer l’aspirateur.Laura avait l’intention de passer près d’elle sans être vue mais, maintenant, elle leur fit face avec un sourire crâne.-Fellation, annonça-t-elle . Tous les vendredis. Et, sans un mot de plus, elle sortit en majesté. Winnie se tournant vers Marjory, l’air intrigué.– Ça s’appelle comment, ça en langage courant ?– C’est de l’italien, dit Marjory en se tapotant la bouche avec sa serviette. J’en ai mangé, une fois dans un restaurant.
Les pensées d’une femme qui ne sait pas encore qu’elle est presque amoureuse
Il avait dit « oui » et, depuis, L’aura avait gaspillé un temps considérable à essayer de comprendre pourquoi. Ses hypothèses étaient nombreuses et variées : elle l’avait pris par surprise ; il se sentait seul ; il avait envie de dinde rôtie mais ne savait pas cuisiner ; il la plaignait. L’explication qu’elle envisageait avec le plus de réticence mais aussi le plus d’excitation était la plus simple et la plus énervante. Il venait parce qu’il en avait envie.
Alzheimer
Elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose, n’importe quoi, pour atténuer le chagrin de Bomber lorsqu’il voyait son père s’éloigner inexorablement vers un horizon lointain et inaccessible. La bonne santé physique de Godfrey était d’une cruelle ironie, couplée comme elle l’était à sa fragilité mentale, faisant de lui un enfant craintif et colérique qui aurait trop grandi. « Le corps d’un buffle, l’esprit d’un moucheron ».