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Un trajet Saint-Malo – Paris en découvrant le pays Dogon. Merci pour ce conseil de lecture Maggie. Le roman a deux principaux intérêts une enquête policière, qui est sans mystère. On comprend très vite les enjeux du conflit qui opposent des jeunes pervertis par l’argent, aux anciens du village respectueux des traditions du pays des Dogons. L’autre intérêt ce sont justement ces traditions. Et aussi, celles de toutes les composantes du Mali. On se sent bien avec ce commissaire Habib et son assistant Sosso, on comprend leurs réactions très cartésiennes face ce qu’on voudrait leur faire prendre pour de la magie. Une question restera sans réponse : l’assassin est-il le pire personnage de cette sombre histoire ?

Si j’ai aimé la première partie de ce roman, et la plongée dans cette culture qui a fasciné tant d’ethnologues, la seconde moitié où l’enquête policière doit être résolue m’a beaucoup moins plu, et j’ai même alors trouvé que les réalités africaines étaient trop caricaturées. Je suis décidément extrêmement difficile pour la littérature policière et donc, je ne suis pas un très bon juge. Si ce roman vous tombe sous la main, mes réserves, ne doivent pas vous arrêter, Koussa Konake m’a quand même permis d’oublier complètement le train et les passagers entre Saint-Malo et Le Mans ( un peu trop court pour aller jusqu’à Paris) , j’étais sur les routes cabossées entre Mopti et le pays Dogon, malgré les nombreux rappels de la restauration me disant que la voiture Bar était dans la voiture 14 et que des plats de grande qualité m’y attendaient.

Citations

Vivre dans des milieux hostiles

Ces terres arides, rocailleuses, ravinées, où tout porte l’empreinte d’une érosion sans fin, sont à l’image de la vie rude de leurs habitants. Ici, il n’y a que la sueur de l’homme pour faire verdir les rochers. Si, quelque fois, un marigot offre son eau, c’est juste pour assurer la survie. La nature n’écrase pas l homme, elle le minimise.

La religion en pays Dogon

Il arrive qu’une mosquée ou une église de ciment détonne dans cet univers tellement uniforme, mais on sent qu’elles attendent un Dieu qui n’est pas d’ici. Car le Dieu des Dogons n’a besoin ni de mosquée ni d’église. C’est Amma et il vit en chaque chose, dans chaque objet sculpté, dans l’âme de chaque Dogon.

Humour, après une conversation avec le ministre de l’intérieur

– Il a toujours été comme ça, jovial, sympathique, dynamique. Un vrai séducteur. On ne peut pas dire le contraire. Il est éloquent aussi, c’est sûr.
– Mais paresseux.
– Ben oui, on ne peut pas tout avoir.

16 Thoughts on “L’empreinte du renard – Moussa KONATE

  1. Merci pour cette critique… Je ne connais pas assez les écrivains africains… Il va falloir m’y mettre !

  2. mais voilà tu t’es mis aux polars !!

  3. Un auteur qui est dans ma pal depuis quelques temps. Je sais déjà que la plongée dans la culture africaine me passionnera davantage que l’enquête policière. Comme toi en fait ;)

  4. J’en ai lu un deuxième et j’ai un avis moins enthousiaste que la première fois. Je ne sais pas si je le lirai le dernier opus…

  5. Je ne suis pas particulièrement lectrice de policiers, alors je ne pense que je lirai celui-ci… En plus, tu as l’air de trouver un peu caricatural ce qu’il dit des Dogons… Je vais donc passer mon tour…

  6. Je tenterai peut-être, mais sans urgence. Comme toi, la plongée dans le monde Dogon m’attire, mais si c’est moins réussi côté polar c’est embêtant.

  7. oh oui, des polars !! bon j’en ai lu deux de cet auteur sans grand enthousiasme !

    • Il m’a fait passer une partie du trajet en train sans déplaisir mais sans plus. Je pense que c’est un peu raté pour un polar et que l’exotisme de l’Afrique ne suffit pas à rendre ce roman intéressant.

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