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 Traduit de l’anglais par Stéphane Roques.

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Roman recommandé par Aifelle et que je conseillerais à tous les jeunes lecteurs (adolescents). Cette remarque montre ma réserve vis à vis de ce genre de roman science-fiction-post-catastrophe. J’ai évidemment pensé à « La Route » en le lisant. On sent dans ce roman toutes les peurs de notre époque. Il fut un temps ou la peur racontée par les romanciers, tel Aldous Huxley dans « Le meilleur des mondes », était que l’humanité se déshumanise au profit de la technique. Aujourd’hui, les hommes ont peur de faire mourir la planète par une guerre nucléaire ou des accidents dus aux progrès scientifiques. L’intérêt de ce roman, c’est de se pencher sur les conduites humaines lorsque toutes les ressources données par le confort ont disparu. La lutte pour la survie n’est pas belle à imaginer . Ce roman est davantage inspiré par les faits réels (l’accident de Tchernobyl, les guerres dans l’ex URSS) que « La Route », on retrouve toutes les horreurs dues aux multiples violences de notre siècle , goulag, guerres civiles, extrémismes religieux…

Marcel Theroux a situé son roman en Sibérie, région qui en a vu d’autres sur le plan de la violence, la simple vérité historique de ce qui s’est passé dans « l’île aux cannibales » est plus terrible que ce roman. L’auteur dit avoir été inspiré par Tchernobyl, lieu où il s’est rendu. Il y a rencontré une femme qui a décidé contre l’avis des autorités de vivre dans sa maison et de se nourrir de son potager. L’isolement de cette femme, sa volonté de rester là où sa vie a été heureuse, on le retrouve dans le caractère de Makepeace, héroïne au nom bizarre qui perdu toute sa famille et toute sa communauté. La terre n’est peuplée que de gens dangereux ou particulièrement adaptés à vivre dans des conditions extrêmes. On suit avec intérêt les aventures de cette jeune femme, déguisée en homme , et peu à peu son passé nous est dévoilé. Elle a, je trouve, trop de chance de se tirer de tous les mauvais pas dans lesquels elle se met. J’ai un peu de mal avec la fin : la vie semble reprendre ses droits, on se demande bien pourquoi.

Citations

Réflexion sur l’humanité

L’être humain est rusé comme une fouine et vous tuera allégrement plutôt deux fois qu’une pour un repas chaud. C’est ce qu’une longue observation des choses m’a appris. D’un autre côté le ventre plein, une bonne récolte dans la grange, et du feu dans l’âtre, il n’y a rien de plus gentil, de plus généreux, personne de plus honnête qu’un homme bien nourri.
Finalement la bonté n’existe que quand l’époque le permet
.

Notre monde celui qu’a fui le père de Makepeace

Et pourtant mon père disait être né dans un monde d’abondance. C’était un monde sans dessus dessous, dans lequel le riche était maigre et les pauvres étaient gros.

Les scientifiques

Tous les jours ils avaient jonglé avec la naissance et la mort des étoiles et des civilisations. Avaient pensé Genèse et Apocalypse ? Comment éradiquer la vie de la planète, et comment la faire renaître dans la foulée.

L’éternel optimisme

Même si j’ai tendance à dire du mal des gens et à penser les pires choses sur leur compte, au fond, j’attends toujours qu’ils me surprennent. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à désespérer du genre humain.

16 Thoughts on “Au nord du monde – Marcel THEROUX

  1. Je retiens le titre pour fiston, comme tu le conseilles aux adolescents : c’est le type de sujet qui lui plait … Moi, je passe ma route, justement, parce que « La route », je n’ai pas supporté !

  2. C’est beaucoup mieux que « La Route » , et je crois qu’ado j’aurais adoré , maintenant la misère du monde me suffit , je n’ai pas besoin qu’on me noircisse encore plus le tableau avec des catastrophes seulement envisageables.

  3. J’ai aimé ce titre mais plus encore je crois son tout dernier : Corps variables, très étrange…

  4. Oh! J’ai trouvé La route looooooooooongue, je n’ai pas aimé l’écriture. Au nord du monde est différent, c’est tellement mieux, non?(j’ai adoré)(et j’suis plus ado, je t’assure)

  5. je n’ai pas dit que seuls les ados allaient aimer, je dis qu’il faut le faire lire à des ados car la réflexion sur ce monde sans le confort auquel ils sont habitués peut les amener à réfléchir , et en plus le récit est bien construit. Je suis d’accord avec toi « La Route » est trop longue mais on pense quand même à ce roman en lisant celui-là.
    Je suis une très ancienne ado et je me souviens encore combien « Le Meilleur des mondes » m’avait fait réfléchir .

  6. Le meilleur des mondes était assez visionnaire!

  7. Je n’ai pas lu la route et j’avoue que je n’aime pas trop les romans post-apocalyptiques… trop clichés… mais pourquoi pas? j’ai la route dans ma PAL et je me laisserai peut-être tenter par celui-là !

    • j’ai comme toutes celles qui ont commenté ce billet largement préféré ce roman à « La route » mais moi aussi c’est un genre pour lequel j’ai des réserves.

  8. Comme Keisha, j’ai adoré, et pourtant je te jure que je ne suis plus une ado non plus ! j’en suis même très loin ;-)

    • C’est grâce à toi que j’ai lu ce livre. Comme à Keisha je réponds que je n’ai pas voulu dire qu’il ne plairait qu’aux ado , mais que c’est le genre de lecture qu’ils doivent lire car cela leur donne des sujets de réflexions sur le monde actuel.Ils sont souvent plus sensibles à la science fiction que les adultes. Moi la réalité me suffit.

  9. Pas trop mon genre le post-apocalyptique. Et tu n’es pas assez enthousiaste pour que je m’y lance les yeux fermés.

  10. j’ai eu beaucoup de mal avec La Route et je n’ai donc pas été tentée avec un regret car un roman qui se passe en Russie c’est tentant

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