SONY DSCTraduit de l’anglais (SriLanka) par Esther Ménévis.
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

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J’aurais tant voulu apprécier ce roman qui raconte tout ce qui rend notre actualité si difficile à supporter : Ben, jeune médecin tamoul, tout juste diplômé est obligé de fuir son pays, il rencontre en Grande Bretagne une femme qui va l’aimer mais leur histoire sera tragique . Le roman donne d’abord le point de vue de Ria, poétesse anglaise vivant isolée dans une maison au bord de la mer. Puis celui d’Anula, la mère de Ben, puis de Lydia l’enfant de Ria et de Ben. Tout est très sombre, car Ria est encombrée par une histoire familiale très lourde, la disparition de son père l’a enfermée dans un silence hostile et a complètement perturbé son frère.

Je n’ai pas vraiment accroché au roman, car je trouve que l’auteur mélange trop les histoires d’amour impossibles avec la réalité tragiques des réfugiés sans statut. Je ne comprends pas non plus pourquoi Ria ne coupe pas plus les ponts avec son frère destructeur qui appartient à des mouvements d’extrême droite. C’est vraiment confus au début et c’est pénible de voir un personnage entouré de personnages uniquement négatifs. Il y a quand même son voisin, Eric, mais qui lui aussi est marqué par la mort , j’ai eu beaucoup de mal à croire à sa relation avec Anula la mère de Ben. Tout en rédigeant ce billet, je me rends compte qu’en réalité les personnages m’ont prodigieusement agacée. Faire de l’amour un remède au deuil, me semble bizarre . Mais ce roman a au moins un mérite : remettre en mémoire le sort tragique des populations tamoules prises entre deux feux , celui des indépendantistes et celui de la terrible répression de l’armée sri-lankaise . Et au-delà du cas du Sri-Lanka nous faire comprendre ce que ça veut dire, de tout quitter pour sauver sa peau.

Citation

l’horreur de l’exil

L’obscurité qui régnait dans le camion avait aboli toute possibilité de penser à autre chose que respirer. Elle avait effacé jusqu’au souvenir de la peine qu’il avait éprouvée en apercevant le visage de sa mère pour la dernière fois ; et c’est ainsi qu’il avait voyagé, à travers des terres sans fin, avec le sentiment toujours plus fort de son insignifiance et de sa propre mortalité. Comme le nageur qu’il était, il s’était éloigné de la rive, encore et encore, jusqu’à ce qu’arrive le moment où il avait compris ce que l’on entendait par « point de non retour ».

8 Thoughts on “Le Nageur – Roma TEARNE

  1. Dommage, le sujet était potentiellement fort.

    • Oui, c’est vrai, je suis sans doute sévère avec ce roman. J’ai été très agacée par les personnages. Le seul aspect qui m’a vraiment intéressée et qui me l’a fait terminer, c’est la guerre au Sri-Lanka et l’exil de ceux qui ne peuvent que fuir.

  2. je compatis car je viens d’avoir un grand passage à vide avec des livres sans intérêt mais ça va mieux alors ….bonne chance pour le prochain livre

    • merci, c’est vrai que ça arrive parfois des moments à vide, mais ce livre n’est pas sans intérêt, les personnages m’ont agacée, beaucoup de lectrices du club étaient ravies de leur lecture et sur « babelio » il a 5 étoiles , donc je n’étais peut être pas d’humeur ce jour là!

  3. Tu lui as trouvé des points positifs, mais pas suffisamment pour que je cède à la tentation.

    • je me demande si les blogueurs et blogueuses éprouvent, comme moi, un sentiment de gêne quand ils ne recommandent pas un livre qui est apprécié par d’autres, surtout quand il s’agit d’un sujet aussi sensible que l’exil et les clandestins. Je ne n’ai pas cru aux personnages imaginés par cette auteure voilà les raisons de mes réticences

  4. Suite au billet de Kathel (et aussi parce que, avant de l’avoir lu, j’avais repéré le roman en librairie et que mes biblis ne l’ont pas), je l’ai acheté il y a quinze jours (en super occasion à 3,50 €) … donc j’avoue que je suis un peu déçue en lisant ton avis pas emballé du tout.
    On verra bien ce que j’en penserai !

    • mais tu vas peut-être apprécier et pur 3 euros 50 , on peut prendre ce risque; j’aimerais lire un avis différent du mien, je crois que cette auteure a de bonnes intentions , et étant donné la gravité du sujet on se sent mal à l’aise de ne pas aimer son roman.

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