Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque

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Quelle énergie dans ce livre, mais également quelle volonté de démontrer ! Démontrer que l’exploitation des mines s’est construite sur la destruction de la partie la plus vulnérable de la population. Les propos du livre sont très durs et sans nuance, on se demande pourquoi ces pauvres gens se laissaient, ainsi, conduire à une mort certaine sans mirador ni barbelés…. L’autre côté ce sont les familles possédantes uniquement centrées sur leurs propres intérêts. Uniquement ? Pas tout à fait, heureusement ,un personnage est intéressé au sort des mineurs. Hippolyte qui a étudié et qui essaie d’améliorer la condition ouvrière et il y réussit.

Bref on relit du Zola,sans le talent littéraire, je ne peux pas dire que cela m’a beaucoup convaincue. Pourtant, je parlais d’énergie, parce qu’une petite fille Sophie qui est l’écrivaine, si j’en crois ce que je lis, se trouve être, par le plus grand des hasards, issue d’une des familles possédantes des houillères, et d’une famille de mineurs. Lorsque cette enfant paraît dans le roman, les personnages se complexifient. Pour plusieurs raisons :

  • L’auteure a connu les gens dont elle parle et cela l’empêche sans doute de voir le monde en noir et blanc.
  • La condition des mineurs s’est améliorée et la fermeture des usines est vécue comme une catastrophe aussi bien pour les possédants que pour les anciens mineurs
  • Une partie de la famille des mineurs a réussi son ascension sociale alors que la riche famille des possédants s’enfonce dans la pauvreté que l’on cache sous des allures de grandeurs.

On sent alors que l’enfant à qui on raconte des carabistouilles sur ses origines n’aura qu’une envie : se sortir de son milieu. Ce sont les événements de 68 qui lui permettront de s’émanciper complètement et voilà la militante politique qui règle ses comptes avec ses origines si étouffantes. Je comprends bien la démarche de Sophie Chauveau, au centre de relations conflictuelles, elle a voulu dire qui elle était et c’est ce qui m’a fait lire ce roman jusqu’au bout. Mais j’ai beaucoup moins apprécié qu’elle veuille également décrire la France du Nord et des mines de 1900 à 1968 avec le regard de la militante politique qu’elle est devenue.

Je trouve que sa vision de la société est trop manichéenne et sans grand intérêt. On a lu ces récits tant de fois, aussi bien du côté des mineurs que des grandes familles bourgeoises.

 Citations

Voilà le genre de passage où je trouve que l’auteur exagère à plaisir ! la glace qui dure 6 mois

 Des corons, des crassiers, des curés, des patrons d’une férocité inimaginable et des terrils à perte de vue, partout des malheureux de tous âges, des hommes aux gueules noires, des mioches chétifs et blêmes, accablés d’otites ou gémissant à fendre l’âme, et des femmes qui les lavent sans trêve. Hommes et gosses, par ici elles lavent tout, jusqu’aux murs des maisons qui noircissent trop vite. Sans cesse occupées à laver les femmes ! Pas d’autre horizon que le lavoir où , la moitié de l’année il faut fendre la glace.

On en parle

Je n’ai pas encore trouvé de blogs qui en parlent.

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