Étrange roman, d’une auteure francophone d’origine iranienne. Sorour Kasmaï veut à travers une histoire quelque peu fantastique, nous faire vivre l’atmosphère du début de la révolution iranienne. Elle veut également mettre en scène les différentes composantes des histoires religieuses et mythologiques du passé de ce grand pays la Perse. La religion Zoroastrienne n’était pour moi qu’un nom avant la lecture de ce roman.
Mariam héroïne de cette histoire jeune fille de 16 ans, m’a d’abord prodigieusement agacée : parce qu’elle éprouve le besoin impérieux de changer son prénom, elle va provoquer une série de catastrophes qui risque de la détruire ainsi que tous les siens. Cela m’a semblé tellement stupide comme démarche, un peu comme si on pouvait imaginer un juif en 1938 s’adressant aux tribunaux nazis pour rétablir la vérité de son identité juive au risque de dénoncer ses parents qui auraient réussi à la dissimuler. Évidement son parcours dans les méandres de la justice islamiste est complètement kafkaïen. Ce qu’elle découvre de son identité et des secrets de sa naissance ne peuvent entraîner qu’une série de drames. Sans « divulgacher » le roman, je veux expliquer ma photo. L’ombre de la croix sur laquelle a été crucifié le Christe, joue un rôle très important dans l’histoire de cette jeune Mariam. Les trois religions, Zoroastrienne, chrétienne et islamiste se rejoignent dans une croyance vers la résurrection des morts qui ne fait aucun bien aux vivants.
J’ai fini par me laisser emporter par l’écriture de Sorour Kasmai, mais je préviens tous ceux et toutes celles qui fuient le mysticisme de se méfier de ce roman. Cela ne veut pas dire qu’il fait la part belles aux mystiques bien au contraire, mais pour arriver à comprendre l’élan de tout un peuple vers un islam rétrograde, l’auteure est allée chercher dans les fondements d’une civilisation qui m’est vraiment étrangère tout cela dans une très belle langue, surtout quand elle se met au service des mythologies anciennes.
Citations
les Zoroastriens (écrit Zorastriens dans le roman)
On ne parlait pas encore de révolution. Personne ne prenait les événements au séreux. Seule ma femme avais peur. « Tu n’es jamais là. Abbas est tout le temps dans la rue. Il ne fréquente que les petits musulmans. Il s’est mis à faire la prière comme eux. Il dit même vouloir faire le ramadan » . C’était à la mode. Du jour au lendemain , tout le monde était devenu croyant, ou même pratiquant. Le problème, c’est que nous n’étions pas musulmans. Ma femme et moi, sommes tous les deux zorastriens de naissance.
Les changements avec la révolution
La Révolution avait fait de la fillette joyeuse d’autrefois une sœur musulmane sévère en colère et renfrognée.
Pas envie de lire ce roman, finalement, mais sache que oui, les Zoroastriens existent, je me souviens lors d’un voyage en Iran on avait vu leur temple (avec le feu), mais je n’en sais guère plus…
un roman qui vaut pour la langue de l’auteur , une poésie très particulière.
Merci de ton avertissement final sur le mysticisme, je me serais bien laissée tentée par le sujet, mais là, je sens que ce ne va pas passer, pour moi, en tout cas. je vais relire Persépolis, à la place …
je le redis , la langue de cette écrivaine est très poétique, et elle nous entraîne dans un monde qui n’est pas le nôtre.
L’écriture pourrait me tenter, mais pas trop l’histoire ; elle ne me paraît pas limpide. Sur les Zoroastriens, il vaut peut-être mieux lire un document ?
l’intrigue m’a semblé faible , mais le contexte bien rendu et servi par une écriture poétique.
La langue poétique m’attire, la faiblesse de l’intrigue m’arrête …
Mais cest exactement ça mais j’ai sans doute oublié de souligner l’évocation de la révolution iranienne.
Ce que tu dis sur le mysticisme me refroidit sacrément.
dans un pays qui a accepté les Ayatollahs comme dirigeants on pouvait se douter que le mysticisme prend une part importante de leur pensée
un sujet bien dans l’air du temps mais c’est une mystique qui ne m’attire pas vraiment, j’ai lu ces derniers temps pas mal de choses sur ce thème et il me faut une petite pause
le problème quand on met une réserve sur un roman, c’est que les amis des blogs s’emparent de cette réserve pour ne pas aller vers ce livre alors que vous comme moi, sommes tout simplement surchargés de livres qui nous tentent beaucoup. J’ai dit aussi qu’elle avait une très belle langue poétique qui pourrait vous plaire et vous faire accepter son penchant mystique