J’ai cette chance d’habiter près d’une salle de cinéma avec une programmation intéressante. Hier soir, Pierre Schoeller est venu discuter avec les Dinardaises et les Dinardais de son film « l’exercice de l’état ». Je ne sais pas s’il en gardera un très bon souvenir car à Dinard on tombe parfois sur des « hyper-spécialistes » et qui aiment le faire savoir. Un brin de pédanterie est très bien vu dans ma station préférée.
Je suppose que le réalisateur ne lira pas mon blog, j’aurais voulu pouvoir lui dire que j’ai beaucoup aimé son film. Que j’adore me faire surprendre au cinéma et que son film traite du monde politique comme je ne l’ai encore jamais vu. Ce n’est pas un reportage, mais cette fiction nous dévoile beaucoup plus de la réalité des hommes de pouvoir en politique que n’importe quelle émission de télévision.
Il n’y a pas de message, sinon que nous confions nos décisions à des hommes qui vivent à cent à l’heure, qui avalent dans leur journée des émotions qui suffiraient à terrasser le plus fort d’entre nous, qui réfléchissent en groupe plutôt que seul au risque de se tromper de conseillers, que sa responsable en communication lui souffle tous ses mots, qu’on ne peut pas garder ses convictions quand on est dans un gouvernement, et qu’on a souvent conscience que le vrai pouvoir est ailleurs.
Tout cela mené au rythme d’enfer de la vie quotidienne d’un ministre du transport. On comprend que le pouvoir est un puissant aphrodisiaque comme le montrent ses rêves, et qu’il est prêt à tout sacrifier pour garder son poste au gouvernement même l’amitié et aussi son honneur. Les acteurs son excellents, ma seule réserve c’est la peinture du Français ordinaire : autant je trouve remarquable la peinture des hommes de pouvoir autant je trouve caricaturale celle de la vie des gens aujourd’hui.
Merci au réalisateur Pierre Shoeller de m’avoir envoyé cette photo.