Traduit du chinois par Angel PINO et Shao BAOQING.
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Très joli roman qui permet un voyage dans la Chine d’aujourd’hui et d’autrefois et dans l’âme d’une femme d’une belle et riche personnalité. Mingli, 40 ans, n’a plus de nouvelles de sa fille Rongrong, et elle sait, elle le ressent au plus profond d’elle même que ce n’est pas normal. C’est une femme consciencieuse chercheuse dans un laboratoire médical, appréciée de tous. Elle n’a pas l’habitude d’imposer sa volonté, mais pourtant rien ne la fera reculer, elle doit savoir ce qui est arrivé à Ronrong. Elle le doit au nom de ses engagements du passé : son amitié avec la mère de Rongrong qui a sombré dans la démence.
Elle va donc être confrontée à la Chine « communo-capitaliste », et refait un parcours sur ce qui a été sa vie. « Les Sentinelles des blés », c’est un hybride de blé , découvert par son père un grand savant dont la mort est tout un symbole : il était parti chercher des livres importants pour lui, à son retour il est tombé dans les égouts dont un voleur avait, entre temps, volé la plaque qui les obturait.. Les souvenirs des Sentinelles des blés reviennent dans le roman, comme des moments de pureté dans un pays où la corruption atteint à peu près toutes les couches de la société. Même son mari qui l’aime bien, et qui ne pensait pas qu’elle puisse avoir une volonté autre que la sienne touche des petits pots de vin en utilisant les qualités de chercheuse de sa femme.
Un beau voyage , d’une rare émotion.
Citations
Une femme qui ne sait pas s’imposer
Or Yu Shijie refuse de m’entendre. Il voudrait que je sois une femme ouverte. Certes, mais ne le suis – je pas déjà ? Petit à petit, entre nous deux, un pli a été pris, qui fait que, depuis des années, chaque fois que je m’exprime ou que j’agis selon mes sentiments, il s’empare du problème et le dissèque en deux temps trois mouvements, comme un boucher qui manipule une carcasse de porc. L’animal est suspendu à un croc, et la moindre partie de son corps s’offre à la vue:la viande, les os, les tripes, tout est clair et net. Mais moi , je ne ressens plus rien, j’en oublie même ce que j’avais voulu dire au départ.
J’ai lu un seul livre chinois,de Mo-yan. Un Nobel contesté pour ses positions tièdes sur son pays. J’irais bien découvrir le néoréalisme chinois de Chi Li.
Et qu as tu pensé de Mo Yan?
Chi Li a beaucoup écrit , je n ai lu que celui ci , je peux le conseiller
Longtemps que je n’ai pas lu de littérature chinoise. Pourtant en général j’aime beaucoup.
C’est le charme d un club de lecture, il vous oblige à aller vers d’autres voies que vos chemins habituels
Je n’en ai pas entendu parler de ce livre, je le note, j’ai lu rarement de la littérature chinoise, c’est une lacune.
Tu peux commencer par celui-la , c’est un bon exemple et un vrai plaisir
j’ai lu beaucoup de littérature chinoise mais assez classique et peu de romans contemporains aussi je note
J’ai vraiment été sous le charme de Minglin, cette femme qui semblé soumise mais ne l’est pas tant que ça. En tout cas son esprit ne l est pas