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Il faut d’abord que j’avoue que je suis une inconditionnelle de Tonino Benaquista. C’est un auteur qui me rend heureuse et qui me fait aimer l’humanité. Quelque soit son sujet, il traite toujours avec un profond respect les êtres humains, hommes ou femmes, pourvu que du haut d’une quelconque supériorité, ils ne cherchent pas à mépriser un plus faible. Nous voici donc dans un club d’un nouveau genre, un club d’hommes racontant leurs déboires avec les femmes. Et nous allons suivre plus particulièrement l’aventure de trois personnages :

  • Denis Benitez, un barman qui se croit victime d’un complot de femmes contre son pouvoir de séduction,
  • Yves Lehaleur qui oubliera l’infidélité de sa femme grâce aux talents des prostituées,
  • Philippe Saint-Jean (Philippe Grosjean de son vrai nom ! !… ça rappelle un autre roman du même auteur) l’intellectuel parisien qui séduira un top modèle (tiens tiens, toute ressemblance avec des personnages existant sont-ils vraiment de pures coïncidences ?).

L’amour donc, sous toutes ses formes, et en la matière, il en a de l’imagination (ou de l’expérience !) Tonino Bénaquista. Le moment qui m’a fait beaucoup rire, c’est lorsque Yves Lehaleur utilise les services d’une prostituée polonaise qui ne parle pas un mot de Français.

Je ne sais pas si c’est vraiment du Polonais mais l’effet est irrésistible :

– Outside.
– Outside ?
Elle le toisa avec une lueur de doute et craignit un plan scabreux. elle en avait trop subi pour ne pas redouter l’imagination perverse du client.
– Where, outside ? Ja nie moge sobie pozwolié na chryje z policjantami !
Il devina le dépravé qu’elle voyait en lui, et la rassura d’un mot qu’il pensait universel :
– Pique-nique.

 

Je trouve un peu plus faible, la fin du roman, en particulier quand Yves Lehaleur offre à toutes les prostituées qu’il a connues, le moyen de refaire leur vie plus agréablement. Mais peu importe, on passe un bon moment avec ce livre qui se moque gentiment des travers de notre société. Le sujet (l’amour vu du côté des hommes), traité avec beaucoup d’humour et le regard très pertinent de cet écrivain sur nos comportements, donnent toute sa saveur à ce roman.

J’ai essayé d’en rendre compte à travers les citations que j’ai choisies.

Citations

Se retrouver dans une salle de classe lui rappelait les rares examens qu’il avait subis – jadis, quelqu’un avait coché la case « vie active » dans son dossier scolaire, et ses parents, depuis toujours dans la vie active, n’avaient pas protesté.

 

Chez les grands bourgeois, on prenait l’adultère pour un mal nécessaire, à ranger dans le même tiroir que les maladies vénériennes : ça tombait tôt ou tard, mais ça se soignait.

 

En outre, posséder une voiture aurait été antirationnel, non écologique, et pour tout dire, vulgaire.

 

Il lui suffisait de lire « Saint Pierre juste vapeur et son buisson de cresson 45€ » pour lui donner envie de rôtir en broche le cuisinier, avec une pomme dans la bouche.

 

Ces lèvres pulpeuses, mais si fines aux commissures, ne lui servaient ni à parler ni à se nourrir ni à embrasser, mais à sourire aux hommes de bonnes volonté.

 

Il remercia le ciel de lui laisser le cœur en paix et la queue vagabonde.

 

Après la crânerie, puis l’agacement, vint l’amertume ; jamais il n’avait été si populaire qu’en étant le contraire de lui-même.

 

 

À l’inverse, ce Grégoire, qui redoutait tant de se lier à une femme, non parce qu’elle se prostituait, mais parce qu’elle était grosse, résumait à lui seul une époque décadente où les interdits et les tabous n’étaient plus dictés par la morale mais par les impératifs du profit et la hantise d’un ridicule médiatique.

 

 

On en parle

au Fauteuil Club Sandwich.

 

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