Beau film que le titre allemand décrit mieux « die fremde ». Car plus qu’étrangère Umay est une femme qui n’a plus de chez elle et qui est mal partout où elle aimerait vivre avec son fils. Le film démarre sur la tragédie finale et nous explique pourquoi tous les protagonistes en sont arrivés là. Personne ne triomphe dans cette histoire et toute la famille est détruite car la jeune femme veut à la fois sa liberté et l’amour de sa famille.
C’est filmé comme une tragédie grecque, implacable, aucune échappatoire n’est envisageable. C’est le reproche que je ferai à ce film : il n’y a aucune interaction entre les deux postions de la jeune femme, celle qui veut vivre librement et celle qui veut garder sa position de fille dans sa famille. De la même façon, la famille turque est arque boutée sur ses principes d’honneur et ne cherche à aucun moment à comprendre leur fille. Je pense que, dans la vie, il doit y avoir plus de va et vient vers le monde de l’Allemagne moderne et la Turquie traditionnelle. Il y a un personnage qui représente un peu cette position médiane ; c’est la femme turque, employeur d’Umay. Elle est entre ces deux mondes et j’aurais aimé en savoir plus sur elle.
Sinon le film est très intéressant (malgré quelques longueurs), car on sent bien la souffrance de tous les acteurs du drame et personne n’est caricaturé. Les enfants sont toujours émouvants au cinéma et celui-là est très beau et ses regards tristes m’ont bouleversée. En sortant, j’ai souhaité en moi-même bonne chance aux femmes turques, elles n’ont pas fini d’en baver !