Édition le tripode

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

J’ai commencé ce roman en étant attirée par le lyrisme de la langue puis je l’ai lu en diagonale car je ne supportais plus l’accumulation des horreurs qui y est décrite.

Le style de cet écrivain est très particulier, j’ai lu sur plusieurs blogs que certains le considèrent comme un très grand de la littérature contemporaine. Il se lit facilement et sa langue très lyrique nous emporte. Malgré l’absence de point et de majuscule – je me demande quelle est l’utilité de ces procédés !- chaque paragraphe est une unité de sens et on comprend très bien les propos de l’auteur.
Il s’agit de la colonisation française au XIX° siècle, les deux voix de l’horreur sont celles de colons incapables de s’adapter aux conditions de vie en Algérie et qui mourront tous du choléra sauf une femme, la deuxième est celle de soldats qui, violent et assassinent femmes et enfants dans des bains de sang tous plus horribles les uns que les autres.
C’est sans aucune nuances, c’est juste insupportable, mais c’est sans doute ce que mérite la colonisation. Je préfère (et de loin) lire des livres d’historiens qu’un long texte lyrique dont la force vient de l’accumulation des crimes, des viols, des morts du choléra et surtout du racisme le plus primaire ….

 

Citations

 

Angoisse des arrivants

 mais je savais bien qu’Henry ne dormait pas, j’imaginais qu’il avait comme moi les yeux grands ouverts et qu’il commençait à se poser les questions que j’avais posées tant de fois avant de partir, des questions qu’il n’écoutait pas à l’époque, des questions qu’il balayait d’un revers de main parce que c’était pour lui des questions de bonne femme, et que ce n’était pas avec des questions de bonne femme qu’on allait de l’avant, mille dieux non ! s’exclamait-il en lissant sa moustaches qu’il avait drue et pas toujours aimable

La justice.

et en moi même je me disais que la justice était un mot inventé par les riches pour calmer la colère des pauvres, mais que tout bien réfléchi ça n’existait pas la justice, qu’il fallait apprendre à vivre sans elle et accepter le sort que Dieu réserve à tout être humain qui pose le pied sur la terre 

 

 

20 Thoughts on “Attaquer La terre et le Soleil – Mathieu BELEZI

  1. keisha on 13 février 2023 at 07:38 said:

    Lyrisme et violence, je passe.

  2. Comme Keisha, je ne supporterai pas ce mélange…

  3. Les sujets aussi violents, je ne peux les lire que lorsque l’écriture permet une distance …

  4. ah je suis déçue je l’avais noté comme livre à lire après avoir entendu une critique excellente à la radio zut alors !!! je te fais plus confiance qu’à un journaliste alors ma liste va diminuer du coup

    • je ne suis qu’une lectrice et j’ai mes limites. Je n’ai pas aimé ce procédé d’écriture dont je n’ai pas compris l’utilité. Et le propos est sans nuance, je le comprends pour les forces armées colonisatrices mais pas pour les colons si vivre en Algérie était aussi horrible on se demande pourquoi la colonisation de peuplement a « réussi » .

  5. Je ne sais plus ce que j’avais lu au sujet de ce titre mais tes (nombreux) bémols me parlent et je passe sans scrupule!

  6. Je n’étais déjà pas attirée, mais avec ton avis c’est définitivement non … je ne suis pas sûre qu’un tel étalage d’horreurs serve la moindre cause.

    • Je n’ai pu lire certains passages qu’à la limite du malaise tant les propos sont durs . la colonisation mérite peut être cela mais faut-il encore avoir la force de le lire.

  7. C’est un livre superbe et ce n’est pas parce que la réalité est cruelle qu’il faut l’ignorer. Justement pour une fois il n’y a pas qu’une seule vision des choses.

    • Je suis contente de lire un avis différent. Dans notre club de lecture personne n’a défendu ce roman, alors que j’ai lu sur Babelio des avis très positifs. Je viens de lire « les vertueux » de Yasmina Khadra et j’ai vraiment adhéré à ses propos et c’est aussi une version ô combien critique de la colonisation.
      Je trouve que l’on ne lit que des livres critiques sur la colonisation, ce n’est pas cet aspect qui m’a gênée. Qui peut défendre cela !
      C’est le parti pris de l’écriture au service de la violence que je trouve gênant.

  8. Comme toi, je n’ai lu que de très bonnes critiques de ce roman. La violence crue peut- en effet être insupportable.

  9. Je vais m’en passer, pas du tout tentée.

  10. Je ne sais plus quoi penser de ce titre pour lequel les avis divergent. Mais tu mets bien en avant l’horreur, et ça je n’en n’ai pas envie, malgré l’intérêt culturel manifeste, d’une période que je ne connais que trop peu. Donc je vais passer !

    • Un auteur considéré comme un grand auteur mais je n’ai pas aimé ce titre. Luocine est un espace de liberté pour moi et n’exprime que mon ressenti

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